Kurash et Mozor repartent en arrière vers les cols montagneux où le gibier semblait abonder.
Mashan prend la direction du village sur Diomède d'un pas tranquille.
A environ 30 mètre de la barricade pitoyable qui barre la route, les deux villageois servant de gardes, mal fagotés dans de vieux pourpoints de cuir bouilli, s'aperçoivent enfin de sa présence, se lèvent difficilement en s'appuyant sur de vieilles piques rouillées :
Garde 1 : "holà l'étranger ! arrête donc ta monture et... oh pitain ! Queksétiksegus ?"
Garde 2 : Malédiction ! c'est la source de la mort ké v'nu nous chârché !
Dans un miraculeux mouvement d'empathie pour lui, Mashan parvient à rassurer les deux paysans qui étaient sur le point de détaler.
Les deux bonshommes se calment. Quand Mashan leur explique qu'il est envoyé par la capitale avec son groupe pour une enquête de la plus haute importance, une lueur d'intérêt apparaît dans l’œil des gardes, le premier pointe sa pique sur Mashan :
"vous dites que vous v'nez d'la capitale ? R'culez donc avec vot' peste ! Roger, vas appler les z'ot ! Faut q'on chasse ce noirot sinon tout l'mond' y va crever d'leur maudite peste !"
Le deuxième garde attrape une cloche cachée sous son banc et sonne comme un fou.
Un attroupement de paysans faméliques, armés de bâtons et de fourches, se forme rapidement.
Toutefois l'un d'eux qui semble être leur chef lève les bras pour les calmer : "attendez z'un peu les gars, voyons donc ce que l'noirot a à nous dire ! Holà noirot ! viens tu donc avec la peste ? keski t’amène là par chez nous ? On a assez d'ennui comme ça avec c'te famine ! Si t'as rien a faire par ici, retourne t'en avec ta maudite peste de bourgeois crever ailleurs !"
Édité le 28 July 2017 - 09:29 par Arnaud75