CHAPITRE 14 : Rencontres
A peine Antonia a-t-elle achevé la formule consacrée de l’acceptation des quêtes qu’une nouvelle cinématique version FULLHD – THX envahie l’écran des joueurs.
Sur le lit défait de l’Oracle, une vive lumière éclate, aveuglant momentanément les personnages. L’enfant semble suspendu quelques centimètres au-dessus des draps et un décor de caverne en hologramme l’entoure. Une voix mâle, sépulcrale sort de sa bouche : « tremblez Olydriens ! Vous qui osez affronter la toute-puissance du Néant ! L’âme de l’Oracle m’appartient ! Nul ne pourra me la ravir, mes fidèles serviteurs se dresseront contre vous ! »
Un grand flash lumineux. La pièce retrouve son ambiance sombre d’origine.
Le corps de l’enfant, manifestement épuisé, s’écroule sur le lit. Des larmes coulent de ses yeux ternes…
- OR : Les cavernes des vents hurlants…
Puis l’Oracle sombre dans une sorte de coma. JC a beau essayé, rien ne tire l’enfant de son sommeil.
- DD : Bon, les enfants, va falloir qu’on déniche ces cavernes. Quelqu’un a une idée d’où ça peut se trouver ?
- AR : …
- Ant : moi non plus je n’en ai aucune idée…
- Ced : va encore falloir se coltiner une pêche aux renseignements… ça me fatigue d’avance.
- Ar : …
- DD : c’est pas faux
- Ced : quoi ?
- DD : que tu râles bien vite alors que cette quête promet d’être passionnante !
- JC : je viens de faire une recherche rapide sur les forums : pas de trace de ces cavernes ! Ce doit être un lieu inexploré !
- LK : Yes ! On va récolter plein d’XP !
- Ant : je ne te savais pas vénale !
- LK : c’est que vous êtes tellement plus balaises Cédric et toi… ça fait envie.
- Ar : …
- Ant : bon, c’est pas tout mais il est tard et j’ai encore un peu de boulot IRL à boucler… Demain matin 9h00 ?
Devant l’agrément collectif, les membres de la guilde déconnectent un par un.
Auxane retire son casque, s’étire, et subit l’assaut joyeux de son fidèle Lakki qui n’attend que sa promenade du soir. Une fois cette formalité remplie, sa douche prise et une nouvelle lutte pour le contrôle du peignoir, Auxane se rend compte qu’un message téléphonique l’attend.
- MamanLK : Mon petit chou, tu seras un amour de nous rappeler. Tu ne devineras jamais ce qui ce passe ! Thomas, le neveu de Jean-Claude, tu sais, Il est à Paris en ce moment. Je lui ai donné ton numéro de téléphone car comme toi il doit s’ennuyer. Tu pourras lui faire la visite des monuments ! Smak smak mon chou…tuuuut tuuuut
Auxane reste immobile trente secondes, le temps de débiter mentalement la moitié des qualificatifs peu glorieux qu’elle dédit à l’auteure de ses jours chaque fois que cette dernière lui fait ce genre de coup. Jouer les nounous pour un provincial coincé alors qu’elle profite de ses vacances, qu’elle s’est enfin trouvé une guilde et que ses parents ne sont pas sur son dos ! La loose intégrale !
Deux minutes de réflexion plus tard et Auxane se met à soupçonner une autre possibilité : sa mère essaye encore de la caser !
Se couchant d’humeur morose, Auxane s’endort en imaginant la tête que ce Thomas pourrait avoir : chemise à carreaux marron, pantalon beige sans ceinture et trop court dévoilant des chaussettes de tennis blanches dans des mocassins bordeaux à glands, tête d’adolescent encore boutonneux et mèche de cheveux gras lui retombant sur le front…
Le lendemain matin, une tasse de thé vert encore fumante à côté du clavier, Auxane se reconnecte à Horizon et retrouve tout le monde, frais et dispo à l’heure prévue. Dédé a même une surprise : Rivers, le petit mage est rentré de son séjour en Angleterre et a intégré la Guilde, même s’il annonce qu’il ne pourra jouer que de manière occasionnelle, ses parents l’ayant inscrit à tout un tas d’activité… !
Se séparant en binômes, les membres de la guilde ratissent Piratas toute la matinée à la recherche de renseignements sur les cavernes des vents hurlants. Ils achèvent finalement leur enquête dans une des tavernes les plus mal famée du port vers laquelle un PNJ les a orientés. Une étrange monture, ressemblant à un rat géant couvert d’une armure d’écaille est attachée à l’entrée. Lakki pénètre dans l’établissement, fait deux pas, et reçois une cruche de sangbouillante en pleine tête ! Devant elle un guerrier de l’Ordre est en train de chercher à maîtriser une assassin de l’empire couverte d’implants mécaniques et manifestement bien plus forte que lui
- Guerrier : tu as eu ce que tu voulais Lucerna ! Maintenant rempli ta part du marché…
- Lu (rengainant ses dagues) : bon d’accord, si on ne peut plus plaisanter… et pardon la magicienne, cette choppe était destinée à cet abruti !
- Guerrier : allez Lucerna, on avait un accord… j’ai accompli ta quête, donne-moi ces indications.
- Lu (un sourire carnassier aux lèvres) : mais c’est qu’il s’impatienterait le bougre ! Tiens, prends cette pierre de souvenir, tu y trouveras ce que tu es venu chercher. Attention toutefois, les cavernes des vents hurlants sont un endroit dangereux ! Seul tu n’as aucune chance d’en sortir vivant !
La ténébreuses assassine, ne tenant aucun compte de la tentative de Lakki de l’intercepter au passage pour essayer de découvrir la quête permettant d’obtenir ces informations, déclenche un sort ouvrant un portail de téléportation et disparait.
Sans autre idée, Lakki s’adresse directement au joueur qui vient de récupérer la pierre de souvenir
- LK : heu, salut, je sais que ça va paraitre un peu abrupt, mais je recherche les cavernes des vents hurlants et tu viens d’obtenir cette information. Tu veux bien la partager avec moi.
- Guerrier : hein ! mais je croyais être le seul sur cette quête du smourbiff des cavernes !
- LK : heu, je suis sur une autre quête, mais on va manifestement au même endroit.
- Rivers : t’as qu’à venir avec nous guerrier Kurash…
- Ku : ben toi t’es plutôt direct !
- LK : il n’a pas tort. Et je vois que tu ne fais partie d’aucune guilde. Comme l’a dit l’autre folle cybernétisée, si les cavernes sont si dangereuses, il va te falloir des alliés.
- Ku : mouais, tu n’as pas tort. Bon je me présente, Kurash, guerrier au grand cœur au service de la veuve et de l’orphelin
- LK : Lakki, invocatrice
- Riv : Rivers, élémentaliste de l’eau.
- Ku, en revanche mon petit Rivers, je ne peux pas rejoindre ta guilde ! je suis de l’Ordre et toi de l’Empire : nous sommes adversaires par définition ! Une alliance temporaire est toutefois possible, je l’ai déjà fait avec d’autres joueurs pour passer les étages de la tour Galamadriabouyak.
- LK : héhé, tu vas avoir une surprise… les autres arrivent
Sous les yeux ébahis de Kurash, la troupe entière de la Guilde du Stylo Unique entre dans la taverne. Une fois les présentations faîtes et l’histoire racontée, Kurash accepte avec joie d’intégrer ce groupe hétéroclite. Une fois les quêtes partagées, Kurash déclenche la pierre de souvenir…
Une forêt dense donnant sur une immense plaine, au fond, de grandes falaises sur la droite et l’océan comme horizon. La vue s’avance vers les falaises, passant en vol plané au-dessus d’un village peuplé de sans-âmes. Les falaises sont sculptées de motifs tribaux et percées de grottes. Zoom vers l’entrée d’une caverne qui s’avère être la bouche d’un gigantesque crâne sculpté dans la paroi. Progression dans le noir, puis la vue s’adapte à l’obscurité… quelques mètres dans un boyau peuplé de créature insectoïdes et là, camouflé par un rocher, une petit créature sautillante, sans bras, avec deux petites cornes sur la tête. Et par-dessus tout un sifflement aigu qui déchire les tympans : le vent qui s’engouffre dans la grotte.
- Ku : bon, c’est pas tout, mais j’ai des obligations IRL ce midi. On se retrouve vers 15h00 ?
- Ant : Ok pour moi, ça tombe bien, j’ai des courses à faire
- Ar :…
- DD : ça marche
- Riv : à toute
- JC : moi je vais continuer un peu et fouiner pour voir de quoi il retourne
- Ced : je t’accompagne, ça t’évitera de faire une bêtise
- JC : tu sais que t’es lourd parfois…
- Ced : héhé !
- LK : bon, je vais aussi déconnecter pour promener le chien, à toute
Auxane, une fois le PC mis en veille attrape la laisse, le chien, son téléphone et pars faire le tour du quartier, en prenant bien soin de se commander un menu au petit coréen de l’immeuble en face qu’elle récupérera à son retour de ballade prêt à déguster. Lakki bondit de joie chez le commerçant, sachant que celui-ci lui met toujours quelques boulettes de viande en rab.
Édité le 25 April 2017 - 09:04 par Arnaud75