Après sa prépublication dans l'Horizon des Potins...
Soirée torride... ou presque
Un beau jour, dans un de ces mondes parallèles très ressemblant au notre avec de subtiles différences et qui ont fait le succès de nombreux auteurs de science-fiction, un jeune homme un peu coincé, au QI surdéveloppé et aimant étaler sa science sur les réseaux sociaux, était en train de rêver tout éveillé : la jeune femme qu’il tentait depuis des mois de séduire à coup de compliments déguisés, d’objets imprimés en 3D relatifs aux passions de cette dernière pour une web série à succès racontant les mésaventures d’un groupe de bras cassés dans un MMORPG, de soutien à la pseudo secte qu’elle développait en douce pour petit à petit prendre le contrôle des habitants de leur monde, bref cette charmante jeune femme venait enfin d’accepter un rendez-vous pour passer une soirée avec lui ! Une soirée toute entière, juste eux deux !
Certains habitués du principal réseau social lié à cette web série avait grillé les pathétiques tentatives de séduction du garçon, la petite Lucienne entre autre qui réclamait sans cesse en commentaire « des bisous, des bisous » à chacun de leurs échanges, mais la belle se dérobait jusque là à son numéro de charme, une fois en prétextant une catastrophe ayant abîmé l’un de ses dessins (elle avait un sacré coup de pinceau) l’obligeant à interrompre leurs échanges le temps d’éponger le café renversé, d’autres fois en lui rappelant ses multiples conseils de lectures de certaines œuvres qu’il avait jusque-là eu la flemme d’ouvrir, détournant ainsi le fil de la conversation…
Mais voilà… à force de cajoleries diverses il avait fait céder les dernières barrières de sa dulcinée et il allait enfin pouvoir la voir autrement que par le biais d’un écran d’ordinateur ou de smartphone.
Et pour cela il avait accepté l’ultime sacrifice de l’emmener voir une rediffusion sur grand écran d’un film qui le faisait frissonner d’avance d’horreur : Dirty Dancing ! Oh… le visionnage s’était plutôt bien déroulé : il avait réussi à ne pas s’endormir, ou du moins à ne pas ronfler trop fort pour attirer l’attention… et cerise sur le gâteau, elle lui avait même pris la main avant la fin ! Et il avait réussi à masquer les répercussions physiologiques que ce contact avait provoquées en lui, la bosse suspecte au niveau de son entrejambe passant inaperçue, même si un sourire débile restait accroché à son visage.
Il l’avait alors entrainée jusqu’à un petit restaurant italien qui servait à un prix tout à fait raisonnable et à portée de sa bourse de délicieux spaghettis à l’encre de seiche et un tiramisu à se damner.
Il faillit s’étouffer sur ce sublime dessert lorsque la charmante jeune femme, jusque là un peu réservée le dévisagea avec un regard de braise, sa langue venant chercher langoureusement un petit bout de mascarpone au coin de sa lèvre, puis en se mordillant la lèvre inférieure avec un petit gémissement, tout en caressant sa cheville avec le bout de son pied, avant de lui sortir de but en blanc :
« Que pourrions-nous faire maintenant pour pimenter un peu plus cette délicieuse soirée »
Il se produisit comme un court-circuit au niveau des synapses du grand adolescent encore victime de poussées d’hormones mal maîtrisées, et il fit tomber toutes les barrières mentales qui jusque-là parvenaient tant bien que mal à lui permettre de contrôler sa libido… Il se dépêcha d’aller régler l’addition au comptoir, tout en sentant encore la délicieuse sensation des orteils de la jeune femme sur son tibia, et, lui ayant pris la main, ils sortirent tous les deux dans les rues vides, sous la sombre voute céleste remplies d’étoiles complices.
Il lui répondit enfin dans un ronronnement : « tu penses à ce que je pense ? »
Elle : « Huuummmm ! Ouiiii ! »
Lui : « Des choses… des choses que la morale réprouve ? »
Elle : « Ooooh oui, des choses très sales, je suis une vilaine fille tu sais »
Lui : « Des choses très sales que tu voudrais faire avec mon corps ? »
Elle : « Oooh ! Tu me connais si bien ! »
Lui : « Alors montre-moi ! »
La jeune femme poussa un soupir à la limite de l’orgasme lorsqu’elle entendit ces mots… elle lâcha la main de son compagnon pour, d’une ferme pression de ses deux mains délicates sur la poitrine de se dernier, le plaquer contre un mur de brique, avant de littéralement coller son corps brulant de désir contre lui, plongeant son visage dans le creux de son épaule. Le jeune homme ne se sentait plus de joie et sa masculinité se manifesta aussitôt, ce que ne manqua pas de remarquer celle qui avait commencé à lui mordiller la peau du cou, la main droite de la belle caressant la soudaine turgescence pendant que la gauche attirait sa main droite à lui vers sa croupe que la cambrure de ses reins faisait ressortir, avant de le lâcher pour remonter au niveau de sa ceinture.
Il se demanda une seconde si ce fin relief qu’il devinait au toucher à travers le tissu du jean taille basse était « la ficelle du string » que sa conquête avait dû enfilé en prévision du traquenard sensuel dans lequel il était en train de tomber, mais la rigidité et le mouvement soudain de remonté de l’objet provoqua chez lui une micro seconde de distraction, avertissement malheureusement bien insuffisant.
Le pic à glace perfora la fine peau du bas du dos du jeune homme et s’enfonça dans son rein comme dans du beurre. Il voulut hurler lorsque la souffrance aigüe le déchira, mais la jeune femme avait déjà plaqué son autre main sur sa bouche pour étouffer son cri. Puis avec une rapidité démontrant une certaine habitude, elle perfora le deuxième rein, paralysant sa victime de douleur, arrosant la brique de sang.
Tombé à genoux, ses cris désormais coincés dans sa gorge, le garçon encore un peu immature contempla avec terreur celle dont il pensait avoir conquis le cœur, dressée sur ses jambes galbées légèrement écartées, se pourlécher les mains couvertes de son sang. Puis il sentit qu’elle lui saisissait les cheveux, dont la longueur lui donnait un petit côté androgyne qu’il pensait irrésistible, lui bascula de force la tête en arrière, avant de lui poinçonner la gorge et la poitrine de dizaines de coups de surin tous plus douloureux les uns que les autres, dans un déchainement de violence qui lui arrachait des petits cris de jouissance…
Alors qu’il commençait à apercevoir la fameuse lumière au bout du tunnel, il l’entendit une ultime fois déclamer sur le ton de la femme satisfaite et épuisée : « Oh oui, que je suis une vilaine fille, Huuuuummmm, si vilaine et si saaaaalllleeeee »
END