Un nouveau Sinopsis basé sur une demande expresse de Karumiko manifestement en manque d'histoires romantiques, confortée par l'essai du nouveau bot du serveur Discord officiel.
Bonne lecture ;-)
Fic PikaDead
L’Histoire, avec un grand H, fourmille d’exemples prouvant que quoi qu’il fasse, l’être humain est amené à reproduire sans cesse les mêmes erreurs, seules les conséquences pouvant varier, certaines issues étant même heureuse.
Théodore Saquebien avait travaillé très tard ce jour-là : il avait dû présider la réunion de crise provoquée par une nouvelle facétie de l’insaisissable Tenshirock le hacker, bannir une trentaine de joueurs ayant acheté des crédits pirates sur farmerchinois.com, écouté les plaintes de Charles Antoine Donteuil sur la manie du joueur incarnant Spectre à tirer son monde virtuel vers l’apocalypse…
Bref, il était lessivé. Il constata qu’il était le dernier présent à son étage, l’équipe de nuit ayant sa base deux étages plus bas. Il était confiant en elle, surtout depuis que JudgeHeretoc en avait repris la direction après l’épisode de la biscotte. Jean Kévin gagnait en confiance en soi, et c’était une bonne chose.
Quant à lui, il savait en son for intérieur qu’il attraperait ce fichu Tenshirock un de ces jours. Comme il avait hâte de le capturer et d’enfin connaître son identité ! Le service juridique de Neuropa était prêt à dégainer un procès à la seconde où le pot aux roses serait révélé !
Tiens, mais quel était donc ce bruit ? Il resta un instant immobile, guettant le moindre son différant du doux ronronnement des serveurs et ordinateurs. Rien, il avait dû rêver. Il reprit sa progression vers les ascenseurs.
De nouveau ce bruit ! Etaient-ce des pas étouffés par l’épaisse moquette… ?
Faisant fit du possible ridicule, il demanda d’une voix qu’il aurait préférée moins tremblante… « Y’a quelqu’un ? »
Un silence de mort lui répondit.
Mettant de nouveau cette impression d’être observé, voire traqué, sur le compte du stress accumulé dans la journée, Théodore repartit vers les cabines d’ascenseur.
Dans un réduit, une main manucurée de frais, les ongles longs décorés de petites têtes de mort rose pastel, s’avança vers un panneau électrique et enclencha un minuteur…
L’ascenseur arriva enfin, les portes automatiques libérant le passage : les parois étaient marquetées en chêne massif, le sol en granito blanc et noir. Au fond un écran géant vantait les mérites du jeu Horizon 2.0 à grand renfort de cinématiques. Théodore entama le premier pas qui allait l’amener à l’intérieur de la cabine, quand soudainement une masse s’abattit sur son dos, deux bras fins et musclés enserrant sou cou tandis que deux cuisses fermes lui bloquaient les hanches dans une étreinte paralysante, les pieds balayant ses tibias.
La gravité fit son œuvre et Théodore se retrouva étalé contre le sol en pierre marbrière reconstituée de l’ascenseur tandis que son agresseur lui immobilisait les bras dans le dos, le réduisant à l’impuissance. Les portes se refermèrent dans un chuintement et la sensation de gravité changea, indiquant la descente de l’appareil.
Théodore tenta en vain de de débattre, mais son agresseur était visiblement un expert en arts martiaux, et il ne parvint qu’à se faire encore plus immobiliser, les coudes maintenant coincés par l’une des jambes de la personne qui commençait à remuer au-dessus de lui. Il eu beau appeler au secours, rien ne vint si ce n’est que la cabine s’immobilisa soudain, la lumière crue des spots led du plafonnier s’éteignant pour ne laisser que l’éclairage de secours, plongeant ainsi les lieux dans la pénombre.
Commençant à paniquer sérieusement devant le mutisme de son agresseur, les bruits de tissus en train de frotter contre quelque chose, la panne soudaine de l’ascenseur, Théodore tenta de nouveau de ruer pour se débarrasser du poids qui le maintenait plaqué au sol, en vain.
Puis vint un mouvement dans son dos et il sentit ces mains, ces horribles mains, qui commençaient à tirer sur son t-shirt du groupe Kiss vers le haut… oh ! il allait être…
Ses pensées court-circuitèrent soudain quand il reconnut la musique entêtante et les images de la vidéo de l’otarie qui tourne sur l’écran publicitaire de l’ascenseur…
Alors une douce voix qu’il connaissait bien, accompagnée de cette haleine à l’odeur de fraise tagada qu’il appréciait secrètement, lui susurra à l’oreille : « alors mon petit chou d’amour… tu m’avais demandé de te prendre par surprise dans un lieu insolite… je pense que j’ai tout bon, non ? »
Le dépanneur d’ascenseur eut la surprise de trouver un jeune couple particulièrement essoufflé, rougissant et légèrement débraillé… un sourire un peu niais était accroché au visage du jeune homme à moitié démaquillé, alors qu’une lueur de victoire emplissait les yeux de la jeune femme au look gothique.
Il fut aussi extrêmement surpris quand la jeune femme lui précisa que l’origine de la panne était dans le tableau électrique du 32è étage et qu’il n’aurait qu’à la déposer sur le bureau à l’accueil en repartant.
Une fois qu’il eu récupéré le petit module qui avait causé toutes ces péripéties, Sylvian regagna sa camionnette logoté au nom de la firme « Aller Plus haut » et, sa journée étant finie, regagna la petite villa de banlieue où l’attendait les deux amours de sa vie… Ce triangle amoureux totalement improbable qui avait commencé il y a maintenant plusieurs mois ! Oh, il sentait ses hormones commencer à envahir tous les récepteurs sensibles de son corps à la simple évocation de… Il fallait qu’il se reprenne s’il ne voulait pas encastrer sa camionnette dans un platane… Une fois garé devant chez lui, il passa sa langue sur ses lèvres charnues alors qu’un frisson le traversait… oh, comme ses formes allaient une fois de plus parfaitement remplir sa main… ce galbe parfait… cette douceur comparable à la soie la plus fine d’un côté et ce gout à la fois sucré et légèrement amer lorsque sa langue remonterait le long de ce cylindre de l’autre…
N’y tenant plus le jeune homme se dirigea d’un pas rapide vers la porte d’entrée. Il savait où trouver le premier objet de ses fantasmes, derrière quelle porte il allait pouvoir le saisir puis le caresser de sa main, avant de le gouter, Ooooh, se saisir de cylindre dressé fièrement et s’abreuver à cette source de joie pure…
Il ouvrit la porte blanche, tendit la main à hauteur de ses hanches pour saisir le fut tant convoité, il en caressa l’extrémité, tira d’un coup sec avant de laisser descendre sa main tout du long pour ne tenir plus que sa base légèrement humide… il approcha sa bouche entrouverte… mais fut interrompu par l’autre objet de toutes ses attention depuis quelques mois qui venait de le rejoindre, son pas léger et guilleret… il cligna des yeux en dévisageant Sylvian, sembla sourire tout en avançant un pas après l’autre, tel un grand félin approchant de sa proie, puis vint frotter sa toison contre la main tendue de celui qu’il considérait comme son maître !
Sylvian baignait dans l’allégresse : ils étaient de nouveau réunis ! Lui, son chat et sa bière !
Quelques semaines plus tard, Sylvian intervint de nouveau dans cette grande tour à la défense et eu la surprise de croiser la jeune femme qu’il avait désincarcérée de sa panne intentionnelle. Elle lui sembla particulièrement stressée, et remarqua comment les gens qui travaillaient dans ces bureaux fuyaient littéralement sur son passage.
Pika, pour une des rares fois de sa vie, ne savait plus où elle en était. Les images de l’événement de la matinée tournaient en boucle dans sa tête. Comment un aussi petit bout de plastique pouvait il à ce point bouleverser la vie de quelqu’un ? Sa première réaction avait été d’éventrer son sac de frappe à coups de pieds, mais voir le sable s’écouler de l’étui de cuir martyrisé l’avait déprimé au plus haut point. Elle avait bien hurlé sur deux ou trois membres du personnel à son service, mais ces derniers étaient justement payés une fortune pour subir sans broncher ses sautes d’humeur, et avec la nouvelle qui venait de la frapper de plein fouet, ces dernières n’avaient pas fini de se répéter.
En désespoir de cause, elle avait finalement opter pour une douche glacée afin de se rafraichir les idées, puis d’aller en parler avec celui à qui elle avait décidé de consacrer sa vie, qu’il le veuille ou non. Elle était persuadée qu’il trouverait les mots pour la consoler, comme cela s’était déjà produit par le passé.
C’est ainsi qu’elle arriva dans la tour Neuropa, manquant de bousculer un dépanneur d’ascenseur dont le visage ne lui était étrangement pas inconnu, et traversa les lieux telle une tornade balayant tout sur son passage.
Arrivée devant la porte du bureau de Théodore, elle pila net, la main à deux centimètres de la poignée, la bouche sèche… Elle entendait la voix de son amoureux déformée par ce vocodeur qu’il s’entêtait à utiliser quand il rendait ses sentences grandiloquentes sur le jeu Horizon.
Soudain timide, elle n’osa pas ouvrir d’un coup la porte, mais se contenta de gratter au panneau, telle une petite souris. Elle entendit quelqu’un grommeler de l’autre côté du panneau, un pas trainant sur la moquette et la porte s’ouvrit tranquillement, dévoilant l’occupant de la pièce avec son maquillage blanc souligné de traits noirs, sa chemise en soie sauvage noire aux reflets argentés et son baggy kaki sur des Converses noires à lacets rouges. Ce dernier écarquilla les yeux et eu un réflexe de recul avant de se reprendre quand ses yeux plongèrent dans ceux de la jeune femme.
- Théodore : Oh, c’est toi… heu, excuse-moi, tu m’as surpris, enfin, pas comme d’habitude quand tu me sautes dessus à l’improviste quoi… attends… tu pleures ? Viens, entre vite.