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La néogicienne amoureuse

Fanfic IG et IRL dans le monde du jeu Horizon
27 réponses - Page : 1 sur 2 - 1 2

La néogicienne amoureuse
le 09 January 2019 - 14:45

Prolégomènes

Fanfic inspirée d'un délire sur le discord et dont les acteurs se reconnaîtrons dans l'histoire sur le thème de "peut on caser un Heretoc célibataire avec une jeune et jolie joueuse ?"

Afin de ne froisser aucun des protagonistes, nous partirons de l'hypothèse que tout cela se passe dans une dimension parallèle où des personnes très ressemblantes s'amusent sur un MMO appelé Horizon... Dans un espace temps pouvant correspondre au 5 premières saisons de Noob ^^
N'hésitez pas à me faire des retours dans la section "commentaires" dédiée. https://www.noob-online.com/forum/topic.php?t=3611

Bonne lecture

Votre plumitif serviteur, Arnaud



Édité le 09 January 2019 - 16:10 par Arnaud75

:curseur-empire :artheon-4 POURQUOI MOIIIIIIIII ?
Alias Dr No - Membre de la Guilde du Stylo Unique (a eu l'artefact sacré en main) - Mage de bataille niv 51- PJ et MJ sur le forum - scribouillard de fanfics et à l'HdP - Elémentaliste de l'Aurore

Arnaud75
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RE: La néogicienne amoureuse
le 09 January 2019 - 14:47

Chapitre 1 : Une fois de plus tout commença dans une auberge


Ou presque… une demi-heure plus tôt dans la région à l’est de Perteruine :

Une charmante petite cahute couverte de fleurs, probablement un abri de berger perdu sur un petit plateau herbeux à mi-hauteur des sommets de la chaîne montagneuse. Ses murs calcaires sont soudainement arrosés d’un liquide verdâtre reconnaissable entre tous : du sang de goblinoïde… Un ricanement sauvage…

A quelques pas, la haute silhouette d’un nécromant qui lance la tête d’un de ces malheureux mobs au berzerker massif en face de lui qui frappe violemment le projectile improvisé de son énorme marteau de guerre à pointes tel un champion de Baseball…

A l’abri d’une saillie rocheuse, un paladin et une néogicienne de l’Empire observaient la scène avec attention. Les deux avatars, l’un surmonté d’un curseur gris et l’autre du curseur rouge honni de la Coalition qui s’amusaient sous leurs yeux constituaient un obstacle infranchissable : ces deux joueurs niveau 100 étaient de trop gros morceaux pour leurs petits niveaux 51…

La fille cala son arme massive à canons multiples sur son épaule et se tourna vers son compagnon :

- N'imyëalia : bon frangin, va falloir qu’on se décide : soit on attend encore un peu de voir s’ils bougent leurs popotins, mais ça fait déjà dix minutes qu’on poireaute et ils ont pas l’air de vouloir bouger leur graisse, soit on charge pour traverser la zone en espérant qu’ils ne seront pas assez rapides pour nous désintégrer, soit on repart en arrière et on contourne ce qui nous prendra au minimum une heure…

- Norrig : sans compter qu’il faudra se retaper les sbourpiffs de la plaine… non merci. Observons encore deux minutes…

Une voix scepulcrale chuchotta alors à l’oreille du Paladin :

- Vlandanstaface : à moins que vous n’alliez directement au cimetière… ça tombe bien, massacrer ces gob’ a rempli ma barre de furie ! Par le sang versé dans les ténèbres de Fosforgöth – j’implore la source de la mort ! – Que les lames du purgatoire te terrassent !

L’avatar de Norrig disparu sous un déluge de coups portés par deux lames d’énergie pure aux teintes changeantes avant d’exploser en milliers de pixels.

La néogicienne resta paralysée sur place par la soudaineté et la violence de l’assaut, ses yeux écarquillés fixés sur la ténébreuse silhouette de l’avatar de l’assassin du Crépuscule qui venait de massacrer son compagnon de route à l’aide d’une furie légendaire, après être surgit du néant. Elle n’eu pas le temps de réagir quand le tueur au curseur écarlate lui ficha un carreau de son arbalète de poing en pleine tête, l’envoyant directement au cimetière…

- Vlandanstaface : Hé ! Grüd et Balvafourâk : y’avaient deux crevards de l’Empire qui nous espionnaient… ça vous dit d’aller les camper ?

- Grüd : c’trop fatiguant d’attendre, j’préfère qu’on aille latter des mobs !

- Balvafourâk : et puis le cimetière le plus proche est à Perteruine, zone difficile d’accès depuis ici… Je vous propose plutôt d’aller à la caverne du Géant Verdätre, c’est une instance de notre niveau à deux pas d’ici… c’est plein de gob’ et le Boss de fin est rigolo…

Les trois grosbill prirent le chemin du donjon…


Perteruine à quelques kilomètres de là, les deux silhouettes fantomatiques du paladin et de la néogicienne attendaient la fin du compte à rebours avant de se rematérialiser. Enfin remis, ils constatèrent avec dégout qu’ils étaient revenus à leur point de départ.

- Norrig : et voilà ! Encore 65 crédits de perdus en réparation à cause de ces PK de la Coalition ! Y’a plus qu’à retourner à l’auberge pour relancer la quête !

- N'imyëalia : Pfff, ras le bol

D’un pas agacé le frère et la sœur se rendirent pour la seconde fois de la journée dans la petite auberge de Perteruine.
Le sourire goguenard de l’aubergiste, trop content de ponctionner de nouveaux crédits aux aventuriers pour leur confier sa quête n’échappa pas à N'imyëalia, la faisant bouillonner de colère. Toutefois le bruit de la porte de l’auberge claquant contre le mur interrompit le sarcasme qu’elle s’apprêtait à lancer au PNJ. Une guilde de bric et de broc venait d’entrer dans la salle : un guerrier, un prêtre sautillant, une invocatrice en rouge et un assassin prenant des poses de bodybulder…

Aucun doute, il s’agissait de la guilde de bras cassés autobaptisée guilde de Noob.

D’un coup de coude elle fit signe à son frère de s’assoir pour observer ces phénomènes qui étaient devenus tristement célèbres sur tous les forums pour leur incroyable capacité à stagner en bas du classement…
Une sangbouillante plus tard, elle s’amusait de voir l’assassin Omégazell s’énerver contre Gaea l’invocatrice à propos de cette vidéo qu’elle avait publiée sur son blog…

Un frisson de terreur saisit soudain tous les joueurs présents, précipitant la plupart d’entre eux sous leurs tables : Un sinistre personnage vêtu de cuir, et une énorme épée batarde démoniaque à la main venait d’apparaître sans préavis juste derrière Omégazell. Norrig et N'imyëalia n’en menaient pas large devant l’avatar du plus terrible hacker du monde connu : Tenshirock !

Le plus discrètement possible la jeune fille, usant de son clavier, posta une requête aux maîtres du jeu afin de signaler la présence du croquemitaine d’Olydri qui lui avait déjà causés quelques désagréments à d’autres occasions. Son sens de la justice réclamait le pire châtiment pour cet empêcheur de jouer tranquille aux MMO !

Toutefois elle ne pu retenir un sourire amusé lorsqu’elle vit l’avatar de l’assassin misogyne commencer à danser au son de la musique de Gangnam Style sur la table.

Une nouvelle silhouette couverte d’une vaste cape verte dont le capuchon masquait les traits popa soudainement au milieu de la salle. Reconnaissant un MJ, Tenshirock ne demanda pas son reste et disparu non sans émettre un ricanement moqueur.

- MJ : Néogicienne N'imyëalia, vous avez fait appel aux Maîtres du jeu ! Moi Judgeheretoc je vous écoute !



Édité le 09 January 2019 - 14:54 par Arnaud75

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Arnaud75
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RE: La néogicienne amoureuse
le 09 January 2019 - 15:26

Chapitre 2 : Coup de foudre à Perteruine Hinn ?

D’un doigt encore un peu tremblant suite à son exposition à la vue de Tenshirock, N'imyëalia désigna le nuage de pixel qui avait remplacé la silhouette menaçante et l’assassin gogo danseur malgré lui

- N'imyëalia : Bonjour maître du jeu, nous venons d’assister à une démonstration de Tenshirock le hacker, vous l’avez loupé d’une seconde

- Judgeheretoc : Pestezut ! Judgedead va en faire une crise de foie !

N'imyëalia ne pu se retenir de pouffer en entendant le juron suranné du MJ

- Judgeheretoc : et toi mon petit bonhomme on va te libérer… voilà

Joséphine, qui incarnait N'imyëalia dû masquer son micro pour que le MJ en vert n’entendent pas son fou-rire : qui utilisait encore ce genre de réplique du siècle dernier ?!

Elle s’imaginait un vieux crouton à la barbe et aux cheveux blancs dégarnis pianotant sur le clavier d’un vieux PC à écran cathodique dans un open space dépersonnalisé et poussiéreux d’une tour de bureau des années 1970…

Vautré sur le canapé derrière elle, David, son frère qui incarnait Norrig, leva un sourcil dubitatif par-dessus le rebord de l’écran de son portable : cela faisait longtemps qu’il n’avait pas vu son hyper sérieuse sœur éclater de rire comme ça.

Dans l’auberge les joueurs rigolaient entre eux d’avoir tremblé devant le hacker, seul le guerrier Arthéon restait stoïque en regardant les fissures du plafond pour ne surtout pas attirer l’œil du MJ.

Ce dernier se tourna vers N'imyëalia après avoir libéré Omégazell de la boucle virale dans laquelle il avait été plongé.

- Judgeheretoc : Soyez remerciée Néogicienne N'imyëalia, votre courageuse alerte a permis de circonscrire les méfaits de ce rufian avec célérité. Que les témoins prennent acte !

- N'imyëalia (contrôlant autant que faire se peut le tremblement d’un rire contenu dans sa voix) : de rien Maître du jeu, je n’ai fait que mon devoir.

- Judgeheretoc : Cette humilité de bon aloi vous honore !

Dans le salon de la famille Sylvian, David sourit à sa sœur en lui lançant :

- Norrig : hé bien bichette ! On dirait que tu as un ticket avec ce MJ !

- N'imyëalia (rougissant comme une pivoine) : Non mais ça va pas !

A plusieurs centaines de kilomètres de là, dans un open-space ultramoderne de la Tour Neuropa Ent. à la Défense, Jean-Kévin Chwan ne perdit pas une miette de l’échange entre les deux joueurs de l’Empire qui n’avaient pas coupé leurs micros…

Il fut paralysé un instant à la mention du « ticket »… Lui le brillant major de promo de l’école d’ingénieur en informatique de Toulouse et titulaire d’une agrégation en informatique appliquée, dernier arrivé dans l’équipe de modérateurs commandée d’une main de fer dans un gant d’acier par Judgedead, qui avait su trouver rapidement une routine permettant de lutter efficacement contre le dernier caprice en date de Tenshirock, était atteint d’une timidité maladive avec la gent féminine…

L’idée qu’une joueuse (à la voix si douce et rieuse, cela ne lui avait pas échappé) puisse s’intéresser à lui était trop pour son imagination débordante. Il allait falloir ruser pour en savoir plus…
Reprenant contenance, il déconnecta son avatar en vert et se mit à réfléchir sérieusement à ce qu’il pourrait faire, regrettant amèrement de ne pas avoir trouvé d’option « communiquer avec les filles » pendant son brillant cursus universitaire.

A la terrasse d’un café au pied le la Tour Neuropa Ent., Philippe Saquebien rabattit rageusement le couvercle de son ordinateur portable dernier cri… Comment ce misérable vermisseau de MJ avait-il réussi à contrer sa cyber-attaque contre Omégazell ? Il allait devoir repenser toute sa stratégie d’approche de son fils Théoodore : ce Judgeheretoc risquait de lui donner du fil à retordre, voire réussir à le coincer avant Théodore ! Une grande ballade du côté du Mont-Valérien devrait parvenir à lui éclaircir les idées…

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Arnaud75
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RE: La néogicienne amoureuse
le 09 January 2019 - 17:08

Chapitre 3 : A la recherche d’une consultante

Après avoir esquivé un coussin, David invita sa sœur à reprendre le jeu. Cet intermède avait grandement amélioré leur humeur maussade après leur passage au cimetière et ils avaient retrouvé leur motivation pour reprendre cette foutue quête des Champicrocs.

Quelques XP gagnés contre les sbourpiffs de la plaine plus tard et l’heureuse surprise de constater que les trois gros bills de la Coalition avaient déserté le plateau, la néogicienne et le Paladin atteignirent enfin l’instance recherchée pour y découvrir un groupe de trois joueurs de l’ordre en train d’échafauder une tactique pour entrer dans la caverne s’ouvrant dans la paroi rocheuse. Un élémentaliste de terre, une invocatrice et un assassin de niveau 19…

Échangeant un regard, le frère et la sœur acquiescèrent et commencèrent à fourbir leurs armes

- Wazamaleaume : bon, la tactique est simple : je rentre en premier pour tanker tout ce qui se présentera, toi Diwaen tu contournes pour dps à revers et toi Manya tu prépares sorts de soins et d’attaque !

- Manya : OK ! J’espère qu’Antonia sera fière de nous

- Diwaen : bon on y va ou on campe ici ?

- Wazamaleaume : une minute j’invoque mon arm…

Une rafale de projectiles balaya l’espace, éliminant l’élémentaliste sur le coup. L’assassin se précipita sur la source des tirs pour être fauché par la hache du paladin qui attendait de pied ferme. L’élémentaliste d’eau tenta bien d’invoquer une bulle de protection, mais sa magie ne pouvait rivaliser avec la seconde pluie de balles à haute vélocité du canon rotatif de la néogicienne.

- Norrig : GG bichette ! Tu as pris un niveau !

- N'imyëalia (dansant sur place) : Wééééé ! Niveau 51, je te rattrape mon loulou ! Allez, entrons avant que d’autres importuns ne débarquent.


Sur l’île de Piratas, sur une petite plage isolée par un rideau de palmiers, au même moment :

- Basileia : mais tu vas crever à la fin !!!

La paladine de la coalition balança son épée à deux mains vers la silhouette floue de la cartomancienne qui venait de réduire d’un quart sa barre de vie par une habile attaque.

- CartoLili : ha ha ! bien tenté ma grande ! Mais ton stuff est tellement moisi que tu resteras beaucoup trop lente pour espérer m’atteindre !

- Basileia : cause toujours grande perche ! Tu es tombée dans mon piège !

- CartoLili : quel piège ? Tu rêves éveillée ou quoi !

- Basilaeia : ma barre de furie est pleine ! Prends donc ma foudre divine dans ta face Aaaaaaatchouuuummmmmm ! Ah ! Malheur !

Un immense éclair frappa à deux centimètres de l’avatar de la cartomancienne sans lui causer le moindre mal, en même temps qu’un bruit de chute d’un objet accompagnée de divers jurons raisonnait dans son casque.

- CartoLili : ça va ? tu t’es fait mal ?

- Basileia : Non ! Mon deuxième édredon est tombé par terre ! ça a tiré sur le fil de ma souris ! C’est pas juste !!!

- CartoLili : effectivement, mais moi j’en profite !

Trois cartes se collèrent à l’armure usagée de la Paladine, la paralysant, l’électrisant et la rendant momentanément sonnée.

- Basileia : pfff, j’aurais jamais dû me mettre à Guildes of the Hammer War ! Les neuf mois que j’ai passé dessus ont rendu tout mon stuff complètement obsolète

- CartoLili : en tout cas moi je suis ravie de te retrouver ici et…

L’apparition soudaine d’un Maître du jeu vêtu d’une ample cape verte dont le capuchon cachait les traits interrompit la cartomancienne.

- Basileia : j’ai pas fait de requête MJ ! Et toi ?

- CartoLili : bah non !

- Basileia : et j’ai pas insulté de joueur depuis mon dernier bannissement d'une heure ! Qu’est-ce qu’il fait là ?

- Judgeheretoc : heu, désolé de vous interrompre… Lili, j’ai vraiment besoin de tes conseils !

- CartoLili : Jean-Kévin ??? C’est toi ?!



Édité le 11 January 2019 - 11:29 par Arnaud75

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RE: La néogicienne amoureuse
le 09 January 2019 - 20:05

Chapitre 4 : ‘One more time at the graveyard’

- N'imyëalia : Bon, les quinze pétales de Gouflore, c’est fait, la bave de Viskoeil aussi… Reste les ongles de troll

- Norrig : ces donjons de bas niveau, quelle plaie : on est obligé de les refaire pour être certains de récupérer des ingrédients

- N'imyëalia : pfff râle pas, on ne nous a pas demandé de traverser l’océan cette fois-ci, on ne se fera pas dévorer par un Léviathan…

Le paladin et la néogicienne entrèrent dans la dernière pièce où le boss de fin de donjon les attendait sa massue cloutée à la main.

- Norrig : à toi l’honneur bichette

Une rafale de plomb plus tard, N'imyëalia récupérait sur le cadavre du mob les fameux ongles indispensables à la réussite de leur quête.

- N'imyëalia : les concepteurs de ce jeu sont vraiment des grands malades !

- Norrig : Pourquoi dis-tu ça ?

- N'imyëalia : tu te rends quand même compte que c’est avec ces ingrédients dégueux que l’aubergiste va brasser sa bière…

- Norrig : Beurk ! Mais pourquoi je t’écoute !

- N'imyëalia : Sortons de là et allons récupérer nos XP et cette fichue recette.

Sur Piratas…

- CartoLili : … et normalement elle devrait au minimum s’intéresser à ce que tu lui diras, mais y’a pas de garantie sur la méthode !

- Basileia : Ah ah ah, j’ai gagné ma journée ! Jean-Kévin apprenti séducteur ! Le génie devient romantique !

- Judgeheretoc : Vous n’êtes guère sympathique à vous gausser ainsi de mon trouble ! Veuillez cesser vos moqueries je vous prie.

- Basileia : si je peux plus torturer mon jean-Kévinounet coinços préféré, où va le monde ???

- CartoLili : héhé ! Allez fiche lui la paix ! Pour une fois qu’il s’intéresse à autre chose qu’un octet ou une carte graphique

- Basileia : Hé ! Jean-ké ! ça fait 23 ans qu’on se connait ! Tu devrais être capable de me tutoyer comme ta sœur tu crois pas ?

- CartoLili : ça c’est sûr, il va falloir que tu fasses un sérieux effort de ce côté-là : si tu vouvoies ta dulcinée sur un MMO, elle va fuir en courant ! Ici la très grosse majorité des joueurs a entre 15 et 25 ans : ils se tutoient tous.

- Judgeheretoc : Diantre ! Cela ne va guère être facile

- Basileia : et aussi arrêter de parler comme au 17è siècle ! l’an 2000 est passé camarade, va falloir te retirer ce fichu balais du c…

- Judgeheretoc : Non mais quel vocabulaire ordurier ! Je… (se ressaisissant) non, rien. Merci beaucoup pour vos précieux conseils.

- CartoLili : Bonne chance mon grand

- Basileia (une fois l’avatar du MJ disparu) : punaise ! J’avais pas rit comme ça depuis la fameuse bataille de polochons à SuperBesse

- CaroLili : j’avoue avoir eu du mal à me retenir au début, mais bon, c’est mon seul petit frère alors il faut que j’assume mon rôle de grande sœur parfaite !

- Basileia : faut-il prier pour l’heureuse élue ou essayer de la prévenir du cataclysme qui va lui tomber dessus ?

- CartoLili : Ah Ah, t’en rates pas une ! Bon allons voir du côté de l’hôtel des ventes si on peut te trouver un peu de stuff et quels donjons on peut aller voir pour remonter tout ça…


A l’est de Perteruine, sortie de la forêt des Champicrocs


- N'imyëalia : bon on tourne à droite et on récupère la piste des caravanes vers Perter…

- Wazamaleaume : là ! Ce sont eux !

- Cédricmtp : tu en es sur ?

- Manya : oui je confirme

- Arnaud75 : …

Mode duel activé !

Le paladin et la néogicienne se trouvèrent soudain cernés par un groupe de joueurs manifestement en colère. A leur tête les trois zozos de l’ordre qu’ils avaient pulvérisés un peu plus tôt… mais comment se faisait-il qu’ils soient accompagnés d’un élémentaliste de feu masqué de l’Empire (c’est lui qui venait d’enclencher le mode duel), d’un guerrier lourd et d’une cartomancienne de l’ordre et d’une invocatrice de la Coalition tous minimum niveau 80.

- Norrig : c’est quoi ce bordel ?

- Antonia : Holà vous deux ! ça vous amuse de taper les joueurs bas niveau ? Nous sommes la Guilde du Stylo Unique et nous avons fait vœux de faire payer au centuple les PK qui s’en prennent à nos membres !

- Arnaud75 : …

- Cédricmtp : bien dit !

- Calyss : A moi Prunette !

Un énorme réptilien violet popa derrière Norrig, l’emprisonnant de sa langue bifide.
Diwaen l’assassin commença à planter ses dagues…

L’élémentaliste tendit son bâton surmonté d’un engrenage et projeta une dizaine de projectiles ignés sur la néogicienne qui ne parvint à en esquiver que la moitié.

Puis ce fut la curée.

Dans le salon de l’appartement des Sylvian un silence consterné s’était installé. D’un doigt tremblant, une larme au coin de l’œil, Joséphine désigna son inventaire à son frère : les ongles de troll avaient disparu, perdus dans le combat.



Édité le 10 January 2019 - 09:15 par Arnaud75

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Arnaud75
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RE: La néogicienne amoureuse
le 10 January 2019 - 09:14

Chapitre 5 : qui reprendra du thé ?

S’étant déconnectés, encore dégoûtés de la série noire de turpitudes qu’ils avaient subits, Joséphine et David attaquèrent la préparation du dîner en attendant l’heure de Buffy contre les vampires, ayant décidé qu’une soirée série/plateau télé leur changerait les idées.
Ils étaient d’autant plus dégoûtés que David reprenait ses cours le lendemain et ne pourrait pas jouer avant la fin de l’après-midi, laissant sa sœur seule pour le reste de la journée. Bah, elle se trouverait bien quelqu’un pour un pick-up… les images d’une blondinette sautillante un pieu à la main sur l’écran de télé détourna leur attention…

Le lendemain matin, les yeux encore un peu vitreux d’avoir regardé la télé jusqu’à pas d’heure, David salua sa sœur qui finissait de siroter son thé mûre-myrtille.

- Norrig : bon bichette, j’y vais. Je me disais que tu pourrais aller améliorer tes compétences et chercher quelqu’un pour un pick-up en en profitant pour rechercher des ongles de troll. Comme ça à mon retour on reprend la quête de l’aubergiste.

- N'imyëalia : on va tâcher de..

Après une bonne douche, vétue d’un pyjama licorne tout doux pour cocooner, Joséphine s’installa sur son PC et connecta son avatar. La vue du cimetière de Perteruine était déprimante. Elle se hâta donc de quitter l’endroit et rejoignit Centralis par téléporteur et les salles souterraines de l’œil où elle était certaine de retrouver le maître de compétence dédié aux néogiciens.

Coup de bol, pour une fois elle n’était pas la seule néogicienne spé dps à venir s’entrainer, un grand gaillard spé tank/dps, équipé d’un lance grenades, se tenait là sur le banc, attendant manifestement un partenaire.

- N'imyëalia : salut

- Alekzandre (d’une voix d’adolescent en pleine mue) : hé ! cool, on va pouvoir s’entrainer ensemble…

- NéoArdacos : salutations néogiciens ! je vois que vous êtes fin prêts à découvrir les évolutions que votre injection a développé dans vos carcasses… Voyons, commençons par votre nouvelle capacité « bouclier humain »… ces gentils snipers sur la rambarde vont vous canarder le temps que vous traversiez la salle d’entrainement : l’un de vous sera le VIP, l’autre son garde du corps… Le VIP doit survivre… c’est parti !

La séance dura une grosse demi-heure mais fut fructueuse pour les deux néogiciens qui échangèrent leurs coordonnées pour les MP, ayant découverts qu’ils formaient plutôt une bonne équipe. Malheureusement Alekzandre n’était pas disponible pour du pick-up, devant retrouver ses amis de guilde un peu plus tard.

Une fois de plus N'imyëalia se demanda pourquoi elle n’était toujours pas entrée dans une guilde, mais se souvint rapidement de toutes les contraintes que cela entraînait. Et puis elle préférait jouer avec son frère qu’avec de complets inconnus. Dommage qu’il soit rentré en cours une semaine avant elle.

Ayant attendu plusieurs minutes devant le panneau des missions pour voir si quelqu’un serait intéressé pour l’accompagner, elle décida de laisser tomber cette méthode et adressa un message sur le canal de discussion local : « NéoDPS niv 51 cherche partenaire(s) pour mission rapide et éventuel pick-up »

Loin de là :

Le message s’afficha immédiatement sur son écran. Même si c’était peu probable, cela ne coûterait rien d’aller vérifier… et puis l’expérience exigeait des tests… un moyen de joindre l’utile à…

Centralis, hall principal de l'Oeil :

Quelque seconde après, N'imyëalia reçu trois messages demandant plus de renseignements et qui se soldèrent par un refus plus ou moins poli : personne n’avait de temps à perdre pour une mission de bas niveau en dehors de ceux qui n’avaient pas le niveau pour se farcir le donjon…

Une invocatrice de niveau 80 accompagnée d’un espèce de gros chien infernal se présenta bien, mais…

- Lakki : salut, c’est toi qui cherches un pick-up ? Ma guilde n’est pas encore connectée et…(d’une voix attristée) ah, c’est toi…

- N'imyëalia : euh comment ça c’est moi ? on se connait ?

- Lakki : non, mais j’ai entendu parler de toi. T’as massacré des copains de la guilde hier. Donc ce sera sans moi, désolé…

- N'imyëalia : Mais c’est quoi cette guilde ??? On a attaqué des joueurs de l’ordre et on se fait taper par toute une tribu de malades des trois factions… et maintenant une joueuse de l’Empire me crache à la figure pour ça !!! C’est quoi ce délire ?

- Lakki : ne m’en veux pas, on est une bande de potes très soudés et les développeurs font une expérience avec nous… la première guilde multifactions… ça engendre quelques tensions avec les autres joueurs, donc nous nous sommes fixés pour règle de venger en groupe avec notre roaster HL nos membres les plus faibles de tous les PK qui s’en prendraient à eux, quelle que soit leur faction… Les autres ne comprendraient pas que je te file un coup de main après ça.

- N'imyëalia : … hein ?

- Lakki : bon, je vais quand même tenter un truc, attends une seconde

Dans un bruissement, un paquet de racines jaillit du sol et le meilleur healer de tout Horizon apparu.

- Lakki : salut mon sucre d’amour !

- Ystos : Hum ! heu oui mon cœur ?

- Lakki : tu aurais une piste pour trouver quelqu’un pour un pick-up de la Miss sur une mission de merde ?

- Ystos : là tout de suite maintenant, non, mais je peux me renseigner

N'imyëalia hallucinait : elle avait devant elle un des meilleurs joueurs de sa faction et réalisait que la petite amie dudit joueur allait demander à celui-ci de mettre en œuvre les ressources de la meilleure guilde du jeu pour l’aider dans une mission sans aucun intérêt stratégique… Elle préféra botter en touche que risquer de se couvrir de honte…

- N'imyëalia : heu, ne vous embêtez pas avec ça… je vais retourner m’entrainer en attendant que mon frère rentre de la fac… d’ailleurs j’entends ma bouilloire qui siffle, je me suis préparer un thé et vais être AFK quelques minutes… Encore merci beaucoup et pardon pour le dérangement…

S’éloignant de quelques pas elle mit le jeu en pause et alla effectivement se refaire un thé pour se remettre les idées en place. Décidément ce thé que sa copine Alexandra lui avait recommandé était délicieux.



Édité le 10 January 2019 - 15:50 par Arnaud75

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Arnaud75
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RE: La néogicienne amoureuse
le 10 January 2019 - 19:21

Chapitre 6 : rencontre opportune

De retour su le jeu, N'imyëalia fut soulagée de constater que Lakki et Ystos avaient déserté la zone. Elle n’avait pas encore trouvé de partenaire pour jouer, mais avait échappé au pire.
Le son produit par quelqu’un se raclant la gorge derrière elle la fit sursauter et se retourner en brandissant son arme.

Voix inconnue : Oups, désolée de vous avoir fait peur… c’est bien vous qui cherchez quelqu’un pour une quête rapide ?

N'imyëalia : Oui, effectivement. N'imyëalia, enchantée, et pas besoin de me vouvoyer…

Voix inconnue : moi c’est Claire… prêtresse, enfin presque…

N'imyëalia détailla son interlocutrice des pieds à la tête : Une petite femme à l’anatomie de bombasse, les cheveux roses, de grands yeux bleus, avec uniforme d’infirmière complet, des mocassins blancs à talons carrés à ses pieds jusqu'à la calotte blanche frappée d’une croix rose comme la rosaphir planté sur ses cheveux, la regardait en souriant gentiment.

N'imyëalia : wahou, niveau 100, tu es sûre qu’une joueuse de ton niveau a un intérêt quelconque à m’accompagner dans un donjon pour niveaux 20 ?

Claire : pour être tout à fait sincère…, il se trouve que je suis de sexe masculin. Ayant la chance de travailler pour Charles Antoine Donteuil, j’ai été sélectionnée parmi les développeurs pour tester une nouvelle classe légendaire sur le jeu, et je cherchais quelqu’un pour m’aider dans cette difficile tâche.

N'imyëalia (impressionnée par son interlocuteur) : Vous êtes développeur ! Je ne pensais pas que vous vous impliquiez directement dans le jeu… vous ne travaillez pas sur des bases test ?

Claire : Oh, je constate que vous… tu te mets soudain à me vouvoyer. Restons-en au tutoiement si tu le veux bien. Et pour répondre à ta demande, il est fréquent que nous intervenions directement sur les serveurs du jeu pour tester « dans le dur » un certain nombre de choses. En l’occurrence nous sommes en train de préparer une nouvelle classe légendaire destinée à… c’est confidentiel. Je compte sur toi pour ne pas ébruiter les choses

N'imyëalia : Vous, euh, tu en es sûr ? Je ne sais pas comment je pourrais aider à quoi que ce soit…

Claire : mon but est de faire évoluer cet avatar de prêtresse, en réalité la nouvelle classe légendaire habilement maquillée, in situ, avec interactions jce et jcj, difficilement reproductibles sur une base test uniquement gérée par l’IA et quelques-uns de mes collègues. Mais ne restons pas ici où notre conversation pourrait être surprise par beaucoup trop d’oreilles indiscrètes. Indique-moi la destination et rejoignons un téléporteur.

N'imyëalia : Perteruine !


Parvenus à destination, les deux avatars commencèrent la descente vers la grotte des Champicrocs.

Claire : Oh, j’allais oublier ! La peste soit de mon esprit distrait ! Je t’ai adressé un document par MP qu’il est impératif que tu lises et signes électroniquement : il s’agit d’un engagement de confidentialité à propos de ce que tu vas voir et entendre en aidant au développement de cette nouvelle classe. Sans cela je serai contraint de mettre un terme à cette collaboration naissante.

N'imyëalia : euh, d’accord, je regarde ça tout de suite.

Basculant le jeu sur l'interface principale, Joséphine pris son temps pour décortiquer le document de trois pages qui lui indiquait dans un jargon de juriste paranoïaque qu’en cas de divulgation de la moindre information à propos de ce qu’elle pourrait voir ou entendre, elle en subirait les conséquences sur 17 générations. Toutefois sa curiosité avait été éveillée, et elle ne pouvait résister à l’idée de voir cette fameuse classe légendaire inconnue à l’œuvre.

Revenant au jeu, elle demanda à son interlocuteur :

N'imyëalia : j’ai quelques questions : j’ai bien compris la nécessité de garder le secret sur ce que nous allons faire, mais puis-je au moins dire à mon frère, qui adore aussi ce jeu, et à quelques amis que j’ai pu aider un développeur ?

Claire : hum,… il est certain que si par hasard un membre de ta famille ou un de tes proches te vois jouer avec moi, il sera difficile de ne pas les informer un minimum sur la situation… Attends un instant je te prie, je vais aller quérir mon responsable pour étudier ta question…

L’homme devant ses écrans multiples jubilait ! Sa victime était enfin à portée de ses mains virtuelles… Il allait lui montrer qui était le patron… tout en subtilité bien sûr ! Réajustant ses lunettes, il se mit à pianoter sur son clavier en sifflotant la Marche Impériale

Dans la forêt près de Perteruine dix bonnes minutes plus tard :

Claire : Désolée Mademois… euh N'imyëalia. Cela a pris un peu plus de temps que je ne le pensais. Je te sais gré d’avoir accepté de patienter autant. J’ai reçu la confirmation qu’en dire le strict minimum n’a pas vocation à déclencher les procédures coercitives indiquées dans le document officiel tant que cela reste dans le cercle strictement familial et ne fait l’objet d’aucune forme de publicité. En revanche en parler à des amis qui risquent de divulguer accidentellement ou volontairement des informations t’exposerait à des poursuites. A toi donc de voir à qui tu acceptes de faire confiance.

N'imyëalia : OK, ça a le mérite d’être clair, sans mauvais jeu de mot. Attends une seconde… voilà, c’est signé. Oh, et puis t’appeler Claire alors que tu es un gars va être compliqué… As-tu un autre pseudo plus simple à utiliser ?

Claire : Oh, je comprends effectivement. Si tu en es d’accord, tu peux t’adresser à moi en m’appelant Jikacé.

N'imyëalia : ça marche !



Édité le 11 January 2019 - 11:02 par Arnaud75

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Arnaud75
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RE: La néogicienne amoureuse
le 11 January 2019 - 13:16

Chapitre 7 : Boss Slayer

Le duo repris sa route tranquillement.

L’homme devant ses écrans s’accorda quelques minutes de réflexion. Il pensait être parvenu à amener sa cible où il le souhaitait et elle semblait ne se douter de rien.
Mais il hésitait encore… La prudence l’avait toujours bien servi jusque-là, même si l’idée d’un coup d’éclat audacieux le tentait de plus en plus… après tout il avait une compréhension du jeu et de ses failles qui dépassaient de loin celle de l’informaticien de base, et il pouvait en profiter pour glaner un maximum d’informations sur son objectif avant de lui révéler ses sentiments… tout en en profitant pour « jouer » avec les limites de ce nouvel avatar inédit.

Dans son salon, confortablement installée devant son PC, Joséphine était partagée entre plusieurs sentiments contradictoires : elle était contente d’avoir pu croiser quelqu’un pour l’aider, elle était un peu estomaquée d’être devenue un genre de béta-testeuse pour Neuropa, elle ne comprenait pas ce goût de certains mecs à incarner des avatars hyper féminisés dans les MMO et était même un peu attristé que ce gentil gars qui avait accepté de l’accompagner soit atteint de ce travers misogyne…
Se disant finalement que cela ne valait pas le coup de se taper une migraine, elle décida de profiter de l’instant présent.

Enfin parvenus dans la zone instanciée, JKC indiqua à N'imyëalia de passer devant.
Les trois Viskoeils de la première salle réagirent comme d’habitude en rampant vers la première personne à entrer dans leur zone.

N'imyëalia se tourna vers Claire pour voir sa réaction. Cette dernière venait de sortir un artefact étrange en forme de clé géante doté d’une poignée. Se servant des dents de la clé comme d’une mire de viseur, elle envoya un rayon d’énergie violette foncée sur le plus proche des mobs, le réduisant à l’état de pulpe, puis resta totalement immobile pendant plusieurs secondes.

Ne sachant trop que faire, N'imyëalia finit par abattre un Viskoeil qui allait atteindre son partenaire de jeu d’une courte rafale de sa mitrailleuse.

N'imyëalia : Heu, JCK, t’es AFK ? Ohé ?

JCK : oh pardon, je prenais des notes en même temps… Merci. Si cela est susceptible de te rassurer, cet avatar peut encaisser pas mal de dégâts, et ce type de créature mettrait plusieurs dizaines de minutes à le tuer. Si tu veux bien m’excuser je fais un nouvel essai…

Cette fois ci le rayon violet était entouré d’un tourbillon d’éclairs argentés du plus bel effet.

JCK : Voilà… bon, nous allons pouvoir passer à la salle suivante.

N'imyëalia récupéra le loot et prit les devants. Le massacre des fleurs carnivores servit à régler un peu mieux les effets lumineux de l’arme étrange manipulée par Claire.

JCK : Bien, ça, c’est fait… Maintenant je vous… pardon, je te prierais de me laisser passer devant, je vais tenter une attaque spéciale sur le boss.

N'imyëalia : tant que je récupère le loot, pas de problème

Une fois la porte franchie, la frêle silhouette de l’infirmière commença à enchaîner des sauts acrobatiques pour soudain s’arrêter en plein air à deux doigts de la gueule du troll…

JCK : Par les Saintes Culottes de Mac Grégor ! Quelle guigne de malheur !

N'imyëalia : heu, ça va ?

JCK : Quelle déveine, l’avatar est paralysé… un bout de routine oubliée dans le codage de la phase d’attaque…

Ignorant tout de cet échange, le troll commença à mordre à belles (quoique… il s’agit quand même d’un troll) dents l’avatar qui s’était si opportunément arrêté à porté de crocs.

N'imyëalia : heu, tu veux que j’intervienne ?

JCK : C’est généreux de ta part et je t’en sais gré. Toutefois il n’y a rien de dramatique pour le moment…

N'imyëalia : D’accord, j’attends… mais j’espère que tu n’en as pas pour des heures hein, mon frère rentre de la fac vers 17h et je compte bien reprendre la mission avec lui à ce moment-là !

JCK : il serait fort discourtois de ma part de retenir ici une charmante demoiselle contre son gré. Ah, voilà !

N'imyëalia : Charmante demoiselle peut-être, mais pas d’une patience infinie…

L’avatar de la « prêtresse » reprit son mouvement là où il s’était interrompu, frappant de sa clé le boss, comme si c’était une épée. La créature explosa en milliers de pixels.

JKC : Ma théorie se confirme, les premiers tests en dehors des serveurs étaient insuffisants. Il va me falloir reprendre un certain nombre de choses.

N'imyëalia : Bah pourquoi, tu as résolu le problème de freezing et one-shooter le boss…

JKC : Pardonne-moi de te contredire, mais si j’ai pu débloquer l’avatar, l’attaque n’a pas eu le rendu prévu au cahier des charges. Toutefois je serai curieux de connaître ton avis sur ce que tu as vu…

N'imyëalia : Bah pour être tout à fait franche, j’ai bien aimé ton arme zarbi et le rendu final des tirs est assez cool. En revanche la dernière attaque était du grand n’importe quoi : les acrobaties à la Lara Croft c’est un peu passé de mode… Bon, j’ai récupéré ce que j’étais venu chercher et l’heure tourne. Mon frère vient d’arriver.

JKC : Oh… Je comprends, je te présente mes plus sincères excuses si je t’ai retenu trop longtemps.

N'imyëalia : T’chuss JK, peut-être à une prochaine fois.

Sans attendre de réponse, la néogicienne activa une pierre de téléportation.

L’homme devant ses écrans serra le poing de frustration… Il avait essayé une approche discrète toute en finesse et quand même osée par certains aspects, mais sa victime avait purement et simplement ignoré sa tentative et repartait comme si de rien était… Il se rappela les conseils reçus lorsqu’il avait commencé ce qu’il considérait maintenant comme sa quête du Graal… Et décida que sa prochaine manœuvre serait beaucoup plus spectaculaire.

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RE: La néogicienne amoureuse
le 12 January 2019 - 11:26

Chapitre 8 : Le tatou avec du sang sur la gueule… mais non c’est du Ketchup (Ou pourquoi il est dangereux de demander une idée de titre sur Discord)

- Norrig : Salut soeurette ! ça farte ?

- N'imyëalia : kikou, je viens juste de finir de récupérer les ingrédients…

- Norrig : quoi ? Seulement maintenant… mais qu’est-ce-qui c’est passé pour que ça te prenne autant de temps ? Y’avait personne pour t’accompagner ?

- N'imyëalia : tu l’as dit bouffi ! Mais tu ne devineras jamais avec qui j’ai finalement finit le donj’ !

- Norrig : Un smourbiff cornu ?

- N'imyëalia : Ah ah, très drôle, non, essaye encore !

- Norrig : Un membre de la guilde de noob genre Sparadrap ?

- N'imyëalia : pire !

- Norrig : il y a pire ?

- N'imyëalia : bien pire… et mieux à la fois

- Norrig : Alors là… je donne ma langue au chat !

- N'imyëalia : Un développeur ! je te raconte tout depuis le début, mais je vais devoir te cacher certains détails…

Un quart d’heure après, le contrat de confidentialité sous les yeux, David essayait de se remettre les idées en place. Pour une surprise…

- Norrig : bon, te voilà enchaînée au premier éditeur de MMO du pays ! Allons-y, finissons cette fichue quête de l’aubergiste. Je te propose d’enchaîner sur un champ de bataille ! y’en a un dans un quart d’heure. Je nous inscris ?

- N'imyëalia : bonne idée ! Je ne me suis pas assez défoulée pendant que j’accompagnais Claire le développeur

Ayant validé leur quête et récupéré une recette de boisson permettant une récupération plus rapide d’endurance, les deux avatars rejoignirent la zone de départ d’un champ de bataille opposant l’Ordre et l’Empire dans la région de Dunkil.
Les rumeurs allaient bon train sur qui seraient présents ou nom… Il se chuchotait, comme souvent, que certains joueurs du haut du classement pourraient être présents, mais aucun n’était en vue, les deux cents participants de la faction impériale étant répartis par petits groupes de dix pour simuler un débarquement en glisseur.

Dès la fin du compte à rebours, la porte de leur glisseur s’ouvrit sur un paysage de champ de bataille embrumé par la poussière.

Norrig couru se placer en avant de la formation, N'imyëalia sur les talons pour l’appuyer avec son arme à longue portée. Un jeune guerrier, manifestement un ado en pleine mue, hurla un discours de motivation plutôt classique, finissant sur le sempiternel « les ennemis de l’Empire doivent périr ! »

Quelques secondes après les premières boules de feu et autre projectiles létaux se croisèrent dans le no man’s land séparant encore les belligérants, puis les silhouettes des joueurs au cac devinrent visibles. N'imyëalia balaya deux d’entre eux, manifestement de bas niveau, dès sa première rafale, obtenant le premier sang.

Soudain une carte se plantât aux pieds de Norrig, le paralysant dans un éclair…

- Antonia : Tiens, tiens ! Comme on se retrouve ! Alors on est venu chercher la bagarre ! Vas-y Waza ! Je te le laisse

- Wazamaleaume : Merci cheffe !

- N'imyëalia : Essaye un peu pour voir

S’apprettant à réduire l’élémentaliste en charpie, elle fut bousculée par un massif guerrier de niveau 100

- Cedricmtp : pas touche !

Sentant leurs derniers instants arriver, Norrig et N'imyëalia allaient tenter un baroud d’honneur en essayant d’emporter avec eux un maximum d’adversaires, quant une sorte d’énorme canidé sorti tout droit des enfers mordit à belles dents la cuisse du guerrier de l’Ordre ; Au même instant une pluie de particules brillante et régénératrice enveloppa le paladin et la néogicienne, remontant au maximum leurs barres de vie.

- Lakki : Hello les amis ! Alors on s’en prend à plus faibles que soi ?

- Antonia : Hé salut ma belle… Mais je vois que tu n’es pas venue seule ! (prenant un éclair d’énergie en pleine poire) C’est de la triche d’avoir un petit copain dans le top 20 !

- Heimdal : en l’occurrence c’est pas le petit copain ! (Tournant soudain la tête sur la droite) Oh ! Il est là-bas ! Allons y vite

- Ystos (à Lakki) : Désolé ma puce, il va falloir que j’aille de l’autre côté… On te laisse des alliés pour équilibrer. Bonne chance. Arthéon, si tu veux bien…

- Lakki : merci mon chouchou d’avoir aidé ma copine !

- Ystos : de rien mon cœur ! A tout de suite…

Les deux membres de la guilde Justice partirent vers une zone du champ de bataille envahie d’un brouillard lumineux violet parcouru d’éclairs

- Arthéon : en garde marauds !

- Sparadrap (à Lakki) : Oh ! Il est beau ton familier, tu me le prètes ?

- Omégazell : Mais c’est pas possible d’être aussi noob ! Sparadrap, c’est pas un famillier ! c’est une invocation ! Bon ! laissez moi faire ! Hola ! Tremblez misérables : vous allez subir la colère de l’ultime Appolon…

- Gaea : mais c’est pas vrai d’être aussi neuneu ! Ils ont deux niveaux cent crétin ! Tu vas te faire one-shooter… (puis s’adressant à Norrig) Dis gentil Paladin, ça ne te dérange pas si je me mets derrière toi pour incanter tranquillement ? Allez, s’il te plait…

Norrig acquiessa devant la bouille trop mignonne de l’invocatrice vêtue de rouge qui le regardait de ses grands yeux larmoyants.

La bataille s’engagea, à peu près équilibrée, malgré le fait que les soins de Sparadrap soignaient l’adversaire une fois sur deux et qu’Omégazell ait tenu huit seconde contre Cédricmtp, jusqu’à l’arrivée soudaine d’une grosse monture carrapaçonné qui happa coup sur coup Gaea et Aerthéon, pendant que son cavalier plantait une longue lance barbelée dans N'imyëalia, la clouant literrallement au sol.

- Wazamaleaume : hé Kurash ! Bienvenue parmi nous… Mais qu’est-ce qu’il a Mozzor : y’a un bug, il a un truc chelou sur la bouche…

- Kurash : C’est le sang de mes ennemis !

- Wazamaleaume : on dirait plutôt un genre de marmelade rougeâtre… et les avatars ne saignent pas je te signale !

- Kurash : Bon OK tu m’as demasqué : j’ai piqué du ketchup à l’auberge et lui en ai mis sur la gueule pour effrayer nos adversaires…

- Wazamaleaume : bien c’est raté ! Faudrait…

Il n’eut pas le temps d’achever la suite de sa réplique qu’un coup de hache de Norrig le réduisit en pluie de pixels.
Le déclenchement simultané de plusieurs furies légendaires à l’autre bout du champ de bataille balaya alors l’ensemble de la zone, achevant instantanément l’intégralité des joueurs encore debout et mettant fin à l’épreuve sur un match nul.

- Norrig : Pffff, c’est vraiment frustrant ! Dès que les guildes HL s’en mêlent ça finit comme ça…

- N'imyëalia : bah moi je me plains pas : on a pu leur remettre une rouste

- Norrig : et moi je suis quasi au niveau 52 !

- N'imyëalia : et nous avons les points de réputation qu’on était venu chercher et même plus grâce au premier sang !

- Norrig : l’un dans l’autre on s’en tire bien. Et c’est la classe d’avoir été appuyé par Ystos et Heimdal… Pour être tout à fait sincère avec toi j’avais encore un petit doute sur cette partie là de ton histoire…

- N'imyëalia : merci pour la confiance ! Bon c’est pas tout, mais j’ai finit les réparations de mon stuff. Et c’est l’heure !

- Norrig : l’heure… ?

- N'imyëalia : de la lessive et du ménage hebdomadaire ! Je te rappelle, comme à chaque fois que c’est le deal avec les parents quand ils nous ont laissé l’appart le temps de nos étude !

- Norrig : Nooooonnnnn c’est pas juste !

- N'imyëalia : arrête de râler et va sortir l’aspi du placard !

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RE: La néogicienne amoureuse
le 14 January 2019 - 15:55

Chapitre 9 : Peux pas dire

Alors qu’elle préparait un plateau repas pour elle et son frère, Joséphine eu le plaisir de recevoir un texto de sa copine Alexandra lui proposant un brunch le lendemain matin dans leur brasserie préférée. Après avoir répondu qu’elle s’y rendrait avec plaisir, elle rejoignit son frère qui préparait le lecteur dvd pour la diffusion du film Stargate.

Le lendemain matin Joséphine s’extirpa du lit vers 9h00, des images rémanentes de son rêve en tête : Kurt Russel déguisé en infirmière Joelle en train de taper un boss dans la tour Galamdriabuyak…
Elle se demanda si cela pouvait être prémonitoire, puis classa tout ça au rayon « aucune importance / délire »

S’habillant rapidement, elle se hâta de rejoindre le Bistrot en Ville à la terrasse duquel elle retrouva Alexandra.

Elle se commanda un brunch de la mer, thé, jus d’oranges fraîchement pressées, blinis au saumon fumé avec coleslaw et frites, pendant que sa blonde amie partait sur la version carnivore : café fort, jus, steak haché saignant coleslaw frittes.

Après avoir débriefer tout ce qui leur était arrivé depuis leur dernière rencontre à la fin des cours avant les grandes vacances, le sujet porta sur leur passion commune pour les jeux vidéos.

- N'imyëalia : bon, au fait, t’en est où de ton MMO War of je sais plus quoi ?

- Alexandra : celui-là, j’ai fini par laisser tomber : trop de Kévin et de gros lourds… tu ne me croiras jamais, mais j’ai ressorti le monstre sur Horizon !

- N'imyëalia : quoi ! Tu aurais dû me prévenir, on s’y est mis à fonds avec David ! On pourrait faire une super équipe ! Tu joues dans quelle faction ?

- Alexandra (tapant du poing sur la table) : Coalition ! Destruction !

- Serveur : comment ça destruction ? Vous ne comptez pas vous en prendre au mobilier tout de même !

Alexandra (rougissant comme une pivoine) : Heu, désolé Monsieur, pas du tout, on rigole avec ma copine…

- N'imyëalia : tu n’en loupes pas une ! Nous jouons dans l’Empire, dommage.

- Alexandra : vous avez choisi quoi, attends, laisse-moi deviner… Te connaissant tu as du prendre une classe te permettant de taper l’ennemi de loin : élémentaliste, archer ou néogicien dps…

- N'imyëalia : gagné : néogicienne attaquant à distance !

- Alexandra : et David doit jouer les chevaliers servants : Guerrier, Berzerker ou Paladin pour tanker un max…

- N'imyëalia : bravo : c'est bien paladin ! quelle psychologue tu fais !

- Alexandra : c’est ça de se spécialiser dans les ressources humaines : tu observes tes cobayes !

- N'imyëalia : Hum… je vois bien ce que tu pourrais faire à mon cobaye de frangin…

- Alexandra : oui, une nouvelle coupe de cheveux ! Il ressemble à rien avec ses épis partout ! Et arrête d’essayer de me caser avec lui ! Je ne suis pas une couguar !

- N'imyëalia : vous n’avez qu’un an d’écart je te signale… et à la soirée du réveillon l’an dernier il m’avait semblé que tu le dragouillait bien !

- Alexandra : je devais être grippée et sous l’emprise de l’alcool !

- N'imyëalia : mouais, c’est ce qu’on dit !

- Alexandra : c’est ça fous toi de moi… Et toi côté cœur, ça donne quoi ?

- N'imyëalia : calme plat, comme d’hab !

- Alexandra : ne me dit pas que tu n’as pas au moins discuté avec un garçon inconnu depuis la sortie des cours !

- N'imyëalia : A part sur le canal de discussion du jeu, non ! Et la plupart sont de grands ados… Sans parler du dernier en date ! Trop bizarre d’ailleurs cet échange…

- Alexandra : raconte !!!

- N'imyëalia : Peux pas dire, c’est confidentiel !

- Alexandra : soit tu en as trop dit, soit pas assez ! allez ! raconte… à moins que tu ne me montes un pipeau pour que je laisse courir… tu ne m’auras pas ! je suis une teigne, tu devrais le savoir !

- N'imyëalia : pfff, non franchement je peux pas… Je peux juste te dire que c’était un développeur. Point final, le reste est vraiment confidentiel.

- Alexandra : Un dev’ du jeu ! Sans blague ! Là tu cherches à me faire marcher…

- N'imyëalia : non, je suis sincère. J’aurais pas dû t’en parler. Si je le recroise je lui demanderai s’il veut te mettre dans le secret… on sait jamais, il est peut être célibataire !

- Alexandra : gna, gna, gna ! Essaye déjà de te dégoter un mec avant de me mettre tous ceux que tu croises dans mes pattes !

- N'imyëalia : c’est pas moi qui me plaint de ne pas avoir de mâle à câliner !

- Alexandra : chipie ! A ce train là tu n’as qu’à demander au serveur s’il est célibataire avant de me le présenter !

- Serveur : Désolé Mademoiselle, mais mon petit copain derrière le bar n’apprécierait pas que je m’intéresse à vous…

- Alexandra (piquant un nouveau phare) : Oh mon Dieu ! Je suis désolée, je…

- Serveur : c’était pour vous taquiner ! Tenez, votre addition.

- N'imyëalia (pliée en quatre) : Stop, arrêtez ! je vais me faire pipi dessus !

Après avoir payé, les deux amies conviennent de se retrouver on line au début de l’après-midi.

Jospéhine fit un détour par le Monoprix avant de regagner l’appartement, le sourire aux lèvres au souvenir de la tête d’Alexandra avec le serveur.



Édité le 14 January 2019 - 17:35 par Arnaud75

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RE: La néogicienne amoureuse
le 14 January 2019 - 20:04

Chapitre 10 : La croisée des destins

A l’ombre d’un platane, l’homme observait sa cible en train d’embrasser son amie après leur petit déjeuner.
Il avait compris depuis longtemps qu’une phase d’observation était nécessaire avant toute attaque de front. Sa connaissance des réseaux lui avait sans difficulté permit d’intercepter l’échange de sms et d’être près du lieux de rendez-vous.

Il fut toutefois surpris lorsque la jeune fille qu’il surveillait discrètement traversa soudain la rue pour se diriger droit sur lui… Il enfonça un peu plus sa casquette sur sa tête et fit mine de chercher un taxi du regard. Il eut un frisson lorsqu’elle l’effleura et entrât dans la supérette derrière lui…
Il s’éloigna l’air de rien et pris position plus loin, changeant de sweat-shirt, de lunettes de soleil et de couvre-chef afin de ne pas attirer l’attention. Il put ainsi la suivre jusqu’à l’entrée de son immeuble et repérer à quel étage elle habitait.

Joséphine, enfin arrivée chez elle, se dépêcha de stocker ses courses dans le frigo et se précipita sur son PC pour reprendre le contrôle de son avatar. Elle eu la bonne surprise de trouver un MP d’Alekzandre qui lui proposait de venir l’aider à booster les niveaux d’un pote de guilde par une visite au 3ème étage de la tour Galamadriyabuyak. N’ayant rien d’autre sur le feu, la Néogicienne les rejoignit rapidement. Toutefois il manquait encore un participant. Prête à tout oser, elle envoya un MP à JKC au cas où la visite de la tour pourrait lui servir, mais il était manifestement absent.
Finalement une dernière recrue arriva et ils purent tranquillement massacrer un nid de Bourzous victimes du mal sombre qui menaçaient, vague par vague, un village de pêcheurs.
Elle ressortit de là avec une bonne dose d’XP et de crédits, susceptible de lui permettre de passer de niveau avant son frère.

Elle trouva aussi un MP de JKC qui, dans son style ampoulé caractéristique, la remerciait de sa proposition, mais n’était malheureusement pas disponible. Il lui proposait en revanche de reprendre contact dans l’après-midi au cas où.
Elle termina sa matinée en solitaire à farmer dans la plaine de Centralis puis alla chez un mécanicien armurier faire ajouter un viseur laser augmentant la précision de son arme longue et renforcer les plaques blindées de son gilet tactique.

Elle fit une pause le temps de préparer quelques wraps pour elle et son frère qui ne tarda pas à rentrer et à se connecter aussi. Dévorant leurs sandwichs avec un gros paquet de chips et des cannettes de sodas (nourriture traditionnelle du geek) il attaquèrent un donjon relativement simple et déjà visité plusieurs fois pour tenter de compléter un set d’armure pour Norrig.

N'imyëalia reçut enfin le message tant attendu d’Alexandra lui proposant de la retrouver du côté de la place de l'Europe et décida de lui faire une bonne surprise…

- N'imyëalia : Hé Norrig, je viens d’avoir un MP d’un informateur m’informant d’un événement en cours sur Syrial. Je te propose de foncer là-bas pour être dans les premiers à en profiter !

- Norrig : Cool ! Allons y. Ah zut, toujours pas de jambières en peau de loup ! Tant pis. A nous l’aventure !

Ils rejoignirent les téléporteurs pour se rendre directement à Centralis et de là attrapèrent un glisseur pour Dunkil. N'imyëalia guida Norrig à travers la jungle vers le point de rendez-vous. Soudain, au détour d’un des gigantesque troc d’arbre qui faisait le décor de cette forêt, ils tombèrent sur un avatar en armure lourde de niveau 100 appartenant à la Coalition qui se précipita l’épée à la main vers N'imyëalia.
N’écoutant que son courage Norrig se précipita pour tenter d’intercepter la charge… et hallucina en voyant sa sœur se précipiter les bras ouverts vers l’ennemi et se mettre à danser avec !
Se demandant si un sortilège inconnu avait frappé, il regardait en tout sens pour repérer un ennemi invisible, quand enfin les éclats de rire des deux filles le ramenèrent à la réalité :

- N'imyëalia : surprise ! As-tu reconnu cette impressionante paladine ?

- Norrig : Gné… ?

- Basileia : toujours aussi prolixe à ce que je vois Monsieur Sylvian !

- Norrig : attends, je connais cette voix… Mais oui c’est la folle du réveillon !

- Basileia (levant son espadon au-dessus de sa tête) : non mais dit dont le nabot ! Qui traites-tu de folle ? je vais t’apprendre moi !

- N'imyëalia : Alexandra ! Non !

- Norrig : Mais arrête la ! Nooooonnnn

Basilea hacha menu le pauvre Norrig.

- N'imyëalia : Non ! Tu as tout gâché !

- Basileia : Il m’a traité de folle ! Je pouvais pas laisser passer ça !

- N'imyëalia : Une de tes répliques bien sentie aurait suffi !

- Basileia : C’est pas faux… désolée, je me suis un peu laissée aller, j’avoue…

Les deux copines éclatèrent de rire et Basileia offrit une pierre de résurection à N'imyëalia pour qu’elle ramène son frère.

- Norrig : Merci bichette… Et toi, ne me touche plus !

- Basileia : BOUH !

- Norrig : Ahh ! Mais tu es complètement tar…

- N'imyëalia : tu veux vraiment qu’elle te renvoie au cimetière ?

- Norrig : heu…. Non. Restons-en là…

- N'imyëalia : et moi qui pensais que tu serais content de retrouver une jeune et jolie fille qui ne t’avais pas laissé indifférent…

- Norrig et Basileia en chœur : Comment ça qui ne m’(l’) avait pas laissé indifférent !

- Norrig à basileia : je crois qu’elle se fiche de nous…

- Basileia à Norrig : c’est certain !

- Norrig : cours bichette…

- Basileaia : oh oui, cours, … en zig zag !

- N'imyëalia (s’enfuyant) : mais vous êtes tous les deux aussi timbrés l’un que l’autre !

Zigzagant entre les troncs d’arbre, N'imyëalia essayait de se mettre à l’abri, Norrig ayant enclenché le mode duel et basileia étant passée en mode berzerk, ce qui était un comble pour une paladine spé heal…

Soudain une ombre plus noire que la nuit intercepta l’avatar de cette dernière, l’entrainant au loin dans une sphère de ténèbres, alors qu’un peu plus loin la tête du paladin de l’Empire entrait en collision avec une gigantesque clé jaillit du sol.

N'imyëalia, entendant le bruit du choc et le cri de surprise de son frère, se retourna, canon en main, prête à vendre chèrement sa peau.
Basileia n’était plus en vue, et le mocassin blanc d’une belle infirmière au cheveux rose reposait sur la poitrine de Norrig étendu au sol.

- Claire : besoin d’un coup de main N'imyëalia ?

- N'imyëalia : heu, merci Claire, je ne sais pas ce qu’il aurait fait de moi sans ton intervention…

- Claire : Dites donc jeune paladin ! N’avez-vous point honte de poursuivre ainsi une jeune femme sans défense, qui plus est de la même faction que vous ? Et n’en profitez point pour vous rincez l’œil sous mes jupes, espèce de pervers !

- Norrig : Mais j’ai rien fait !

- Claire : Tout ceci me semble fort contraire à la Charte de ce jeu, je m’en vais vous signalez aux Maîtres du jeu qui sauront punir un comportement aussi déplacé comme il se doit !

- Norrig : Mais j’ai rien fait !

- Claire : Ah, saperlipopette, JudgeLove n’est point dans son bureau…

- Norrig (hurlant) : Mais j’ai rien fait !

- N'imyëalia : attends JKC ! C’est mon frère ! C’était juste pour rire ! Alexandra pourra te le confirmer… Tiens d’ailleurs, où est-elle passée ?

- Claire : Oh, il s’agit de votre… ton frère ? Oh, alors dans ce cas là je pense que je peux momentanément fermer les yeux sur son comportement déplacé… Mais attention jeune homme, je vous surveille de près !

- Norrig : si vous pouviez me laisser me relever déjà…

- Claire : Oh… oui, effectivement.

- Norrig : Hé, mais qui êtes-vous d’abord ? Vous n’avez pas de curseur mais vous comportez comme un joueur…

- N'imyëalia : David, ou plutôt Norrig, je te présente JKC, alias Claire. JkC mon petit frère Davis alias Norrig le paladin.

- Claire : Enchanté jeune homme

- Norrig : Oh ! C’est vous le dévelo…

- N'imyëalia : Chut ! Pas un mot là-dessus !

- Claire : ce n’est rien, il n’y a personne alentours.

- N'imyëalia : bah si, ma copine Basileia doit être là…

- Claire : je peux d’assurer que personne n’est à portée de voix

- N'imyëalia : bizarre… elle a du se déconnecter accidentellement. En tout cas c’est sympa d’être venu à mon secours !

- Claire : Je vous prie de faire attention, quelqu’un approche… Juste au cas où…

Un curseur doré de l’empire apparu soudainement au-dessus de l’avatar de l’infirmière.

- Basileia : Ah ! Vous êtes là et… Oh, bonjour… Heu je viens en paix la Clerc…

- N'imyëalia : Claire, je te présente Basileia, une copine IRL qui joue dans la Coalition.

- Claire : Bonjour Mademoiselle…

- Basileia : Oh, encore un gars qui incarne une bimbo ! Aucune originalité ! Tu m’as l’air de l’ados geek pervers de base comme tant d’autre kévin des MMO… Quoique, niveau 100, tu as quand même su faire évoluer ton perso… Mais regarde moi ce stuff de pétasse !

- N'imyëalia : Chut Basi’ !

- Basileia : Quoi chut ! Quand je vois ça j’ai des envies de meurtre : ces types sont des obsédés des gros nichons et passent la moitié de leur temps à fantasmer sur leur avatar…

- N'imyëalia : c’est pas ce que tu crois !

- Norrig : tu devrais…

- Basileia : Oh la ferme le nabot ! Je ne suis ni aveugle ni débile ! Non mais vous avez vu la carrosserie de cet avatar… Le joueur derrière aurait été une fille, alors je l’aurait traité de nabila de bas niveau, mais comme c’est un mec, c’est que c’est un pervers !

- N'imyëalia :Non Alex… Arrête, je t’assure…



Édité le 23 January 2019 - 10:54 par Arnaud75

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Arnaud75
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RE: La néogicienne amoureuse
le 14 January 2019 - 20:06

Claire : Ne t’en fais point N'imyëalia, je ne me sens absolument pas blessé ou outragé par les propos de ta camarade de jeu. Le présent avatar a été conçu pour passer inaperçu du fait de son ridicule. La réaction de mademoiselle Basilia est tout à fait normale, voire attendue.

- Basileia : Tu veux dire que c’est fait exprès… ESPECE DE GROS MISOGYNE ! JE VAIS T’EXPEDIER AU CIMETIERE MOI, CA VA PAS FAIRE DE PLI !

Claire esquiva facilement les coups d’épée de la paladine qui se retrouva vite sans point d’endurance…

- N'imyëalia : t’as fini de te ridiculiser ? C’est le gars dont je n’ai pas pu te parler ce matin… S’il le veut bien et si tu ne l’a pas vexé avec tes sous-entendus limite diffamatoires, il va peut-être accepter de t’expliquer…

- Basileia : gné ?

- Claire : Hum, oui, tu es la sagesse incarnée N'imyëalia. Ecoutez moi bien Basileia : il se trouve que je suis un développeur et que je teste un avatar. C’est un peu comme ces futurs modèles de voitures que les constructeurs maquillent pour les tester sur route… Et il se trouve que je ne suis pas responsable du maquillage en question…

- N'imyëalia : et il se trouve que Claire est un charmant garçon ! Tu devrais t’excuser !

Assis devant ses écrans Jean-Kévin ne se sentait plus de joie… Une fille lui avait fait un compliment ! Il avait eu raison d’attendre de voir plutôt que de déclencher le bannissement de cette rustre…

- Norrig (ricanant à moitié) : Tu devrais t’entendre bichette ! « Claire est un charmant garçon »… On croirait que tu parles d’un transsexuel !

- Basileia : Vous êtes un Transsexuel Monsieur, euh, Madame… euh… Aide moi Jojo ! oh, je suis tellement désolée si je vous ai froissée. C’est sûr que dans votre situation ce genre de costume n’est pas si…

- N'imyëalia : là Alex tu vas dire une énormité !

- Basiléia : Oui, effectivement… En tout cas pardon pour ce malentendu…

- Claire : Il n’y a pas offense, je vous rassure… Et nous pourrions reprendre du début histoire de remettre les choses en place… Bonjour, je suis Claire, prêtresse de l’Empire ! Et un peu plus, mais c’est un secret ! Et tutoyons-nous, après tout je suis un joueur comme les autres sous les traits de cet avatar…

- Basileia : Enchantée, Basileia, paladine de la Coalition…

- Norrig : et moi Norrig, paladin de l’Empire

- N'imyëalia : Au fait Bas’, t’étais passée où ???

- Basileia : (d’une toute petite voix intimidée) Oh, vous avez remarqué… Heu, c’est que…

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RE: La néogicienne amoureuse
le 17 January 2019 - 16:05

Chapitre 11 : Le coin du voile…

Chose rare, digne de figurer dans un musée, Basiléia ne trouvait plus ses mots.

- N'imyëalia : Alex ? T’as un problème de micro ? Je t’entends pas…

- Norrig : Ce calme soudain est extrêmement surprenant, et ô combien agréable !

- Basiléia : Dis donc le nain ! Tu veux tâter de nouveau de ma bâtarde ?

- Norrig : et zut, encore un espoir qui part en prrrrttttt

- Basileia : tu l’auras bien cherché !

- N'imyëalia : ne détourne pas la conversation Alex… J’aimerai savoir comment tu a fait pour disparaître des ondes pendant quelques minutes alors que tu était à deux pas de mon avatar ?

- Norrig : j’avancerai bien la théorie de la faille spatio temporelle : une civilisation extra-terrestre, qui cherchait son Messie, a invoqué Basileia, a vu le résultat et l’a violemment recraché ici…

- Basileia (levant haut son épée) : CARPACIO !!!!

- N'imyëalia : Arrête Norrig… Bon t’accouche Bas’

- Basileia : bon j’avoue, j’ai arraché la prise réseau et ça m’a déconnecté… Pas de quoi fouetter un chat, jusque que je voulais m’épargner les sarcasmes de ton imbécile de frangin sur ma soi-disant maladresse légendaire… Mais vu le résultat, j’aurai peut-être mieux fait de le dire d’entrée de jeu… Bon maintenant je peux le massacrer ?

- N'imyëalia : solidarité féminine oblige… je t’en prie…

- Norrig (partant en courant Basileia à ses trousses) : QUOI , Nooooonnnnnnnnn

(SLASH SLASH SLASH OWNED !)

- Claire : Hum… je dois confesser que je me sens un tantinet mal à l’aise… mais j’ai accès à tout ce qui se passe sur le serveur et je… Ah, je fais peut-être une erreur… Je crains d’en avoir trop dit, oublie cela je te prie N'imyëalia :

- N'imyëalia :: Alors là désolée JKC, mais tu en as effectivement trop dit : que se passe t’il ?

- Claire : Ah, moi et ma volonté de justice perpetuelle… Je ne voudrais pas risquer de remettre en question votre visible amitié. Mais il s’avère que l’avatar de Basileia n’a jamais été déconnecté, à aucun moment. Je repère juste qu’il a fait l’objet d’un déplacement ultra-rapide après une collision avec un autre avatar jusqu’à l’autre bout de Syrial avant d’être reconduit à quelques dizaines de mètres d’ici dans le bois. Mais je crains que Basiléia n’ait voulu conserver ces faits secrets… Elle doit avoir des raisons personnelles pour cela…

- N'imyëalia : Effectivement c’est très étrange… Et depuis que je la connais elle a toujours eu du mal à mentir… Je me doutais de quelque chose : son excuse semble valable, mais elle l’aurait normalement sortie immédiatement avec un paquet de jurons bien sentis et des menaces de mort contre quiconque se moquerait d’elle.

- Claire : en tout état de cause, je suis désolé d’avoir fait naître un soupçon.

Derrière ses écrans l’homme jubilait intérieurement… Sa cible était isolée, ses pions en place… Il allait pouvoir tenter quelque chose.

- Claire :Hum… euh, en attendant un peu le retour des deux autres,… hum, heu… est ce que…

- N'imyëalia : Quelque chose ne va pas ?

- Claire : si, si, tout va bien. C’est juste que… hum, heu, je ne sais pas coment te le demander…

- N'imyëalia : Me demander quoi ?

- Claire : voilà, heuuuuuuu…

- N'imyëalia : oui ? Tu m’inquiètes, tu es sûr que ça va ?

- Claire (sur un ton plus aigu) : est-ce que tu voudrais sortir avec moi … pour…

- N'imyëalia : HEIN ????

- Claire (en mode rétropédalage paniqué) : Oh non, comme je m’exprime mal… Est-ce que tu voudrais m’accompagner hors de cette zone pour rejoindre une instance sur Örn pour poursuivre les tests ?

- N'imyëalia : Oh… désolée, j’avais mal compris. Un instant j’ai cru que tu faisais partie de ces joueur complètement complexés et coincés IRL avec les filles et qui draguent comme des gros lourds sur les MMO

- Claire (en mode soulagement gêné) : Halala, je suis moi aussi allergique à ce genre de personnage sirupeux. Certains ont des comportements de harceleurs. Mon confrère JudgeLove s’est fait une spécialité de chasser ce type de joueurs déviants qui poursuivent les joueuses avec des propositions salaces

- N'imyëalia : contente de te l’entendre dire. Ah, revoilà les autres. Tu devrais leur proposer de nous accompagner pour tes tests, tu aurais d’autres avis que le mien.

- Claire (ton légèrement irrité) : Ah… c’est qu’ils n’ont pas adhéré au contrat de confidentialité, cela ne va pas être possible.

- N'imyëalia : y’a qu’à leur proposer, je suis sure qu’ils seraient ravis !

- Claire : Je ne sais…

- Basileia : Ah ! Je lui ai bien rapé la face à ton frère !

- Norrig : pfff tu profites de notre différence de niveaux pour me mettre une trempe , mais tu ferais moins la fière IRL

- Basileia : c’est-ça, cause toujours… Je peux te réserver pire sort que celui de mes voisins trop bruyants

- Norrig (paniqué) : tu n’oserais pas !

- Basileia : on parie ?

- Norrig : oublie ce que j’ai dit, ô grande et merveilleuse Alexandra, dont la beauté éclipse le soleil !

- N'imyëalia : Tu vois qu’en faisant des efforts tu y arrives Norrig

- Norrig (sur un ton hyper blasé) : Ah… , ah…, ah… c’est absolument tordant

- Basileia : Bon, c’est quoi la suite du programme pour vous ? Parce que moi j’ai une cop’s qui m’attend. Elle est de l’ordre et elle m’aide à remonter ce vieil avatar à niveau. On doit se faire le donj’ de la grotte de l’Herpès Ecorché.

- N'imyëalia : le quoi ?

- Claire (très premier degré) : aucune instance ne porte ce nom dans ce jeu…

- Basileia : je rigole, c’est le surnom donné à la grotte du puits maudit près de Galaë : y’a du stuff paladin pas piqué des vers à récupérer là-bas. Vous comprendrez quand vous aurez vu les lieux…

- Norrig : du stuff paladin ? j’en suis !

- Basileia : on ne t’as pas sonné Ouioui…

- Norrig : Maiheu !

- N'imyëalia : ne rejette pas son idée comme ça, mois je trouverai ça chouette de fêter dignement nos retrouvailles in-game en se faisant un donj’ ensemble !

- Basileia : c’est sûr que présenté comme ça… je vais voir si elle est d’accord, deux minutes, je la textote…(bruit d’un clavier qui tombe) M**** !

- N'imyëalia : et toi JKC, tu te joindrais à nous ?

- Claire : Hum… heu je ne sais pas si c’est faisable : la confidentialité…

- N'imyëalia : allez ! Pour me faire plaisir ! Et puis tu n’as qu’à éviter les trucs trop « spéciaux » … tu as bien des sorts de soin et des attaques basiques ? Tu pourras rester en arrière et jouer le heal tout en récupérant quelques données.

- Claire : j’avoue être tenté…

- Basileia (bruits d’un clavier remis sur une table) : Bon les cocos, c’est d’accord. Elle m’a confirmé que deux niveaux 100 suffisent pour l’instance, donc avec vous deux ça collera.

- N'imyëalia : nous trois ! Claire a accepté de venir pour faire le heal.

- Basileia : Pourquoi pas : plus on est de fous…

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Arnaud75
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RE: La néogicienne amoureuse
le 17 January 2019 - 20:01

Chapitre 12 : Mélodie en sous-sol

Après une traversée rapide par pierre de téléportation jusqu’à Syrial, le groupe hétéroclite traversa une zone boisée, faisant fuir quelques pikouaï au passage, guidé par la paladine au curseur rouge…

Quelques minutes plus tard, ils abordèrent une plaine accidentée, parsemée de rochers et de quelques ruines antiques.
Ce paysage était dominé par une haute Coline semblable, vue de loin, à une sorte de bubon verdâtre à la base pelée du fait des lichens géants la parsemant, et blanchâtre au-dessus compte tenu de l’excroissance calcaire formant le sommet du monticule. Cette excroissance était comme déchirée de trois canyons semblant avoir été provoqués par des griffes géantes. Cet aspect repoussant avait donné son surnom au lieu…

Basileia guida le groupe à travers la plaine vers le canyon le plus à droite, mais un groupe de créatures errantes semblables à des loups dotés de mâchoires monstrueuses dégoulinantes d’acide les prirent à partie.

Les deux paladins se placèrent l’un derrière l’autre, Norrig devant pour prendre l’aggro, Basileia derrière pour le soutien et potentiellement le heal. N'imyëalia fit parler la poudre et Claire se contenta de se défendre, soignant Norrig lorsque Basileia était engagée en combat. N'imyëalia eut la joie de voir son écran barré du « level up » qu’elle espérait.

- Norrig : c’est pas juste !

- N'imyëalia : t’avais qu’à jouer et farmer au lieu d’aller en cours… comme ça tu aurais raté ton année, les parents t’auraient rapatrié chez eux pour te surveiller, privé de wifi, et j’aurais l’appart pour moi seule !

- Norrig : nyah nyah nyah… pour la peine je te pique ton macaron framboise !

- N'imyëalia : PAS TOUCHE LE MACARON !

- Norrig (la bouche pleine) : trop tard…

- N'imyëalia : tu le paieras au centuple !

- Norrig : héhé !

Reprenant leur progression une fois débarrassés des derniers loups, Basiléa les fit s’engager dans le sombre défilé jusqu’à l’entrée d’une grotte où deux personnes aux curseurs vert pour l’une et rouge pour l’autre attendaient.

- Basileia : Hé ! Salut ma Lili

- Lili : salut ma grande ! Tiens, je te présente Pika la piqueuse, assassin de son état, dans la coalition comme toi. Sa guilde est en pause depuis trop longtemps, et je me suis dit que vous pourriez vous retrouver plus tard pour jouer entre vous.

- Basileia : Bonne idée, salut Pika ! Moi c’est Basileia, paladine, et voici quelques joueurs de l’Empire avec lesquels je me balade en ce moment : N'imyëalia est une copine de fac, Norrig son petit frère et Claire est un joueur que connait N'imyëalia.

- Pika (d’une petite voix timide) : bonjour.

- Lili : salut à tous. Bon, si Bas’ vous fait confiance, pas de problème pour moi. Si vous n’avez jamais visité la grotte, sachez qu’elle est envahie d’une brume verte qui fait petit à petit baisser l’endurance, donc il ne faut pas y rester trop longtemps sous peine d’être immobilisé. Il y a des petits mobs ressemblant à des crabes crépus. Ils sont inoffensifs, jusqu’à ce que l’on soit blessé : alors ils se précipitent en grappes pour nous bouffer. Enfin les principaux ennemis sont des gobelinoïdes, un ou deux trolls des cavernes de Syrial, attention, ils sont rapides et régénèrent, quelques Goulflores. Évitez de marcher dans les flaques de gel vert ou dans les ruisseaux de gel vert : cela attaque les armures. Et le boss de fin est un minotaure à deux têtes facile à buter de loin, je vous expliquerait la strat à ce moment-là.

Lili partagea la quête et prit les devants en envoyant deux cartes lumineuses danser autour d'elle. Les deux paladins la suivirent, serrés de prêt par l’assassin puis N'imyëalia et Claire équipée d’une pierre de lumière.

Ils écrasèrent quelques crabes crépus au passage, usèrent de leur agilité pour sauter les flaques de gel vert, tuèrent rapidement une douzaine de gobelins.

La rencontre avec deux des trolls fut plus compliquée, et Norrig, bléssé attira sur lui une nuée de crabes qu’ils eurent quelques difficultés à contenir le temps que Claire le soigne. Il eut le plaisir de passer lui aussi au niveau supérieur à l’issue du combat et entama une petite danse de la victoire, accompagné par sa sœur.

- Lili : dites les ballerines, je vous rappelle que l’air est toxique, donc les danses ce sera pour plus tard. Au fait Claire, je connait plutôt bien le jeu et je n’ai jamais croisé ton stuff nulle part… Tu l’as déniché où ?

- Claire :…

- Lili : hé, je te parle… t’es timide ou ton micro est hs ?

- N'imyëalia : je parierai sur timide… Claire est un garçon gentil, mais un peu coincé, surtout avec les filles…

- Lili : OK, je vois le topo… Mon frangin est pareil !

- Basileia : si tu parles de JeanKé, alors là oui ! Plus coincé faut l’intervention d’un buldozer et d’une brigade de sapeur-pompiers au complet !

- Pika : vous moquez pas des gens timides… moi je le suis aussi,… mais je me soigne en jouant aux MMO

- Norrig : hé Madame Lili, je croyais qu’on devait avancer…

- Lili : oui, tu as raison, allons y

- Basileia : hé minute, y’a du loot à ramasser… je propose un partage à part égales des crédits et un tirage au sort des objets à la fin du donj’… en attendant N'imyëalia porte le tout car c’est elle qui a le plus gros inventaire du groupe à priori.

- Lili : ça me va

- N'imyëalia : OK

- Pika : c’est comme ça qu’on faisait dans ma guilde, je suis donc d’accord.

- Norrig : ça me va aussi

- Lili : Claire, t’en pense quoi

- Claire : …

- Lili : OK… écris sur ton clavier, ça évitera les silences gênants !

- Claire (canal écrit) : [Je suis d’accord pour adopter ce mode de partage du butin]

- Lili : bon, on se contentera de ça.

Deux dizaines de minutes plus tard, et deux troll, six goulflores et une dizaine de gobelins en moins, le groupe parvint à une grande arche de pierre fermée par deux massives portes de bois bardées de fer et couvertes de runes étranges.

- Lili : bon, on a du tous perdre un quart de notre barre d’endurance. Ça va s’accélérer à l’intérieur. Le but est de refermer un genre de puit avec un couvercle, or ce couvercle sert de bouclier au boss… vous comprendrez donc qu’il faut le trucider avant de boucler l’épreuve. Le mob est seul, mais des crabes vont jaillir des fissures dès qu’on commencera à perdre des PV. Il faut impérativement que les deux paladins prennent l’aggro. N'imyëalia et moi on s’occupe du dps distance qui est le plus efficace contre ce boss, Claire derrière nous pour soigner tout le monde et chasser les crabes. Pika tu contournes discrètement et tu lui fait sa fête au cac… on a au maximum quinze minutes pour le tuer, ce qui devrait être largement suffisant. A deux niveaux cent, la moyenne est de dix minutes… Prêts ?

Les autres acquiescèrent et la cartomancienne ouvrit la porte. La salle était envahie de gaz vert, rendant la vision de loin difficile. Ils progressèrent silencieusement entre les stalagmites, jusqu’à ce qu’u grognement les arrête net. Un courant d’air dégageât en grande partie le nuage toxique, dévoialnt le hideux gardien des lieux, un immense minotaure bleu à deux têtes, équipé d’une énorme hache et d’un bouclier en acier, la gueule dégoulinante de bave, les yeux injectés de sang, le corps couvert de cicatrices purulente. Le sol a ses pieds était jonché de crânes. Derrière lui, la margelle d’un puit vomissant du gaz vert.

Devant ses écrans, Jean Kévin bouillonnait intérieurement… Pourquoi avait-il fallu qu’il tombe sur sa sœur ! Et dire qu’il n’avait pas reconnu l’avatar de la paladine qui jouait avec elle à Piratas lorsqu’il était allé quérir ses conseils ! Dans la série des maladresses, il avait de quoi fournir ! Heureusement qu’il avait pu se retenir de parler pour ne pas se faire démasquer… Il plaça son avatar en retrait et observa les autres joueurs prendre leurs places conformément au plan.



Édité le 18 January 2019 - 13:47 par Arnaud75

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RE: La néogicienne amoureuse
le 18 January 2019 - 13:57

Chapitre 13 : Le chapitre maudit ! Et le donjon aussi…

L’homme devant ses écrans hésitait encore à mettre en œuvre son « plan de bataille », et finit par conclure au fait que la présence d’autant de témoins n’était finalement pas un obstacle à ce qu’il considérait comme une affaire personnelle qu’il avait au départ souhaité gérer en « tête à tête » avec sa cible. En effet, sa réussite serait d’autant plus glorieuse qu’elle connaîtrait de publicité, et sa cible obligée de dévoiler ses sentiments les plus intimes… La victoire en serait d’autant plus douce… Il pianota une série d’instructions sur son clavier afin que son avatar se retrouve au plus près de celui de son objectif.

- Claire : [je me rapproche de N'imyëalia pour être à portée des tanks : je suis trop loin en cas d’attaque des crabes crépus.]

- Lili : bonne idée, même s’il serait plus simple que tu uses de ton micro

- Pika : ça y’est, je suis en place

- Lili : c’est parti !

Deux cartes volèrent jusqu’au torse du Minotaure avant d’exploser dans un déluge de feu. Immédiatement Norrig réagit en frappant le Boss au corps à corps pour prendre l’aggro, Basileia lui envoyant des sorts de renforcement afin d’améliorer sa résistance. N'imyëalia attendit que le monstre réagisse avant d’enclencher le tir, ses canons multiples ravageant les jambes du boss pour le ralentir.

La silhouette sombre de Pika bondit sur le dos de la bête, la lardant de coup de ses courtes lames.

La riposte du monstre fit sérieusement vaciller Norrig sur ses appuis, l’intervention providentielle de Basileia reprenant sur elle l’aggro leur évitant le désastre.

- Norrig : la vache ! il tape avec la puissance un taureau le bestiau !

- N'imyëalia : c’est le cas de le dire !

Claire envoya une myriade d’étincelles colorées en bleu sur le paladin, restaurant une grande partie des PV perdus et s’attaqua à l’aide d’un bâton de prêtre aux crabes qui s’étaient précipités depuis une stalagmite proche sur Norrig.

- Norrig : merci mec ! Allez, c’est reparti !

Deux minutes après, le boss avait perdu les deux tiers de ses PV sans faire trop de mal à l’équipe, même si chaque avatar commençait à être ralenti par le gaz lénifiant.

Sur son clavier, l’homme pressa la commande « f8 », un sourire de satisfaction aux lèvres, anticipant la réaction de l’avatar féminin commandé par sa cible…

Un tremblement agita soudain la caverne et des fissures apparurent au niveau des plus gros stalagmites qui s’étaient mis à pulser d’une lueur verte et malsaine…

Lili Chwan observa avec stupeur la scène : elle n’avait jamais vu cette séquence au cours des dix-sept passages qu’elle avait déjà effectués dans ce donjon. Sans doute une nouveauté des développeurs… Peut-être son frère avait-il fait savoir à ses collègues que ce donjon était un peu trop facile pour le niveau annoncé et que ceux-ci avaient aménagé un correctif… Elle choisit d’attendre de voir avant de réfléchir à une modification de leur stratégie qui jusque-là se monterait payante.

Les stalagmites finirent par éclater, les éclats de pierre provoquant quelques coupures et contusions à toute l’équipe, générant un afflux de crabes sur chacun d’entre eux, les obligeant à combattre individuellement ce nouvel adversaire.

Norrig et Basileia, les plus touchés, étaient pris en sandwich entre la plus grosse masse de crabes et le boss qui les martelait de sa hache de bataille.

N'imyëalia elle aussi peinait à se défendre, encombrée par son arme massive. Et elle hésitait à tirer sur ceux agressant les paladins le temps qu’ils se soignent, les tirs risquant de blesser Basileia.

Pika déclencha sa furie contre le minotaure, ce qui lui fit récupérer l’aggro quelques secondes, décidant de se sacrifier pour permettre aux autres joueurs du groupe plus efficaces de gagner le temps nécessaire à la reprise en main de l’assaut.

Lili se débattait contre les crabes et cherchait désespérément une idée. Le sacrifice de Pika lui donna le temps nécessaire pour ériger une muraille de cartes autour d’elle, et elle sacrifia quelques potions de soin pour se remettre d’aplomb. Malheureusement cette technique la rendait aveugle et sourde à ce qui se passait de l’autre côté de cette barrière.

Une nouvelle vague de crabes déboula alors du plafond de la caverne, leur tombant dessus comme une pluie de pinces tranchantes. Une grande partie visa N'imyëalia, faisant dangereusement chuter ses points de vie.
Norrig ne supporta pas cette attaque venue du ciel et son avatar partit rejoindre le cimetière à l’extérieur du donjon. Basileia se retrouva alors seule face au boss, les jambes couvertes de crabes.
Claire réagit alors, décidant de sacrifier la discrétion et fit apparaître son arme en forme de clé : Norrig et Pika étaient au cimetière, Basileia lui tournait le dos et Lili était aveuglée par son mur de carte. Ses tirs précis empêchèrent les crabes d’achever N'imyëalia.

- N'imyëalia : merci ! il était moins une !

Mais la chance n’était manifestement pas de leur côté : l'avatar de Basileia fut à son tour submergée et éliminée. Les mobs enragés se tournèrent vers le couple et chargèrent.

A cet instant le mur de carte de Lili tomba et une volée de cartes fusa de ses mains sur les monstres qui la prirent immédiatement pour cible. Les tirs de N'imyëalia :et Claire ne purent endiguer ou détourner cette lame de fond qui envoya la cartomancienne rejoindre les autres victimes en quelques secondes.

Débarrassé des témoins, Claire put enfin reprendre la parole.

- Claire : As-tu par chance une pierre de résurrection ? Faire revenir un tank serait une bonne idée. Cet avatar n’a malheureusement pas de pouvoir ce type…

- N'imyëalia : non, je n’en ai pas ! Zut, ils reviennent vers nous !

Le tir de la mitrailleuse balaya les premiers rangs des monstres, mais le minotaure arrivait, manifestement revigoré après les éliminations des autres joueurs.

- Claire : bon, je tente la furie légendaire… souvient toi de garder le secret ! Je suis particulièrement fier d’avoir développé cette cinématique épique…

Brandissant son arme-clé il scanda :
« par les sept Grimoires d’Heretoc le sage
« j’accompli le rituel des anciens
« que le sépulcre soit exorcisé !

La clé se mit à briller d’une vive lumière dorée, Claire fut entourée de mille étincelles et…
Se retrouva avec une biscotte géante à la place de sa clé.

- Claire : quoi… que… mais…

Entrainée par le poids du côté beurré, la tartine grillée massive s’abattit sur l’avatar de N'imyëalia qui se retrouva aplatit au sol comme une crêpe couverte de graisse, dans un couinement de boîte à meuh.

- Claire : mais quel est donc cet inepte délire ! Ce n’est absolument pas…

Jean-Kévin ne maîtrisait plus rien : pris de panique il commençait à chercher dans ses panneaux de contrôle ce qui se passait avec son avatar. Il paniqua encore plus lorsqu’il vit apparaître une succession de lignes de code défilant à toute vitesse là où les commandes étaient programmées…

Pendant ce temps Claire redressait sa biscotte et en frappait N'imyëalia à coups redoublés, immobilisant cette dernière dans une position ridicule, le visage suintant de beurre parsemé de miettes… Les mobs avaient entamé une ronde, beuglant un « meuh » à chaque coup de la biscotte…

La pluie de coups finit par avoir raison de la barre de vie de N'imyëalia qui fut surprise de se retrouver sous forme de fantôme dans la salle au côté de ceux de son frère, pika, Basileia et Lili témoins de tout ce foutoir alors qu’ils auraient dû être en train de reprendre vie au cimetière…

- Lili : [cherche pas à parler, on a déjà tout essayé :seul le canal texte fonctionne… tu comprends ce qui se passe ?]

- N'imyëalia : [aucune idée ! c’est du pur délire !]

Lili : [et c’est quoi cette prêtresse niveau 100 qui ne nous ressuscite pas ? Il a pas l’esprit d’équipe ton pote ? Et pourquoi t’as t’il achevé ? On a tous vu la scène ! Et cette arme ridicule… ça sent le perso cheaté qui veut se garder le loot pour lui tout seul ! je vais prévenir les MJ…]

N'imyëalia : [Non, attends !]

Lili : [trop tard, c’est parti… C’est peut-être ton copain, mais pour moi un tricheur ne mérite pas de rester dans ce jeu ! S’il y a bien une chose que je partage avec mon frère, c’est l’allergie à la triche !]

Pendant ce temps dans la grotte, Claire abattait les mobs les uns après les autres, engrangeant crédits, objets et XP. Soudainement la silhouette reconnaissable entre mille d’un maître du Jeu en robe violette à profond capuchon se matérialisa.

- Judgedead : On m’a signalé un grave manquement à la charte dans ce donjon ! Holà prêtresse Claire, je constate que vous faites usage d’une arme non répertoriée dans le jeu Horizon perturbant la programmation même des créatures gérées par l’intelligence artificielle dans un large périmètre. Cela démontre sans conteste l’utilisation d’une arme cheatée ! Ce crime envers la charte ne peut rester impuni !

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Arnaud75
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RE: La néogicienne amoureuse
le 18 January 2019 - 13:59

- Claire : c’est vous Monsieur Saquebien ? Comme je suis soulagé de vous voir !

- Judgedead : Jean-Kévin ?

Chez elle, Lili Chwan tomba littéralement de sa chaise et Alexandra fut prise d’un fou-rire incontrôlable.

- Claire : c’est une catastrophe Monsieur ! L’avatar du fossoyeur du crépuscule est devenu incontrôlable !

- Judgedead : Silence malheureux ! Vous êtes en train de révéler des secrets de développement à des oreilles indiscrètes ! Et je constate que vous promenez inconsciemment cet avatar faisant partie d’un projet strictement confidentiel devant le grand public ! Cette infraction est inadmissible et constitue une faute lourde ! Je vous rappelle les termes de la clause de confidentialité de votre contrat de travail !

- Claire : Mais Monsieur, nous sommes seuls dans cette grotte ! Aucun joueur ne nous entend ! Et j’ai été particulièrement attentif à ne rien dévoilé devant des personnes n’ayant pas signé de clause de confidentialité !

- Judgedead tendit un doigt osseux vers les silhouettes fantomatiques de la bande.

- Judgedead : Et eux, ce ne sont pas des joueurs ? L’interface de contrôle confirme bien leur présence ! Etes vous demeuré au point de ne pas procéder à ce genre de vérification de base !

- Claire : mais, mais, ils n’y étaient pas il y a deux secondes !

- Judgedead : Décidément Chwan, vous n’en loupez pas une ! je me vois contraint de prononcer votre mise à pied immédiate ! Vous passerez rendre votre badge à l’étage de la compta. Monsieur Donteuil sera informé et décidera de votre avenir… si vous en avez encore un.

- Claire : Mais…

- Judgedead : Il n’y a pas de mais ! Déconnectez-vous immédiatement pendant que je fais le ménage ici ! Cette instance va être inaccessible pendant plusieurs heures le temps qu’on répare vos bêtises.

Puis, se tournant vers les fantômes :

- Judgedead : Mesdames, Messieurs, je me vois contraint de vous présenter les excuses de Neuropa et de ses développeurs. L’un de nos employés a commis une faute dont vous avez été victimes. Et s’il peut sembler injuste que vous en pâtissiez, je suis aussi obligé d’exiger de vous le plus grand secret à propos de ce qui s’est passé ici. Je constate que l’une de vous est déjà signataire d’une clause de confidentialité et sait par conséquent à quoi s’en tenir. Pour les autres, vous venez de recevoir par MP un document que vous allez devoir signer, faute de quoi je devrais supprimer vos comptes.

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Arnaud75
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RE: La néogicienne amoureuse
le 21 January 2019 - 13:15

Chapitre 14 : Réactions en chaînes

La Défense, Tour Neuropa :


Jean-Kévin était paralysé devant ses écrans. Son monde venait d’un coup de s’écrouler. Il entendait déjà les pas des vigiles qui approchaient pour mettre sous clé l’ensemble des dossiers, clés USB, disques durs et autres ustensiles dédiés à son métier et relevant du développement confidentiel du MMORPG le plus joué au monde.
L’étape suivante pour ces hommes sans âme serait de le conduire, de force si besoin, jusqu’aux bureaux de la direction des ressources humaines pour une humiliante démonstration de force…

Paris, appartement des Sylvian :

Joséphine et David se dévisageaient, encore assommés par la suite d’événements qu’ils venaient de vivre. L’icone des messages privés clignotait en rouge sur l’interface de David comme un rappel sanglant du drame.
Quelques instants plus tard, le jeune homme donnait le dernier clic à l’envoi du contrat de confidentialité, ayant préféré se taire que de perdre son avatar…

Dans un petit village près de Vannes, dans le Morbihan :


Lili Chwan était abasourdie elle aussi. Elle tremblait de honte et de tristesse : qu’avait-elle fait ? Et le pire c’est qu’elle entendait encore la voix de N'imyëalia essayant de la retenir. Son téléphone portable en main, elle désespérait de contacter son frère… lui si fragile et maladroit, qu’allait -il devenir ? Pour essayer de ne pas aggraver les choses, elle avait immédiatement validé le contrat de confidentialité… mais était-ce la bonne solution ? N’aurait-elle pas du, au contraire, dénoncer cette injustice absolue ?

Nancy, dans une maison bourgeoise :

Oriane était furieuse ! Voilà qu’on la menaçait alors qu’elle n’était en aucun cas fautive de quelque manière que ce soit ! Et ce contrat de confidentialité ! Ah, cela n’allait pas se passer comme ça !

Paris, Studio près de la cité U :

Basileia était encore prise d’un rire nerveux, incontrôlable… Elle avait envie de défoncer quelque chose, n’importe quoi… C’est alors que la sono de ses voisins se mit à cracher du D’Jul, faisant trembler les cadres au mur de sa chambre… Saisissant l’extincteur à mousse qu’elle s’était offert pour cette occasion, elle ouvrit violemment sa porte d’entrée et grimpa l’escalier quatre à quatre telle une furie vengeresse…


La Défense, Tour Neuropa, bureau de Charles Antoine Donteuil :

- CAD : et vous me dites qu’il a fait usage de l’avatar du Fossoyeur devant des joueurs non informés et non soumis à confidentialité… c’est effectivement très problématique. Où est-il ?

- Théodore Saquebien : Je l’ai envoyé direct aux RH Monsieur pour officialiser sa mise à pied. Un tel manquement ne peut rester impuni !

- CAD : Vous avez bien fait. Plus rien ne doit fuiter sur cette affaire !

- Théodore Saquebien : vous pouvez compter sur mon équipe Monsieur !

- CAD : il en faisait partie Théodore…

- Théodore Saquebien : effectivement. Toutefois aucun des joueurs présents n’a fait de vidéo ou de capture d’écran. Nous nous en sommes assurés, ainsi que de leur silence...

- CAD : vous savez que je n’aime pas ces méthodes…

- Théodore Saquebien : Vous en voyez une autre ?

- CAD : non, vous avez eu raison…

Une dizaine d’étages plus bas, Jean-Kévin sortait d’un petit bureau sans fenêtre où une espèce d’ogresse lui avait signifié dans des termes plus que fleuris que son renvoi définitif n’était plus qu’une question de jours, et qu’en attendant il ne remettrait plus les pieds ici. Elle lui avait laissé dix minutes pour rendre son badge et ses stylos, récupérer son blouson et fiche le camp, toujours encadré par les deux gorilles qui étaient venus le chercher un peu plus tôt.
Et son discours sur les joies des prisons françaises pour le cas où il divulguerait ne serait-ce qu’un atome d’information confidentielle…

Les épaules voutées, le regard dans le vide, il erra pendant une heure sur l’esplanade, inconscient du regard pénétrant qui était braqué sur lui, avant de rejoindre les transports en commun pour se réfugier chez lui.

Dans le Morbihan :

Lili était désespérée, elle avait laissé dix messages à son frère qui ne répondait pas. Après avoir tourné en rond, elle eut l’idée d’appeler Alexandra… Après tout c’est elle qui avait amené Jean-Kévin avec elle… Elle avait peut-être un moyen de le contacter.

Paris, près de la cité U


Alexandra jubilait : L’enceinte bluetooth de ses voisins avait fait, comme ces derniers, une indigestion de neige carbonique. Le silence s’était imposé après que ses autres voisins lui aient fait une haie d’honneur sur le palier pour la remercier dignement d’avoir mis fin à la nuisance de « ceux du 4b ».
Arrivant dans son studio, elle avisa son portable qui vibrait sur le bureau et l’attrapa juste à temps pour répondre.

- Basileia : Moshi Moshi !

- Lili : Salut Alex’, c’est moi Lili… Je suis dans un état épouvantable…

- Basileia : tu devrais voir la tronche de mes voisins et…

Se rappelant soudain le drame qui s’était jouer plusieurs dizaines de minutes plus tôt, sa joie passagère retomba comme un soufflé trop cuit.

- Basileia : m****, j’avais zappé… Je viens de pourrir mes voisins… T’as des nouvelles de ton frangin ?

- Lili : non, justement, c’est pour ça que je t’appelle : pas moyen de le joindre. Comme il est venu avec toi, je me suis dit que tu pourrais essayer de ton côté.

- Basileia : Ah m**** ! La tuile c’est que je ne l’ai rencontré qu’in game… et que j’ignorais totalement que c’était lui jusqu’à ce que le MJ dise son prénom ! J’en suis restée comme deux ronds de flan !

- Lili : moi je suis tombée de ma chaise au propre comme au figuré ! C’est catastrophique ! Ce job était tout pour lui ! Et asocial comme il est, je crains qu’il ne fasse une connerie !

- Basileia : c’est sur que le pauvre… OH ! Je me rends compte que… Oooooooooh !

- Lili : Quoi ???

- Basileia : l’autre jour, il t’a bien demandé des leçons pour draguer une fille…

- Lili : Oui, et ?...

- Basileia : Oooooooooooooooh !

- Lili : QUOI !!!???

- Basileia : La fille… c’est… Oooooooooooooooooooooooooooooh !

- Lili : ALEXANDRA ! Tu vas la cracher ta Valda !

- Basileia : c’est… c’est Joséphine ! J’hallucine ! ça relève de la blague cosmique ce truc !

- Lili : Mais c’est qui cette meuf à la fin !?

- Basileia : tu sais la copine de fac dont je t’ai parlée !

- Lili : Elle… Oh mon Dieu ! Et Jen-Kévin la connait… ?

- Basileia : J’en sais rien ! Mais je me souviens, elle m’a dit qu’il y avait un truc « secret » entre eux… Tu crois que ???

- Lili : Que quoi… ?

Au même moment la porte qu’Alexandra avait mal fermée s’ouvrit et elle fut noyée, ainsi que son portable, sous le flux conjugué de deux extincteurs… Ses voisins venaient se venger du mauvais coup qu’elle leur avait fait subir… Le pauvre appareil rendit l’âme sur le champ, interrompant la communication.

Nanterre, un petit immeuble de briques


Assis sur le bord de son lit, Jean-Kévin regardait fixement ses chaussures, perdu dans ses pensées…
Il avait entendu son téléphone sonner plusieurs fois, mais il ne se sentait pas d’échanger le moindre mot avec un autre être humain. Il se repassait en boucle son dialogue avec Judgedead, son chef, ou plutôt ex-chef…
Comment avait-il pu se montrer si négligeant ! Comment avait-il pu trahir ainsi la confiance de cet homme qui lui avait confier cette tâche si prestigieuse ? Et Monsieur Donteuil… qu’allait-il penser de lui ? Et après un tel fiasco, qui pourrait vouloir embaucher un informaticien incapable de gérer ce type de situation…
Et sa sœur ! Il allait faire la honte de la famille ! Elle qui ne supportait pas l’hypocrisie… elle allait forcément comprendre…
Et N'imyëalia… comment pourrait-elle ne serait-ce que pencher son regard sur un raté comme lui ?
Alexandra aussi avait été témoin de sa chute ! Elle devait encore être en train de hurler de rire… Il l’avait entendu se moquer de lui avant d’être obligé de déconnecter… Il poussa un soupir défaitiste.

Nancy :


Oriane était toujours furax… Mais maintenant elle avait pris le temps de réfléchir et planifier : elle allait déverser toute sa colère sur celui qu’elle avait décidé être LE RESPONSABLE de son incommensurable ire ! Ses doigts fins, vernis de noir et enserrés dans des bagues en argent typiques du style gothique, pianotèrent sur le clavier de son Iphone dernier cri à l’effigie d’Hello Kitty… Son correspondant allait passer le pire moment de toute son existence…



Édité le 21 January 2019 - 13:15 par Arnaud75

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Arnaud75
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RE: La néogicienne amoureuse
le 21 January 2019 - 17:51

Chapitre 15 : Mise à nu(e)

Nanterre :


Jean-Kévin était au bout du rouleau… toutes ces émotions avaient eu un effet dévastateur sur son moral. Il se sentait plus bas que terre, n’avait personne à qui se confier, si ce n’est les témoins directs de sa déchéance… Son estomac se contractait douloureusement. Il attrapa la bouteille sur la table et bu avidement au goulot…

Vannes – Morbihan

Lili pestait contre la grosse dame qui la précédait… Le TGV pour Paris n’allait pas tarder à arriver et il lui fallait impérativement un billet. Elle n’avait pas réussi à recontacter Alexandra et son frère restait aux abonnés absents. Elle ne connaissait personne d’autre dans la capitale susceptible de voir ce que devenait Jean-Kévin.

La Défense : Tour Neuropa


Une secrétaire fit un discret signe à Charles Antoine Donteuil depuis l’entrée de la salle de réunion où il planchait avec ses scénaristes sur une série de nouvelles quêtes à développer pour la prochaine mise à jour d’Horizon.

Il la rejoignit et écouta attentivement ce qu’elle lui dit à l’oreille. Les scénaristes virent leur directeur pâlir soudainement et se précipiter vers son bureau. Interrogeant la jeune femme du regard, elle ne pu que hausser les épaules avec une moue indiquant qu’elle n’en savait pas plus.

Paris, près de la cité U


Un voisin compatissant avait prêté une serviette éponge et son téléphone à Alexandra, qui avait pu appeler Joséphine et son frère au secours.
L’état du studio était indescriptible : tout avait été noyé sous l’eau pulvérisée par les deux extincteurs.
Ils arrivèrent chez elle en même temps que le syndic et la police qui avait été prévenue elle aussi. Le ton monta de nouveau entre elle et ceux du 4b, mais les autres occupants de l’immeuble surent se montrer convaincants pour faire porter la responsabilité de tout ce bazar aux responsables coutumiers du tapage nocturne… qui s’avérèrent connus des services de police pour plusieurs délits du même genre… En revanche, aucune assurance ne jouerait et elle devrait se débrouiller pour remplacer son téléphone.
Fort heureusement son ordinateur, enfermé dans un placard, avait échappé à l’inondation.
Elle réussi aussi à récupérer sa carte sim, quelques habits et sa trousse de toilette et pu partir squatter chez les Sylvian, le temps que les lieux sèchent.

Nanterre :

Les heures passaient et le tourbillon de ses pensées ne s’arrêtait pas. C’était même pire qu’avant. Ses entrailles aussi réagissaient à sa profonde dépression, se nouant douloureusement. Incapable d’en supporter plus, il attrapa la plaque de médicament et sa bouteille au trois quart vide… il devait en finir avec ça.

La Défense : Tour Neuropa


Charles Antoine Donteuil n’avait pas remué un sourcil depuis un bon moment. Théodore Saquebien et la secrétaire qui l’avait fait monter jusqu’au bureau du grand patron l’observaient, attendant une réaction.
Un soupir les fit sursauter.

- CAD : Mon petit Théodore, vous souvenez vous de notre conversation ce matin à propos du dossier Fossoyeur ?

- Théodore Saquebien : absolument Monsieur. Nous avons d’ailleurs récupéré les contrats de confidentialité de quasiment tous les témoins…

- CAD : c’est bien ce que je craignais…

Le visage crispé de son patron fit peur au jeune responsable des Maîtres du jeu

- CAD : je suis un homme mort…

Paris, Gare Montparnasse

Bousculant les badauds, Lili se précipita vers la station de bus. Voyant qu’il y avait de l’attente, elle décida d’y aller à pied.
Vingt minutes plus tard elle atteignait la cité U et l’immeuble de son amie Alexandra qui l’avait hébergée trois ans plut tôt dans son studio lorsqu’elles étaient allées ensemble à la Japan Expo.
Elle cru défaillir en constatant que son amie n’était pas là et qu’une flaque d’eau sortait dessous la porte.

Paris, appartement des Sylvian :

Joséphine installa un matelas gonflable dans sa chambre pour accueillir Alexandra, qui profitait d’une douche chaude. Pendant ce temps David était parti chercher de quoi dîner au restau japonais du coin de la rue.

Retrouvant un vieux Nokia 3310, Joséphine le proposa à son amie, encore enroulée dans une serviette, dès qu’elle sorti de la salle d’eau. Cette dernière se précipita sur elle pour la remercier, marchant sur le coin du drap de bain… à l’instant où David ouvrait la porte située juste en face, des sacs de sushis plein les mains…

Paris, gare de l’Est


Une berline noire aux vitres teintées partit sur les chapeaux de roue, effrayant les piétons par le hurlement de ses pneus sur l’asphalte, en direction de l’ouest parisien.

Paris, appartement des Sylvian :

Alexandra s’était barricadée dans la chambre de Joséphine. Joséphine essayait tant bien que mal de sauver ce qui pouvait l’être des sacs renversés dans l’entrée, quant à David, il essayait d’éponger le flot d’hémoglobine qui jaillissait de son nez dans la salle d’eau avec du coton hydrophile.

Ayant pu récupérer un maximum de nourriture, Joséphine installa le couvert, fit le service et, prenant le vieux Nokia, y installa la carte sim et le brancha pour recharger la batterie vide.
Pâle comme un drap de morgue, Alexandra sortit de la chambre couverte de plusieurs couches de vêtements, n’osant pas croiser le regard de son amie qu’elle remercia du bout des lèvres pour le téléphone. L’écran ayant manifesté sa reprise de fonction, elle tapota son code ‘pin’ et reposa l’appareil.

Redressant la tête, elle croisa le regard de David qui, ses deux bâtonnets de coton dans le nez, la dévisageait comme s’il la voyait pour la première fois et se mit à rougir furieusement en se voyant découvert.

La sonnerie caractéristique du Nokia annonçant l’arrivée de plusieurs messages arrêta Alexandra dans la réplique cinglante qu’elle allait débiter au jeune homme.

La Défense : Esplanade.

La berline stoppa dans un crissement de pneu devant l’entrée de la tour Neuropa, faisant sursauter le concierge derrière sa bulle d’accueil et un homme installé derrière un ordinateur portable à la terrasse du café en face.
Rajustant ses lunettes ultra modernes, ce dernier observa attentivement le chauffeur faire descendre une personne emmitouflée dans un trench de cuir noir, casquette Dark Kitty sur le crâne, les cheveux teint en bleu fluo, plateforme-boots aux pieds.
Il fut très surpris de la réaction du concierge et de plusieurs cadres supérieurs de Neuropa qui se précipitèrent pour accueillir la demoiselle au look improbable avec tous les égards dus à un chef d’état, alors que leurs collègues regardaient la scène avec sidération.

Un sourire aux lèvres, il se remit à pianoter sur son clavier avec une ardeur renouvelée.

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RE: La néogicienne amoureuse
le 22 January 2019 - 13:12

Chapitre 16 : Larmes amères

Appartement des Sylvian

Le visage d’Alexandra se décomposa à la lecture des SMS puis à l’écoute des nombreux messages laissés par Lili.

- Basileia : Oh mon Dieu ! Je vais avoir encore besoin de votre aide ! Lili est perdue dans Paris à ma recherche et a peur que son frère fasse une grosse connerie

- N'imyëalia : Holà ! Doucement ! Va falloir que tu sois un peu plus claire là… Y’ a deux secondes tu allais étrangler David et là tu nous sors une histoire totalement décousue…

- Basileia : Oh. Euh… par où commencer… Bon vous vous souvenez de Lili, la cartomancienne qui nous a accueilli à la grotte de l’Herpès écorché…

- N'imyëalia : Oui…

- Basileia : Alors voilà… Son frère est employé par Neuropa en tant que développeur… c’est lui qui incarnait le personnage de Claire

- N'imyëalia : tu veux dire que JKC est le frère de cette Lili… ?

- Basileia : Oui. Lili et moi on se connait de la maternelle, c’est te dire. Son frère est un nerd absolu, toujours concentré sur un ordi ou un problème de math… Et… Oh comme c’est gênant de parler de ça… ben voilà, l’autre jour, je venais de me reconnecter, et je m’entrainais avec Lili du côté de Piratas, et soudain un MJ a surgit entre nous. Je te raconte pas le choc… il se trouve que c’était Jean Kévin, le frère de Lili…

- Norrig : Jean-kévin ! Mais qu’a-t-il fait pour mériter un prénom pareil ? une malédiction Vaudou sur un ancêtre 22 générations plus tôt ?

- Basileia : ta gueule le nain…

- Norrig : elle récupère vite…

- Basileia :Hum, désolé, vieux réflexe, excuse-moi…

- N'imyëalia : pas si vite finalement, elle s'excuse !

- Basileia : Ah, ah, ah ! Vous êtes impayable… Vous devriez proposer un duo à Patrick Sébastien…

- N'imyëalia : bref, reprends…

- Basileia : Oui, donc Jean-Ké a déboulé et a prié sa sœur de lui apporter son aide… Manifestement une joueuse lui avait taper dans l’œil… ou plutôt dans l’oreille. Coincé comme il est, il n’avait aucune idée de comment reprendre contact avec elle afin d’essayer de faire connaissance… Et lui passer la bague au doigt…

- N'imyëalia : HEIN !

- Basileia : non, je rigole ! Non, il voulait reprendre contact seulement… Mais voilà, en temps que MJ, cela ne le ferait pas. Lili lui a suggéré de créer un avatar et de profiter de la première occasion pour l’approcher. Et comme la loi de Murphy s’applique manifestement à tout ce bazar, il se trouve que la joueuse, c’est toi Joséphine… C’est ce que j’ai compris en voyant la réaction de Lili dans la grotte quand Jean Ké a été démasqué… Je ne l’avais pas reconnu avant.

- Norrig : OK, il est démasqué… mais en quoi cela justifierait il qu’il fasse une connerie ?

- N'imyëalia : Tu oublies tout le secret autour de son avatar test…

- Norrig : Ouiiiii ! ça veut dire qu’il s’est fait gauler en train de tester un truc secret défense là où il n’aurait jamais dû aller…

- Basileia : Bien vu Einstein ! Et il a dû se faire virer… Vous avez lu le contrat de confidentialité ? Je n’ose imaginer celui d’un développeur. Et comme malgré son côté autiste c’est un garçon sensible, il doit être au 36è sous-sol…

- Norrig : OK… mais ta copine, elle ne peut pas l’appeler ou aller chez lui ?

- Basileia : Elle ne parvient pas à le joindre et a essayé de m’en parler juste avant l’incident avec les extincteurs… Comme on a été coupées, elle a dû paniquer et sauter dans un train pour venir à Paris… Elle habite en Bretagne… Et là elle pleure devant mon immeuble en ne sachant plus quoi faire…

- Norrig : Ah M****… bon, tu vas la chercher, nous on va…

- N'imyëalia : On va venir avec toi, ce sera le plus simple. Et si besoin il reste de la place dans l’appart pour l’accueillir ce soir.

La Défense – Bistrot en face de la tour Neuropa

L’homme jubilait derrière ses lunettes dans lesquelles des centaines de lignes de code se reflétaient depuis l’écran de son portable.

La Défense – Tour Neuropa


Comme si les couloirs subissaient une dépressurisation d’un sas donnant sur le vide spatial, les couloirs se vidaient littéralement de tout être vivant devant ce que les témoins appelleront plus tard « une boule de colère incarnée ».
Le martellement des plateforme-boots raisonnait malgré l’épaisseur de la moquette. Les jambes écartées, la jeune fille se dressa devant la double porte close du bureau du maître des lieux, y appuya ses deux mains, et propulsa les battants de part et d’autre du chambranle, les faisant claquer contre le mur, décrochant un tableau et faisant déborder l’eau de l’aquarium situé un peu à droite.

- Pika : MAIS QU’EST-CE QUI T’AS PRIS DE M’ENVOYER CET ERSATZ DE CRETIN ME MENACER ! ME MENACER MOI !

Charles Antoine Donteuil rentra la tête dans les épaules, et d’une petite voix hésitante…

- CAD : Euh, calme-toi ma puce, ce n’est pas ce que tu crois, ce n’était pas la peine de venir jusqu’ici…

- Pika : AMENE LE MOI ICI ! TOUT DE SUITE

Devant l’immeuble d’Alexandra.


Lili pleurait. Elle ne savait plus quoi faire. Elle n’avait même pas pris de quoi se couvrir et la fraîcheur du soir tombant ajoutait à se détresse. La batterie de son portable l’avait lâché dix minutes plus tôt alors qu’elle pensait l’avoir entendu sonner pour l’arrivée d’un texto…

Assise sur le trottoir, les genoux serrés entre ses bras elle laissait sa détresse s’écouler par ses yeux.

Trois paires de jambes accompagnées de respirations haletantes s’incrustèrent dans son champ de vision et la voix d’un ange la sortit du brouillard où l’avait plongé son chagrin.

- Basileia : Lili ! Lève ton cul de là ! Je suis là avec les renforts !

Entre ses larmes, Lili découvrit deux visages inconnus, mais compatissants, encadrant celui de sa copine d’enfance.

- Norrig : Bonjour Mam’zelle. Moi c’est David… alias Norrig le paladin. On s’est croisé tout à l’heure devant un minotaure… Et elle c’est ma sœur Joséphine…

- N'imyëalia : ou plutôt N'imyëalia. Enchantée de te rencontrer, même si nous aurions tous préféré d’autres circonstances.

Aidée par Alexandra, Lili se releva pour s’écrouler dans ses bras.

- Lili : Comme je suis contente de te retrouver… Je suis sûre que Jean-Ké a fait une connerie ! Il ne répond à aucun de mes messages. Ça a été tellement violent pour lui ce matin ! il n’est pas fait pour encaisser ce genre de choses…

- N'imyëalia : Tu veux qu’on essaye de l’appeler depuis un numéro qu’il ne connait pas ? Il a peut être juste trop honte pour te répondre…

- Lili : De toute façon mon téléphone est HS…

David sortit son téléphone immédiatement, mais tomba sur la messagerie impersonnelle de Jean-Kévin l’invitant à laisser un message.

- Norrig : bon, il habite où le dragueur de sœur ?

Lili redressa la tête et dévisagea Joséphine en pâlissant…

- Lili : Oh mon Dieu, c’est toi ??? Tu es au courant ???

- Basileia : j’ai mis le temps, mais j’ai fini par raccrocher les wagons et j’ai dû cracher le morceau à mes sauveurs…

- Lili : tes sauveurs ?

- Basileia : c’est trop long pour raconter ça ici sur le trottoir. L’urgent c’est d’aller voir si ton frère est chez lui. C’est quoi son adresse ?

La Défense, bistrot au pied de la tour Neuropa


L’homme à l’ordinateur pressa la touche « enter » avant de refermer l’écran sur le clavier, le sourire du travail bien fait aux lèvres, puis, ayant régler sa note, se dirigea vers les parkings publics tout en sortant un téléphone mobile dernier cri.
Passant par plusieurs centaines de relais à travers la planète, le signal parvint à son correspondant.

Paris – RER direction Nanterre Préfecture

- Basileia : … bref, c’est là que ces deux timbrés ont déboulé chez moi avec leurs extincteurs et…

Le Nokia d’Alexandra se mit à sonner.

- Basileia : Moshi Moshi ?... Oui c’est bien moi… Quoi ?... Je vous entends très mal, je suis dans un RER… Et ?... M***** ça a coupé. Rien compris… Probablement un erreur de numéro. Enfin bref, où en étais-je ?

- Norrig : à répéter « bref » pour la 875ème fois en deux phrases

- Basileia : Toi !... Tais-toi ! Donc, me voilà inondée, mon mobile noyé, mes fringues trempées… Le syndic et les flics qui débarquent… bref le bordel intégral… J’ai pu joindre Jojo qui est venue avec ce grand dadais crétin me porter assistance. Je suis installée chez eux et ils m’ont prêté cette antiquité sur laquelle j’ai pu, après plusieurs heures, avoir tes messages. La suite tu la connais : SOS femmes en détresse est arrivé.

- N'imyëalia : D’ailleurs si tu n’as nulle part où loger cette nuit, tu es aussi la bienvenue chez nous.

- Lili : Merci, vous êtes trop gentils.

- Norrig : c’est là qu’on descend les filles !

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Arnaud75
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RE: La néogicienne amoureuse
le 22 January 2019 - 17:12

Chapitre 17 : où on défonce tout...

La Défense – Bureau de Charles Antoine Donteuil

Théodore était inquiet : la secrétaire de Monsieur Donteuil venait de le convoquer en urgence dans un chuchotement hystérique. Il ne comprenait pas son empressement, quand lui revint en mémoire leurs derniers échanges. Pressant le pas, il imaginait les pires scénarios.
Plusieurs mètres avant d’atteindre les portes du bureau directorial, il ressentit l’atmosphère électrique et menaçante. Les bureaux les plus proches avaient carrément été désertés par leurs occupants !
Prenant son courage et les poignées des portes à deux mains, il pénétra dans le saint des saint…

- Théodore Saquebien : Monsieur Donteuil, vous m’avez fait appeler ?

Il avisa alors son patron, prostré au fond de son fauteuil en cuir, le visage pâle comme la mort, un tic nerveux à la paupière gauche braquant son regard un peu derrière lui à gauche…
Se retournant, Théodore eut juste le temps de voir un petit poing ganté d’une mitaine en cuir noir se précipiter vers son visage, ses typans enregistrant avant un soudain black-out total un hurlement suraigüe :

- Pika : VILAIN MONSIEUR !

Nanterre : immeuble de Jean-Kévin Chwan

Les quatre compagnons avaient dû attendre la sortie d’une petite vieille partant promener son cavalier King Charles obèse et incontinent, les chaussures de David pouvant en témoigner, pour réussir à entrer dans l’immeuble dont Lili n’avait pas le code.
Grace aux boîtes aux lettres et à un panneau d’affichage à moitié effacé, ils trouvèrent l’étage de l’appartement occupé par Jean-Kévin.
Laissant l’ascenseur aux filles, et pour éviter une promiscuité qui à la fois l’attirait et le gênait avec Alexandra, David prit galamment les escaliers.
Arrivés à peu près en même temps sur le palier, ils cherchèrent sur les étiquettes des sonnettes quelle porte pourrait correspondre à celle de l’appartement de jean-Kévin.
Une odeur légère mais désagréable émanait de celle qu’ils identifièrent comme la bonne.


La Défense – Bureau de Charles Antoine Donteuil

Sa tête le faisait atrocement souffrir, comme cette fois où on lui avait diagnostiqué un début de méningite et que son père l’avait emmené en grillant tous les feux de la ville jusqu’à l’hôpital Necker. Dans le coton dans lequel il baignait, il distinguait de plus en plus nettement des voix en pleine dispute…

- CAD : … tu aurais pu le tuer !

- Pika : n’importe quoi ! Je suis ceinture noire cinquième dan ! je sais exactement où je tape et quelle douleur j’inflige ! Ton larbin est juste assommé et va se taper la migraine du siècle… il devrait me remercier de ne pas l’avoir purement et simplement privé de toute chance d’avoir une descendance…

- CAD : mais ma petite puce ! cela ne se fait pas de frapper les gens comme ça ! Théodore n’a fait que son travail ! C’est juste une question de malchance si c’est tombé sur toi !

- Pika : de chance tu veux dire ! Avec ces méthodes dignes des pires dictatures vous allez tuer l’image de marque de MA MAISON !

- CAD : Il fallait vraiment que tu rappelles ça ? Imagine que quelqu’un entende !

- Pika : rassure toi tonton, il a tout entendu… cela fait 35 secondes qu’il est sorti du coaltar et qu’il fait semblant d’être encore assommé pour ne pas rater une bribe de notre conversation… N’est-ce pas Monsieur le MJ en chef qui terrorise les petites filles orphelines !

Un leger coup de botte dans les côtes réveilla définitivement Théodore

- CAD : Théodore, vous allez bien ?

Théodore Saquebien, avisant Oriane, tourna un regard étonné vers son employeur.

- Théodore Saquebien : Monsieur, je ne comprends pas… Qui est cette hystérique qui m’a frappé…

- Pika : Hystérique… HYSTÉRIQUE ! JE VAIS LUI EN COLLER MOI DE HYSTÉRIQUE A LA GRANDE ASPERGE MAQUILLÉE EN CLOWN TRISTE !

Charles Antoine parvint à intercepter Oriane juste avant qu’elle n’atteigne Théodore pour lui arracher un œil, ou pire…

- CAD : Je t’en supplie Oriane, calme toi… Théodore n’a pas employé le bon terme, mais il n’a pas tort en considérant que tu t’emportes beaucoup trop !

- Théodore Saquebien (en mode ado rebelle) : Clown triste… Clown triste ! Oh l’autre ! Non mais t’as vu ton maquillage à toi !

- Pika (devenant rouge sous la couche de fard blanc) : QUOI ! Il a quoi mon maquillage qui te démange l’asperge ?

- Théodore Saquebien : bah l’effet glauque/punk/rétro est raté car il y a trop de fard à paupière noir sur ton œil gauche…

- Pika (se calmant instantanément) : Tu… tu connais ? Oooooooooooh et toi c’est … Oooooooh je crois que c’est moi qui ai gâché l’équilibre Techno/dark/larsen de ton étoile sur la joue…j’ai la moitié du blanc sur mon poing…et avec le cocard…

- Théodore Saquebien : wahoooo… Tu connais la scène underground punk-métal-trans ! Trop classe !

- CAD :Hummm ! Pourrions-nous en revenir au sujet qui nous intéresse s’il vous plait…

Instinctivement Charles Antoine Donteuil rentra la tête dans les épaules quand les deux rayons laser des yeux d’Oriane se braquèrent sur lui dans un plissement de contradiction.

- Pika : Hum ! Tu as raison tonton… reprenons : Monsieur Dead bonjour, je m’appelle Oriane et je suis ici pour éclaircir un quiproquo qui vous aura peut-être échappé lorsque vous avez menacé ce matin de supprimer mon avatar du jeu…

- Théodore Saquebien : hein ? heu, hum… Pardon ? Je ne saisis pas…

- Pika : Et c’est bien là tout le problème : vous n’avez pas saisi… vous avez chatouillé le dragon pour employer une métaphore… Et ce dragon là est maintenant très, très en colère…

- CAD : laissez moi vous expliquer Théodore, Oriane a tendance à être sibylline quand elle cherche à élim… à se débarrasser d’un obstacle. Je vous présente Oriane, ma nièce et pupille jusqu’à l’an dernier, propriétaire majoritaire de la société Neuropa Entertainment. Ses parents, dont ma sœur, ont été tués par une triade chinoise pour des affaires à Hong Kong. Elle a hérité de leur fortune et j’ai été désigné pour lui servir de tuteur jusqu’à se majorité. C’est avec une fraction de son immense fortune que j’ai pu, avec l’accord du juge des tutelles, rassurez-vous, fonder cette entreprise. Elle a eu la gentillesse de me faire confiance pour continuer à diriger ce grand navire qu’est Neuropa…
Si je suis effectivement le dirigeant en titre, elle peut toutefois décider à tout moment de se faire servir ma tête sur un plateau… Et connaissant son caractère parfois un tantinet explosif…

- Pika : Attention à ce que tu dis tonton… Fais pas cette tête, je te taquine ! Bon, monsieur Dead…

- Théodore Saquebien : c’est Saquebien mon nom…

- Pika (montrant son poing fermé) : encore une dose de pédagogie express ? … Donc Monsieur Dead…

A cet instant le générique des Seven Deadly Sins raisonna dans le bureau…

Nanterre, devant la porte de l’appartement de Jean Kévin


Cela faisait cinq minutes qu’ils tambourinaient à la porte, appelant Jean-Kévin sur tous les tons : suppliant, énervé, moralisateur… Aucune réponse

- Basileia : rien à faire… Tu es sure qu’il est là ?

- Lili : tu as entendu comme moi la sonnerie de son portable quand j’ai appelé ! Il ne peut pas vivre sans ce téléphone soudé à la main… sauf quand il est devant un ordinateur !

- N'imyëalia : c’est moi ou y’a vraiment une odeur bizarre ?

- Norrig : tu as raison, ça commence à poquer sévère ici

- Basileia : hé ! c’es mon expression à moi ça « poquer »

- Norrig : désolé charmante demoiselle, mais je la connaissais bien avant notre rencontre ! Et…

Le jeune homme s’interrompit net en voyant Lili tomber à genoux, un sifflement aigüe sortant de ses lèvres

- Basileia : Lili ! ça va ?

- N'imyëalia : qu’est ce qui t’arrive ?

- Lili (des larmes coulant de ses yeux) : Il… il… il est… MOOOOOOORRRRRRRRRRRRRTTTTTTTTTTT

- Norrig : QUOI ?

- Basileia : Qu’est-ce qui te faire dire ça ?

- Lili : …

- N'imyëalia (flaquant une giffle à Lili) : désolée, c’est juste thérapeutique…

- Basileia : non mais t’es pas bien Jojo !

- Norrig : Laisse ! Elle a eu raison, regarde, Lili reprend son souffle…

- Lili : m…merci… je … c’est l’odeur… c’est celle des cadavres… ça sentait comme ça quand Jean Ké a trouvé le corps de notre grand père une demi-journée après qu’il soit tombé de cette échelle dans la grange…

Palissant tous sur le coup, les trois autres échangèrent des regards paniqués…
Se ressaisissant le premier, David se mit à donner de grands coups d’épaule dans la porte…

- Norrig : appelez vite le 15 ! c’est le Samu ! Oh bon sang ! Elle est solide c’te put*** de porte !



Édité le 23 January 2019 - 10:56 par Arnaud75

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RE: La néogicienne amoureuse
le 23 January 2019 - 18:25

Chapitre 18 : Chocs

La Défense : Bureau de Charles Antoine Donteuil


Plaquant son mobile contre son oreille, faisant tinter au passage les piercings attachés à son lobe, Oriane répondit :

- Pika : Antichambre des enfers bonjour, que puis-je pour vos sévices ?... C’est moi en effet, vous êtes très bien renseigné Monsieur… Oui… Hummm, c’est effectivement contrariant d’un certain point de vue, mais rejoint le mien en l’occurrence… c’est exactement ce que je sous-entends : vous ne pouvez pas vous en servir comme moyen de pression à mon encontre, en revanche mon oncle sera, je le pense, ravi de ces nouvelles… Il a déjà une bonne tête d’endive en ce moment, je ne suis pas sûre de réussir à le faire plus pâlir avec ce que vous m’avez annoncé… Oui, une photo, ce sera suffisant pour le moment. Dites-moi, rechercheriez-vous du travail… Non, vraiment ? … Ce fut un plaisir partagé, au revoir Monsieur.

Au fur et à mesure de la conversation, Charles Antoine Donteuil avait senti ses cheveux se hérisser un peu plus.

Avec un sourire diabolique, Oriane tourna l’écran de son mobile vers ce dernier… et perdit son pari quand son oncle tomba à la renverse, encore plus pâle que l’instant d’avant.

Nanterre, palier devant l’appartement de Jean-Kévin Chwan

La porte tremblait à chaque impact mais résistait aux efforts de David.

- Basileia : Mais c’est pas possible : ça se prétend mâle supérieur et ça a de la guimauve à la place des muscles… Écarte-toi un peu et laisse faire la pro.

Alexandra donna à son tour un violent coup d’épaule dans la porte, puis plusieurs coups de pieds au niveau de la serrure, sans plus de succès…

- Norrig : tu disais la « pro » ?

- Basileia : OK, sur ce coup je reconnais qu’elle est bien costaud c’te porte… On essaye à deux ?

- Norrig : on n’a rien à perdre et les secours ne sont pas près d’arriver : Depuis que la Maire de Paris a sacrifié la moitié des voies de circulation pour les bobos à trottinettes, les pompiers mettent en moyenne sept minutes de plus à intervenir…

Après avoir reculés de deux pas, ils foncèrent de concert sur le battant de la porte qui, par lassitude ou perversité pure, céda enfin.

Entraînés par leur élan, ils poursuivirent leur course incontrôlable dans le séjour ouvert devant eux.
Le pied d’Alexandra se posa sur un objet cylindrique posé au sol (une bouteille de rhum arrangé de 15 ans d’âge en l’occurrence) et la jeune femme partit en vol plané, se raccrochant au blouson de David à la dernière seconde.
Ce dernier fut entraîné par cette soudaine traction vers le sol, se prenant le pied dans une autre bouteille.

Et l’inévitable arriva : David tomba sur le dos, Alexandra au-dessus de lui. Le choc vida leurs poumons et les étourdit légèrement.
Leurs regards se croisèrent alors et ne purent se quitter pendant plusieurs secondes, qui leurs parurent une éternité.
Reprenant leur respiration simultanément, ils emplirent leurs récepteurs olfactifs de leurs odeurs réciproques, provoquant un brusque choc dans leurs neurones dont la réaction fut d’accélérer leurs rythmes cardiaques.
Comme en transe, Alexandra baissa le visage, tandis que celui de David remontait, comme attiré inexorablement par un aimant. Leurs lèvres allaient s’effleurer…

Le cri de détresse de Lili qui venait à son tour d’entrer dans l’appartement les tira de leur transe. David fut surpris de sentir quelque chose de rebondis et plutôt agréable dans sa main droite.

Le sens du touché lui revenant par étape, il devina comme un dessein… de la dentelle ?

Alexandra sursauta au cri de Lili… soudain consciente de sa position, elle mit quelques instants à remarquer qu’elle enserrait la taille de David et que la main de ce dernier…
Son visage passa instantanément au cramoisi, son cerveau enregistrant au passage une sensation de bien être absolu à ce contact.

Elle bondit comme une sauterelle pour s’éloigner au plus vite, les lèvres tremblantes… de ce qu’elle comprit soudain être du désir… Les yeux de David ne l’avaient pas quitté alors qu’il restait allongé, les doigts de sa main droite se tendant comme à regret dans le vide les séparant.

Joséphine, quant à elle, venait à son tour d’entrer et fut atterrée par le spectacle de désolation qui s’offrait à eux : Sur la table un téléphone mobile clignotant sous les notifications de messages en attente, une flaque d’un liquide indéterminé.
Une chaise tirée, comme si quelqu’un s’était levé et l’avait abandonnée là sans se préoccuper de l’avenir.
Plusieurs tiroirs et portes des meubles environnant béaient. Des bouteilles d’alcool, de jus ou d’eau étaient éparpillées dans toute la pièce, certaines ouvertes, le sol taché par endroit des débordements de certains de ces flacons qui semblaient avoir été jetés pèle mêle, comme si des cambrioleurs avaient ouvert tous les placards pour en éparpiller le contenu dans la pièce, brisant plusieurs bouteilles au passage...
Des boîtes de médicament achevaient de se noyer dans certaines flaques. Un flacon pharmaceutique attira son attention et celle de Lili en même temps : Il était ouvert et vidé de son contenu, au pied de la chaise, baignant dans un liquide légèrement ambré…

La Défense, bureau de Charles Antoine Donteuil

Théodore s’était immédiatement précipité pour soutenir son patron, dévisageant la furie qui venait de le traumatiser, les sourcils froncés.

- Théodore Saquebien : mais qu’est-ce que tu lui as fait ?

- Pika : Moi, rien, mais mon petit doigt, ou plutôt le petit doigt de quelqu’un qui manifestement te connais bien Monsieur Dead, m’a dit que votre tentative de chantage est en train de prendre du plomb dans l’aile !

- Théodore Saquebien : quel chantage ?

- Pika : ça ne carbure pas à cent à l’heure là-haut ! Hého les neurones ! On s’active ! Tu as oublié pourquoi je suis là ?

- Théodore Saquebien : Je ne risque pas vu la beigne que j’ai prise !

- Pika : pourtant tu fais comme si… Quelqu’un a tout filmé et menace de s’en servir pour discréditer Neuropa… Et il a réussi à obtenir par je ne sais quelle manœuvre mon numéro pour me menacer de tout dévoiler publiquement… Comme il a constaté que je partageais son point de vue de la situation et que j’étais en train d’y remédier, il me laisse un peu de temps pour faire le ménage et diffuser un message d’avertissement aux joueurs sur les risques de l’addiction aux mondes virtuels… Tonton va adorer !

- Théodore Saquebien : Attends, ça me rappelle quelque chose ce discours… As-tu le nom de ce mystérieux interlocuteur ?

- Pika : Oh oui… mais il va falloir que tu sois très gentil avec moi si tu veux que je te le dise Monsieur Dead…

- Théodore Saquebien (s’étranglant à moitié) : Quoi ?!!

Nanterre, Appartement de Jean-Kévin

Le regard de Lili passait d’un coin à l’autre de la pièce, totalement perdu. Joséphine lui tenait gentiment le coude pour lui rappeler qu’elle n’était pas seule.

David et Alexandra se relevèrent et, faisant comme si rien ne s’était passé, inspectèrent la pièce, ne trouvant trace de personne.

- N'imyëalia : Fouillons les autres pièces ! Il est forcément quelque part ! David, regarde ce que c’est que ce flacon de médocs !

Basileia prit la pièce de droite, un petit bureau impersonnel rempli de matériel informatique dernier cri vide de tout occupant.

N'imyëalia et Lili s’étaient quant à elles dirigées vers une autre pièce, archétype de la chambre de célibataire avec la vielle paire de chaussettes salles dépareillées au bout d’un lit fait à la va-vite, un seul des deux rideaux ouverts. Là aussi nulle trace d’être vivant en dehors des acariens qui devaient pulluler dans les moutons de poussières sous le lit.

Un cri de David les ramena toutes dans le séjour

- Norrig : l’étiquette s’est effacée dans la flotte ou le whisky… je n’ai pas pu identifier. Ça finit par « …ca » et au début on dirait un « O »

Lili, à ces mots, dû s’assoir sur la chaise

- N'imyëalia : Quoi ? Qu’est-ce qui ne va pas ?

- Lili (d’une voix éteinte) : Orthybrène Alcaïca… c’est un puissant psychotrope antidépresseur… mortel à haute dose…

Un silence de mort s’installa…

- Basileia :P**** de M**** ! Vite reprenons la fouille ! JEAN KEVIN ! SORS DE TON TROU ABRUTI !

La Défense : Bureau de Charles Antoine Donteuil


Charles Antoine Donteuil s’était enfin remis de son malaise passager et vidait le contenu d’une bouteille de Gatorade pour se redonner de l’énergie. Oriane l’avait briefé sur le coup de fil et la menace qui pesait sur Neuropa.

- Pika : t’as pas le choix : soit tu cèdes en ajoutant un bandeau sur la prochaine mise à jour rappelant les risques d’une connexion prolongée, soit le caprice de ton MJ en chef fait le tour des réseaux sociaux et des têtes tomberont… Il suffira de compléter l’avertissement obligatoire sur les risques d’épilepsie que personne ne lit…

- CAD : je supporte mal l’idée de céder à ce genre de terroriste !

- Pika : en même temps vous avez sacrément gaffés le clown et toi. Et avez-vous au moins pris le temps d’analyser l’ensemble des faits avant de prononcer votre condamnation ?

- CAD : que veux-tu dire ?

- Pika : ne me dis pas que vous n’avez pas demandé à ce développeur sa version des faits…

T - héodore Saquebien : je l’ai pris en flagrant délit ! Il n’avait rien à dire pour sa défense ! Les faits sont là !

- Pika : Tous les faits Monsieur Dead alias « le justicier masqué » ? Et le droit du travail, vous y avez pensé ? Le droit de tout salarié à un entretien préalable à toute sanction… accompagné d’un représentant du personnel…

Théodore et Charles Antoine Donteuil la fixaient, incrédules.

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