Alors qu’ils étaient toujours sur le chemin au milieu des bois, Dodùn surgit. Son visage s’éclaira en les voyant.
- Ah, je vous trouve enfin !, dit il haletant.
- Dodùn ?, fit Maribelle, se demandant ce qu’il y avait.
- Kor-nah m’a envoyé vous chercher !, il faut absolument que vous reveniez tout de suite au village.
- Pourquoi ?
- Elle ne m’a pas dit exactement ce qu’il se passait, juste que les événements se précipitaient et que vous deviez aller la voir au plus vite.

Les compagnons se regardèrent surpris puis prirent le chemin du village au pas de course.

Membre de la Guilde du Stylo Unique

Quand ils arrivèrent à la bourgade de Causeperdue, celui-ci avait encore grandi. Il y avait beaucoup d’agitation. On pouvait aussi sentir une certaine tension dans l’air. Ils allèrent directement à la maison qui était devenue un peu plus cossu où résidait le collectionneur. C’est ce dernier qui leur ouvrit la lourde porte. Il portait des vêtements de bonne facture, visiblement il devait avoir des affaires florissantes car il n’était pas aussi bien apprêté la première fois que Maribelle l’avait vu. Par contre il avait toujours aussi peu de cheveux sur la tête, et ils étaient toujours aussi grisâtres. Ses grands yeux marrons vivaces contrastaient avec le reste du corps qui semblait endormi. Il avait toujours autant de rides sur le visage et sa maigreur aurait pu passer pour de la maladie mais elle mettait cela sur le compte de la vieillesse. Enfin, il avait toujours ce nez, ce gros nez proéminent qu’on ne pouvait que voir. Tout ces traits lui donnaient un air sévère.

- Ah, jeune demoiselle, vous voilà de retour avec des amis, dit il en les accueillant froidement sur le perron de l’entrée. Il semblait soupçonneux.
- Bonjour, je suis venue vous ramener votre smourbiff, dit Maribelle en souriant. Tout à coup le visage de l’homme s’éclaira. Un sourire s’afficha sur ses lèvres.
- Oh !, oh !, vous l’avez retrouvé !, dit il en levant les bras au ciel.
- Oui !, tenez !, dit elle en lui tendant la cage. Il la lui arracha presque des mains. Il regarda dans les détails l’animal pour vérifier qu’il s’agissait bien du sien.
- Ouiiii ! c’est bien lui !, dit il heureux, il jeta une bourse à Maribelle et disparut derrière la porte qu’il lui claqua au nez.

Cette dernière resta interdite tenant la bourse dans les mains et ne remarqua pas l’effet bleuté de l’aura de montée de niveau.
- Mais c’est quoi ce mec !?, finit elle par dire énervée. Mais je vais lui….
- Non, dit Gamagunda souriant tout en lui posant la main sur le bras. Le principal c’est que nous ayons fini la quête. Et n’oublie pas, Kor-nah nous attend.

Gamagunda dut la tirer par le bras pour la faire bouger car cette dernière semblait vouloir rester devant la porte pour certainement s’occuper de ce personnage fort peu poli.


L’allée principale de Causeperdue était bondée. Maribelle était étonnée de devoir se frayer un chemin en poussant des personnes pour pouvoir avancer. Qu’est ce qu’il se passait ? Pourquoi y avait il autant de monde ? Il n’y avait jamais eu une foule aussi dense dans ce hameau. Certes, il s’était agrandi et étoffé. Mais de là à avoir cette explosion démographique. Il devait se passer quelque chose de spécifique, il ne pouvait en être autrement. Maribelle arrêta un passant.
- Excusez moi, il se passe quoi pour qu’il y ait autant de monde ?
- Vous n’êtes pas au courant ?, il va y avoir une bataille rangée à l’Est Empire vs Coalition. Beaucoup d’aventuriers vont rejoindre le camp.

Maribelle se dit que c’était peut être le sujet dont voulait s’entretenir avec eux Kor-nah. Voulait elle les obliger à participer à cette bataille ? Serait ce une nouvelle quête ?

Ils arrivèrent enfin à l’auberge qui était bondée. La salle était animée notamment par les allers et venues incessants des deux serveuses qui semblaient courir un marathon. Le bruit des conversations était très fort et les avait agressé à leur entrée. Les compagnons regardèrent autour d’eux à la recherche de l’aubergiste. Mais cette dernière ne semblait pas présente. Ils s’avancèrent vers le bar en jouant un peu des coudes. Ils virent le barman, il était vêtu de beaux atours marron et rouge. En les voyant, il se dirigea vers eux.

- Que souhaitez vous boire ?, demanda t il avec un grand sourire.
- rien, on voudrait voir Kor-nah, lui répondit Maribelle. Il la regarda en montrant d’une main son oreille.
- J’ai rien compris !, parlez plus fort… , expliqua t il.
- Laisse je vais m’en occuper, dit Skellbot en poussant Maribelle. De sa voix métallique la plus glaciale et forte il cria : ON VEUT VOIR KOR-NAH ! ON VEUT VOIR KOR-NAH ! ON VEUT VOIR KOR-NAH ! ON VEUT VOIR KOR-NAH ! ON VEUT VOIR KOR-NAH !...
- Merde il est bloqué !, s’aperçut Gamagunda qui lui donna un grand coup dans le dos. Skellbot s’arrêta tout de suite.
- Merci Gamagunda, dit il. Puis il remarqua que quelque chose clochait. Il comprit soudain, la salle était devenue silencieuse, des centaines d’yeux les regardaient. Il y avait comme un flottement. La tension était palpable, presque physique. Hakaru et Snaïpeur mirent la main sur leurs armes au cas où. Les mines attablées ne semblaient guère enclines à vouloir les embrasser. Est ce qu’ils avaient interprété les paroles de Skellbot comme un ultimatum, une menace envers l’aubergiste ?
- Quoi ? Vous avez jamais vu des gens qui ont soif ?, reprit le nécromancien qui se tourna ensuite vers le barman, Alors tu vas m’appeler Kor-Nah pour qu’elle nous sorte ce que nous t’avons commandé !

Cela sembla suffire aux clients qui se remirent à discuter. Le groupe d’aventurier junior put souffler. Le barman disparut par une porte située derrière lui. Il revint quelques minutes plus tard et leur fit signe de le suivre de la main. Il se dirigea vers la droite et les fit passer dans un couloir. Il arriva devant une porte et fit la plus curieuse des choses : il prit la poignée, l’enleva et la remit de l’autre côté de la porte, puis l’ouvrit. Celle-ci donnait sur une pièce tout en boiserie : une salle de réunion, apparemment, au vu de la grande table qui trônait en son milieu. Des étagères collés aux murs contenaient des objets divers et notamment bon nombre de livres. Il y avait une autre porte qui se situait à l’opposé de la première. Enfin trois fenêtres sur le côté droit donnaient manifestement sur un petit jardin agrémenté d’une pièce d’eau.
- Veuillez vous asseoir, Kor-Nah arrive, dit le barman puis il repartit en fermant la porte derrière eux.

- Eh bien, dit Snaïpeur en allant vers la table puis en faisant des gestes avec les mains comme un rapper : c’est plus bling-bling le coin que l’auberge à côté. On se croirait dans un coin secret, genre agent secret toussa toussa… ça se trouve, il y a un trésor à trouver !

Son visage venait de s’éclairer et il se mit à fouiller tous les endroits de la salle sous le regard dépité de ses compagnons.
- Ah je savais qu’il était atteint mais là…, fit Gamagunda en allant s’asseoir autour de la table.
- Oui, pas tout seul, lui, dans sa tête, confirma Hakaru en sautant sur un fauteuil vu sa petite taille.
- C’est sûr, qu’à ce niveau là, c’est pathologique…, finit Maribelle en s’asseyant aussi puis remarquant que le nécromancien ne les imitait pas. Tu cherches aussi un trésor Skellbot ?
- Non, je regarde les ouvrages présents, répondit il tout en lisant les titres figurant sur les étagères. Le savoir est la clé du pouvoir ! Apparemment cette série là traite de la magie.

Skellbot continua son inspection puis tout à coup, il s’arrêta. Il tendit la main vers un livre qu’il ouvrit et se mit à le lire.

- bon, bon, bon…, fit Maribelle en se tenant les mains en regardant autour d’elle.
- Ouep, ya plus qu’à attendre, dit Gamagunda. Hakaru était assise en seiza sur le fauteuil, les mains sur les cuisses. Elle les regardait mais ne semblait pas vouloir prendre part à la conversation.
- Et il est souvent comme cela ?, demanda la prêtresse en désignant Skellbot du menton.
- Ah, c’est le problème avec lui, dès qu’il y a des livres… s’il se met dans un, il est capable de n’en sortir que lorsqu’il l’a fini.
- Ah, oui quand même, dit elle en le regardant lire, il semblait immobile. Elle désigna du pouce l’archer. En fait, il est pas mieux que l’autre débile !
- Oh la healeuse catcheuse ! Fais pas comme si je ne t’entendais pas !, répondit l’intéressé tout en continuant à fouiller la pièce. Tu feras moins la maline quand je te trouverai un trésor !

La porte du fond s’ouvrit et Kor-Nah, du moins Coronae apparut sous sa véritable forme. En voyant ce que faisait Snaïpeur, son aura explosa alimentée par une rage incontrôlée.
- Comment osez vous !, cria t elle tout en tendant la main vers l’irrespectueux. Ce dernier fut projeté contre le mur et reçut une averse de pierre.
Les trois compagnons se levèrent, prêt à en découdre. Ils ne savaient pas comment réagir, car quelque part ils la comprenaient. Mais s’ils étaient attaqués, ils n’allaient pas se laisser faire. Sur le mur, on ne pouvait plus voir le chercheur de trésor : seul un monticule de pierre collé au mur était visible. On ne pouvait qu’entendre ce qui devait être les gémissements de l’archer.
Ce fut Maribelle qui se reprit la première. Elle s’avança vers le Phénix de la Terre puis s’inclina :
- Désolé Coronae, il est idiot et nous avons beaucoup de mal à le contrôler. Pardonnes nous. Pardonnes lui, je crois qu’il a eu une punition à la hauteur de sa bêtise…
Les yeux encore rougeoyants se tournèrent vers la prêtresse. Cette dernière se demanda si elle allait goûter aux griffes du Phénix qui semblaient, de là où elle était, bien acérées. Ils attendirent dans l’expectative, n’osant plus bouger de peur de déchaîner à nouveau sa fureur. Tout à coup, les yeux de Coronae reprirent leur teinte verte et l’aura disparut.
- Mmmmh, oui, je me suis emportée…, dit elle et d’un geste de la main fit tomber les pierres à terre et l’archer du même coup. Asseyez vous !
- Oui, dit Maribelle, heureuse du dénouement. Gamagunda et Hakaru s’assirent aussi. Snaïpeur se releva en se tenant la tête. Snaïpeur ! Excuse toi auprès de notre hôte ! Ce que tu as fait est inqualifiable !
- Pardon !, dit il tout penaud tout en allant s’asseoir. je m’excuse madame…
- Excuses acceptées, répondit le phénix puis elle se tourna vers le nécromancien. Tout à coup, Maribelle réalisa que celui-ci n’avait pas bougé d’un pouce et était toujours plongé dans son livre. Le Phénix de la Terre le remarqua aussi. Il est… sourd ?

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- Non, non, dit Maribelle et en faisant signe à Gamagunda de s’occuper du problème. Il est juste un peu… comment dire… distrait ?…
Elle essaya de sourire et se dit que cela pourrait être mal pris. Alors elle arrêta. Gamagunda, quant à lui, était parti vers Skellbot à qui il enleva le livre des mains.
- EEEEHh !!, cria l’intéressé de sa voix métallique, rends moi cela !
- Skell, Coronae est là…, dit Gamagunda d’un ton péremptoire tout en lui montrant un fauteuil pour lui signifier qu’il devait aller s’asseoir.
- Oh, pardon, dit il surpris tout en s’exécutant.

Quand tout le monde fut assis. Coronae les regarda tour à tour. Maribelle se demanda ce qu’il allait leur arriver. Allaient ils se faire encenser ou au contraire se faire enguirlander ? Vu la nature visiblement versatile du phénix, tout était possible. Un long moment se passa, comme si Coronae, elle-même, ne savait pas ce qu’elle devait faire.

- C’est bon, dit elle décidée, tu peux venir Moïra.

Elle apparut alors derrière le fauteuil du phénix. D’abord ce fut une ombre aux contours flous, puis se dessina une femme aux cheveux cyan et au visage bicolore. Elle portait les mêmes vêtements que lors de leur dernière entrevue. Maribelle la trouva toujours aussi belle, elle avait une certaine élégance, un je ne sais quoi qui la faisait apparaître… divine… En regardant Snaïpeur, il était clair qu’il la dévorait des yeux, il devait avoir des idées plus terre à terre… Quant à Gamagunda il semblait également subjugué. Pour ce qui était d’Hakaru et Skellbot, il était impossible de dire quoi ce soit. Leur visage ne trahissait aucune émotion.

- Bonjour à vous !, dit elle quand elle fut complètement matérialisée puis posant sa main sur l’épaule du phénix. Merci à toi, Coronae, pour avoir organisé cette rencontre.
- Oui, ce ne fut pas facile et tu n’as pas beaucoup de temps. Je ne pourrais pas tenir les défenses magiques très longtemps.
- Certes, aussi vais-je commencer par le commencement, dit elle puis regardant les compagnons. Mettez vous debout mes amis et remettez moi la hache du brigand.

Les compagnons se regardèrent, puis se levèrent en se demandant ce qui allait se passer. Hakaru alla remettre l’objet à Moïra. Cette dernière la prit et l’examina. Quand elle eut fini, elle releva la tête et la hache disparut.

- Pour avoir mené cette difficile quête qu’était la vôtre à savoir débarrasser les environs de Causeperdue de l’innommable Elryk Hache Sanglante et ses sbires qui voulaient tuer Coronae, le Phénix de la Terre. Je vous donne la juste récompense que vous méritez !

Elle claqua des doigts et tout à coup, dans un embrasement bleu, ils se transformèrent ! Ils avaient atteint le niveau 10 ! Maribelle devint une femme aux formes affirmées.

Elle remarqua soudain qu’elle n’était plus dans la salle de réunion. Elle avait été instantanément téléportée dans un autre monde, un autre endroit… Elle commença à paniquer puis se reprit.
- Pixie !
- Salut et félicitations !, dit la fée en apparaissant devant elle.
- Merci Pixie, tu peux me dire ce que je fais là ?
- Ah ba oui, comme tu as atteint le niveau 10, tu vas finir de définir ton avatar à la forme adulte.
- Ah et je fais comment ?
- Bah, ouvre ton interface, gourdasse !, répondit la fée comme si c’était une évidence.
- Eho ! Dis donc la fée, sois un peu plus polie ! Sinon…
- Sinon quoi ?, tu ne vas plus m’appeler ?, vu le nombre de fois où tu le fais, cela ne va pas changer grand-chose…

Maribelle rongea son frein, elle ne pouvait rien répondre à cela dans la mesure où c’était malheureusement la triste vérité. Elle ouvrit donc son interface et découvrit un bouton qui clignotait. Elle appuya dessus et vit son avatar. On lui demandait de confirmer ou changer les choix. Elle se vit, les mensurations étaient dans la moyenne. Elle se fit la réflexion que si un mec avait un avatar de fille, il lui aurait certainement mis des seins surdimensionnés comme on pouvait le voir dans certains jeux. Ils étaient repérés à cinq kilomètres ! Même la plus frustrée des filles ne se ferait pas un avatar avec ce genre de poitrine. Maribelle vérifia la coiffure : des cheveux noirs longs nattés tombant dans son dos et deux mèches blanches tombant de part et d’autres de son visage. Elle hésita à se mettre des yeux rouges voire bleu ou vert… Pour se dire que noisette c’était pas mal du tout avec un teint légèrement hâlé. Elle finit les derniers réglages.

- Attention, la prévint la fée. Maintenant mourir veut dire, tout recommencer au lvl 01.
- Oui j’ai bien compris, répondit elle un peu agacée.
- Je resterai accessible, si tu as besoin de moi… mais ne te sens surtout pas obligée !

Maribelle confirma ses choix et tout disparut dans un fondu blanc.

Elle réapparut dans la salle. Les autres aussi avaient grandi : Snaïpeur était de taille moyenne mais un peu plus petit qu’elle, toujours aussi svelte, il avait des cheveux courts châtains qui semblaient ne pouvoir se coiffer. Il avait une tenue d’archer en cuir clair. Gamagunda était devenu un homme d’une bonne taille, un mètre quatre vingt au moins, et aux larges épaules. Sa tête était toujours aussi lisse et son tatouage restait le même. Ses yeux noirs étaient rieurs. Il portait une tenue en toile renforcée de couleur jaune et marron avec sur les bordures des arabesques noires. Lui aussi regardait le résultat de la transformation de l’âge adulte sur les autres. Skellbot était plus grand que Maribelle mais plus petit que Gamagunda. Il semblait toujours aussi maigre. Ses cheveux étaient toujours un rempart devant ses yeux et il avait encore un masque mais il lui sembla que c’était un nouveau. De plus, il portait une tenue en cuir léger noir qui renforçait sa maigreur et son côté sombre. Enfin Hakaru, elle… était presque toujours aussi petite ! À croire qu’elle n’avait pas grandi ! Elle frisait le nanisme. Elle portait la même tenue et la même coiffure. Quelques traits montraient un léger changement vers l’âge adulte mais rien de vraiment déterminant. Et elle avait toujours ces beaux yeux verts avec ce visage si désespérément inexpressif.

- Maintenant que vous êtes changés, faisons un point de situation, dit Moïra pour couper court aux discussions naissantes. Ce double regard argent et noir était perturbant et capta l’attention des compagnons tout de suite. En tuant Elryk et sauvé par là même Coronae d’un grave danger, vous avez commencé une lutte de longue haleine. Mais avant tout, dites moi ce qu’il s’est passé exactement dans les détails.

La femme aux cheveux bleu leur fit signe de s’asseoir. D’abord, ils n’osèrent pas puis tout le monde se mit à parler. Elle posa des questions. Notamment quand il y eut la description d’Elryk ; elle fut particulièrement intéressée par le tatouage en forme de main.

- Mmmh, c’était donc un des trois commandants du Baron de Mortegarde. C’est étonnant ce besoin de marquer ses hommes comme du bétail. Bref, et vous disiez qu’il y avait un calepin ?, demanda t elle en les regardant.

Ils se tournèrent tous vers Snaïpeur qui prit un air interdit. Il semblait ne pas comprendre.
- Snaïpeur…, commença Skellbot de sa voix la plus froide, donne le calepin à Moïra.
- Pfffff…, fit l’intéressé en sortant de ses poches l’objet. Il le tendit à contrecœur à l’envoyé de Destin, tenez !
- Merci, dit elle en le prenant. Elle le feuilleta puis le referma et posa la main dessus. Elle ferma les yeux et sembla incanter. Les compagnons restèrent silencieux attendant la suite. Elle rouvrit les yeux et les regarda de son regard perçant. Oui, c’est ce que je pensais. Le temps est compté. La faction du Chaos se renforce et il nous faut agir au plus tôt.
- Nous allons donc tuer le Baron de Mortegarde ?, demanda Gamagunda.
- Oui et non, répondit elle énigmatique. Votre enfance est terminée, il est temps maintenant de rentrer dans le vrai jeu… le jeu des adultes et pour ce faire, il va vous falloir en effet défaire le donjon de Mortegarde puis aller à la Tour Galamadriabouyak. Mais avant cela, vous devez aller voir votre chef de Faction : Keyn Lucans. Vous devez l’avertir de la menace et surtout lui donner les informations que vous avez recueilli.
- Hein ?! , dit Gamagunda. Nous allons voir Keyn Lucans ?!
- C’est qui ?, demanda Maribelle dont la réaction du Tank surprenait.
- Mais, tu ne t’es donc pas intéressé un minimum à Olydri ?
- En fait, pas tant que cela, je voulais juste tester le jeu… c’est tout… vu tout le bien qu’on m’en avait parlé, je voulais voir ce que cela donnait.

- Bon, Coronae va vous donner la fin des instructions, je dois repartir de suite, dit Moïra soudain coupant court à leur bavardage. Elle disparut comme elle était arrivée. Bon courage, combattant d’Olydri !

- Je vais vous donner une missive pour Keyn Lucans, n’hésitez pas à lui fournir plus de détails s’il vous le demande. Il doit bien comprendre l’urgence de la situation, reprit Coronae en leur posant une lettre sur la table. Ce fut Gamagunda qui la prit.
- Mission acceptée, vous pouvez compter sur nous !, dit il enthousiaste.
- Et au passage, quand vous serez à Centralis, réfléchissez à l’opportunité de fonder une guilde… ce serait peut être une bonne idée, cela vous donnerait plus d’options.. plus de possibilités…
- Oui c’est peut être une bonne idée, dit le tank.
- Hmm, il faudra qu’on en discute je pense, dit Maribelle qui ne voulait pas s’avancer avant de savoir à quoi s’attendre.
- Bref, dit Coronae tout en se levant pour clore la séance, Je vous souhaite bonne chance !

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Elle repartit par la même porte qu’à son arrivée et les laissa seul à leurs pensées.
Qu’allait il se passer ? A quels nouveaux dangers allaient ils être confrontés ? Maintenant ils n’avaient plus le filet de protection de l’enfance, ils allaient devoir agir avec d’autant plus de circonspection. Mais le défi était à la hauteur de ses espérances ! Se dit Gamagunda. Il regarda ses compagnons et sourit. Une grande aventure les attendait… ils en avaient eu un avant-goût !, c’était l’entrée, maintenant il était temps d’attaquer le plat de résistance !

Ils sortirent de la pièce ensemble et prirent une collation à l’auberge. Maribelle regarda ses compagnons, ils formaient une bonne équipe tout compte fait. Elle profita pleinement de ce moment de détente un verre à la main car bientôt la grande aventure allait commencer...






Ici s'achève le prologue de DAO.
Ici commence le chemin de compagnons aux destinées épiques.

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