dans Made in fan (9 réponses)
Publié par Ophaniel, le 10 January 2020 - 12:28
Création de texte - Vos répliques favorites
dans Made in fan (11 réponses)
Publié par Heretoc, le 24 October 2019 - 18:12
[Level up] Le forum passe au niveau 6
dans Annonces officielles (18 réponses)
Publié par Valk, le 21 January 2020 - 22:53
[NEOGICIA] Projet Darkness
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CHAPITRE 21 (deuxième partie) : - Saly, me dit doucement Lucerna, tu veux voir ma furie légendaire ? - Tu penses pouvoir dégommer cet abruti ? - T'as même pas idée. Je ne l'ai utilisée que deux ou trois fois, et le résultat était toujours impressionnant. Elle se releva. - Hey, le guignol, interpella Lucerna. Tu veux jouer ? Le Chercheur s’arrêta, changeant radicalement d'expression, passant de la colère à la curiosité. - Que proposes-tu, ma chère ? Lucerna fouilla sa besace et sortit quatre dés à jouer. Sur les faces, il y avait dessiné un sept rouge, un smourbiff jaune, un feuille verte, un cristal bleu, une rune violette et un cercle noir. J'ignorai totalement leur utilité, ne connaissant aucun jeu qui se jouait avec ce type de dé. - Tu veux que je te fasse une démonstration, demanda l'assassin. - Ho, oui ! Ho, oui ! Ho, oui, sautilla Hordus comme un enfant. Elle lui lança les dés qu'il saisit au vol. - A toi de commencer. Jette les dés et vois le résultat. Il s'accroupit et les fit rouler. Il obtint le cercle, le smourbiff, la feuille et un sept. - Perdu, affirma Lucerna. On va faire un autre essai ! Elle ramassa les dés et me les tendit. - A toi, Saly ! Je les jetai à mon tour et obtint deux smourbiffs et deux cercles. - Tu es plutôt douée ! A toi, Loreley ! Ma meilleure amie, sans trop comprendre, les jeta aussi. Elle obtint une feuille, deux runes et un smourbiff. Enfin, le professeur Brom joua et obtint un cercle, un sept et deux cristaux. L'assassin se mit à rire. - Maintenant, Hordus, devinette ! - Ho oui ! J'adore ! - Quelles sont pour toi les qualités principales d'un assassin ? - Heu… La discrétion ? - Mmmhh oui, c'est bien vu. Mais encore ? - La force ? La dextérité ? - Exact ! Exact ! Mais tu oublie une chose essentielle ! - Qu'est-ce donc ? - C'est quelque chose que j'avais pas il y a deux ans. Quelque chose que jamais je n'aurais imaginé pouvoir travailler et augmenter. - Qu'est-ce donc ? Qu'est-ce donc ? Qu'est-ce donc ? L'assassin se tourna vers moi. - Tu vois, Saly, ces dés ne sont pas des jouets. Ce sont des clés. - Des clés, répondis-je, étonnée. - Oui, des clés de ma furie légendaire. Elle est tellement puissante que les Sources ont décidé qu'elle ne pourrait pas être effectuée à tout va. Alors, je me suis entraînée. Encore et encore, pour pouvoir la déclencher à coup sur. Elle se tourna de nouveau vers le Chercheur. - Je vais te répondre. L'une des qualités principales d'un assassin, c'est la chance ! - La chance ? Elle jeta les dés. Les quatre tombèrent sur la même face : le sept rouge. Je distinguai alors une lueur jaune les entourer. Soudainement, une puissante vague d'énergie fusa de Lucerna, nous projetant à terre. - Respecte ton contrat et viens à moi, Maître du Haut Palais ! Apporte la bonne fortune à tes alliés et le mauvais œil sur tes ennemis ! Que les sept me portent bonheur ! Soixante-quatre. C'est le nombre de coups qu'elle porta à notre adversaire en un clin d’œil. Chacun d'entre eux était aussi puissant qu'un météore. Je n'avais jamais vu de sort d'une force pareille. Lorsqu'elle s’arrêta, elle mit un genou à terre de fatigue, devant le cratère brûlant qu'elle avait généré. La fumée se dissipa rapidement et Loreley eu assez de courage pour aller voir de plus près. - C'est bon, il est mort, demandai-je, prudente. - Bah, ça dépend. Tu considère qu'on peut être en vie après qu'il ne reste de toi que de quoi constituer le volume d'un hamster ? - Hmm, tu marques un point. Lucerna tomba sur le dos, un grand sourire au lèvres, expirant bruyamment. - Enfin, ce cauchemar est terminé, dit-elle avec une larme à l’œil. Comme si de rien n'était, le gérant du restaurant sortit. - S'il vous plaît ? Votre commande est prête ! - Ça tombe bien, j'ai une faim de loup ! Nous reprîmes notre place à la table et attaquions un repas bien mérité... Néogicien dans la guilde du Stylo Unique |
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CHAPITRE 22 (première partie) : Le rôti de cochoboule nous a paru délicieux après cette rude bataille. Même si nous étions en mission de haute importance, Lucerna ne se retint pas de descendre plusieurs verres de liqueur noire, arborant un sourire resplendissant de joie. Je ne pouvais que comprendre ce qu'elle ressentait. Ses ténèbres s'étaient envolées et la pression retombait. - Tu te rends compte de ce pour quoi nous sommes là, au moins, dit froidement le professeur Brom. - Ho, détends toi du slip, Loster, répondit l'assassin. Une petite fiesta ne nous fait pas de mal. Ça réchauffe ! Elle adressa un regard en coin à ma meilleure amie et à moi. J'en saisis tout de suite le sens. Ce moment de détente était aussi pour nous. Effectivement, nous avions le cœur lourd de revenir ici après ce qu'il s'était passé. Elle faisait de son mieux pour nous remonter le moral. L'armée avait débarqué peu de temps après la fin du combat. Il est vrai que des colonnes de glaces et un cratère fumant de plusieurs mètres ne passent pas inaperçus. Heureusement, ils ne furent pas surpris de la présence de notre enseignant qui leur fit un rapport en cachant toutefois les informations essentielles pour qu'ils ne posent pas trop de questions. Nous reprîmes ensuite notre route. Sortir de Dunkil fut aisé grâce au contact de notre amie à la tombée de la nuit. Elle nous averti qu'une fois dehors, il serait impossible de rentrer. Nous allons devoir trouver un autre moyen pour rejoindre Centralis. Nous marchâmes dans la foret le reste de la nuit pour éviter de se faire repérer par les éventuelles patrouilles ennemies. Nos deux guides avaient combattu la Coalition de nombreuses fois, il était aisé pour eux d'en connaître les failles. A l'aurore, nous montâmes un campement dans une clairière pour nous reposer. - Nous sommes ici, affirma Lucerna en montrant une carte de Syrial. Nous avons trois jours de voyage pour atteindre Galaé. Mais comme nous avancerons lentement pour éviter l'Empire et la Coalition et chercher les habitants locaux, ça prendra plus de temps. - On aurait pas pu prendre un petit glisseur, demanda Loreley. - Non, les glisseurs sont surveillés et la capitale ne possède pas de glisseport. On risque d'arriver sur eux comme un boulet de canon. Évitons ce genre d'incident diplomatique. Je vous rappelle aussi aimablement que nous parlons au nom de notre faction. La situation ici est critique et le moindre faux pas peut mettre le feu aux poudres. Si Keynn ou Nox apprennent que les négociations ont foiré à cause d'une mission comme la notre, on est bon pour se faire exécuter en place publique ! N'oubliez pas non plus que les Syrianiens nous voient d'un mauvais œil. Au mieux, pour avoir nos infos, nous aurons une discussion tendue où il ne faudra rien lâcher. - Peut être pourrions nous avoir un appui de la princesse, suggéra ma meilleure amie. - Certes, répondit l'assassin. Mais pour cela, il faut atteindre le palais royal. Je doute qu'elle se balade de nouveau librement depuis votre incident. La matinée se passa paisiblement. Je regrettai le lit confortable que j'avais chez Albius ou à l'académie. Les racines des arbres et les pierres jonchant le sol n'étaient pas très accueillantes. Je me redressai sur ma couche avec un horrible mal de dos. - C'est pas un quatre étoiles, dis-je en ouvrant un œil en me grattant la tête. Je remarquai l'absence de notre enseignant. Lucerna était éveillée elle aussi, taillant des bout de bois en flèches et confectionnant un arsenal de chasse. - Re-bonjour, me sourit-elle. Je vois qu'il n'y a pas que moi qui a coupé du bois cette nuit. - Hein ? - T'as ronflé à faire fuir tous les pikouaïs. - Ha… J'en avais bien besoin. - Repose toi encore. Loster est parti en éclaireur pour voir s'il y a des traces de patrouilles. Tant qu'il n'est pas revenu, on bouge pas. Je m'allongeai de nouveau, sentant les pointes des pierres me rentrer dans les cotes. Loreley était encore au pays des rêves et en regardant son installation, je me rendis compte de ma stupidité. Je m'étais endormie rapidement, sans penser à rien d'autre. Ma colocataire avait pris un peu de temps pour mettre de la mousse sous son sac de couchage. Judicieux mais un peu tard pour moi. Je regardai le ciel, écoutant les sons de la nature. Cette contemplation fut brusquement interrompue par un bruit sourd de quelque chose que l'on enfonce dans de la chair. Craignant une attaque, je me relevai pour voir finalement l'assassin qui avait planté une de ses flèches de fortune dans un animal étrange, qui gigotait encore. - Le repas de midi, dit-elle fièrement. Je m'approchai pour regarder cette sorte de lézard bleu un peu plus gros qu'un smourbiff. - Puisque tu es réveillée, me dit-elle, tu pourrais aller chercher du bois pour le feu ? - Ha oui, bien sur. - Ne t'éloigne pas trop ! J'arrivai à l'orée de la clairière où les arbres ne manquaient pas. Les saisons étaient plutôt étranges ici. Je voyais des végétaux bien verdoyants comme en été mais à mes pieds s'étendaient beaucoup de branches mortes, comme en automne. Armée d'une petite dague, je m'empressai de rassembler ce qu'il me fallait. Je repensai à mon petit Gratouille, que j'avais laissé malgré moi aux bon soins du docteur Loy et je pestai encore une fois contre moi même de ne pas l'avoir embarqué. Il aurait fait un allié de choix. - Tiens Asigar, réveillée ? Cette voix familière me fit sursauter. C'était le professeur Brom qui avait visiblement fini sa ronde. Nous nous rassemblâmes ensuite autour du repas de fortune que nous avait préparé notre amie. La bestiole était comestible mais le goût était vraiment abominable. Cela ressemblait à de la viande faisandée et laissée dans un placard en pleine chaleur pendant plusieurs semaines. Cependant, il me fallait reprendre des forces, et l'engloutis comme je le pouvais, c'est à dire sans vomir sur mes camarades, une bonne portion de ce lézard étrange. Loster et Lucerna semblaient apprécier cette cuisine locale, certainement parce qu'ils étaient venus plusieurs fois. La force de l'habitude, sans doute. Nous fîmes le point une fois le campement rangé. Notre enseignant prit la carte. - J'ai vu plusieurs traces de patrouilles de la Coalition, ici et ici, dit-il en désignant deux points au Nord. Ils semblaient se diriger vers leur bastion, à Touratroce. Quant à l'Empire, ils ont envoyé des émissaires, ici, à l'Est et une caravane, ici, à l'Ouest. Nous pourrons les contourner aisément en passant ici, au Nord Est. - Pas de trace de Syrianiens, demanda Loreley ? -Non. Ils sont agiles et connaissent ces bois comme leurs poches, même si mille ans de stase les ont affectés. En général, ce sont eux qui nous trouvent. Nous pourrions longer la foret ici, et se rapprocher de Draylis. Peut être aurons nous de la chance et trouver le renseignement qui nous manque avant de tenter la capitale. Je me relevai et m'étirai. - Vivement un bon lit… - Selon ce qu'on trouve dans la ville, nous pourrions faire halte dans une auberge, suggéra Lucerna. Il faudra être discrets pour ne pas attirer l'attention. Nous parcourrons ensuite le marché local. Je suis sur que tous ces bonimenteurs savent quelque chose. Nous passâmes le reste de la journée à marcher dans la foret dense, avec pour seule compagnie quelques oiseaux qui volaient par ci par là. Je repérai un pikouaï un peu plus loin, qui s'enfuit en nous entendant. Au crépuscule, nous arrivâmes enfin à la ville de Draylis. C'était un bastion fortifié, comme les nôtres. L'architecture Syrianienne et de l'Empire étaient au final presque identiques. Il y avait encore de nombreuses allées et venus de marchands, entrants et sortants par une immense porte à l'entrée de la cité. Bien que la lumière déclinait fortement, le marché restait animé avec nombreuses échoppes encore ouvertes. - Trouvons une auberge d'abord, proposa le professeur Brom. Nous atteignîmes le cœur, bien sur, tout en cachant aux yeux des locaux, nos apparences bien humaines, différentes des autochtones à l'aide de capes fournies par notre passeur. La couleur verte, omniprésente, frappée d'un sceau de l'infini, semblait marquer une nouvelle faction encore inconnue. Pour nous, ce n'était que les habitants du continent, avec lesquels nous tentions de bâtir des relations diplomatiques et non pas une nouvelle menace à l'instar de la Coalition. Je brûlai d'envie de parler à Saryahblööd, pour connaître l'avenir de son peuple. L'auberge où nous entrions était tout ce qu'il y avait de plus classique : un tenancier derrière son comptoir en train d'essuyer des verres, une serveuse débordée courant apporter un boudin purée à une table, un gros brouton grillant dans la cheminée, des poivrots chantants une choppe à la main, des bardes aux tenues blanches impeccables jouant une musique qui m'était inconnue et bien sur, les quelques escrocs dans les coins sombres faisant briller leurs jeux d'argents pour dépouiller les voyageurs imprudents. Nous primes une chambre commune pour quatre personnes. C'était moins cher et nous étions plus sur de nous protéger mutuellement dans le cas d'une attaque nocturne. Visiblement, j'étais la seule à avoir un léger sentiment de gène dans le fait que notre enseignant, le seul homme du groupe, dorme avec nous. Cependant, ma raison revient à la charge. C'était une mission, tout ce qu'il y a de professionnel. Je ne voyais pas ce qui pourrait mal se passer. Nous déposâmes nos affaires sur nos paillasses respectives et rejoignons la salle à manger. Il était temps de se remplir l'estomac. Nous nous assîmes à une table, proche du feu. La foret était fraîche et nous avions bien besoin de nous réchauffer. Néogicien dans la guilde du Stylo Unique |
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CHAPITRE 22 (deuxième partie) : - Bonsoir, dit une petite voix qui me tira de ma fatigue latente. Puis-je prendre votre commande ? Je tournai la tête et vit une serveuse. Ce n'était pas la même que celle de tout à l'heure. Elle avait l'air très jeune, à peine dix ou douze ans, pas très grande, deux longues tresses rousses, des taches de rousseur autour de son nez, un visage rond très mignon et des yeux verts émeraude. - Ce brouton m'a l'air bien, affirma Loreley en jetant un œil à la cheminée. - J'vais prendre un boudin purée, lança Lucerna ! - Hmmm, grommela le professeur Brom, pensif. Un brouton aussi. J'hésitai. Malgré la marche, je n'avais pas très faim. La portion que nous avions vu passer tout à l'heure pouvait nourrir au moins deux ou trois barbares de chez nous .Je n'avais pas besoin d'autant. - Pour moi, ce sera léger, répondis-je. Un fromage, un saucisson aux noisettes et une miche de pain ! - Avec du cache-nez, enchérit ma meilleure amie ! - Je vais vous chercher tout ça, termina la serveuse. La serveuse repartit. Notre enseignant ressorti la carte. - Demain à l'aube, nous partirons vers le Nord. Je pense que nous atteindrons la foret à midi. Il nous restera ensuite deux jours de marche pour arriver à Galaé. - On pourrait profiter pour poser des questions non ? - Ne nous faisons pas remarquer. Mais vous avez raison, Borg. Cette serveuse sait peut être quelque chose. Elle nous apporta rapidement notre commande. L'assassin sortit un petit bout de parchemin de sa poche où était reproduit un dessin du sceau. - Dis moi, ma grande, dit-elle en interpellant la jeune fille qui déposait les plats, tu connais ça ? Tu l'as déjà vu quelque part ? Elle prit le bout de parchemin et le regarda attentivement. - Non, ça ne me dit rien. Désolée. A l'aide de mes sens aiguisés, je remarquai que le patron, derrière son bar, avait levé son nez dans notre direction et semblait scruter attentivement notre table. Je notai cette information et décidai de me pencher vers mon assiette. Le fumet de cuisine pressentait un repas délicieux. - Et alors, t'es nouvelle, petite, entendis-je derrière moi. Un des poivrots avait attrapé la jeune fille par le bras en rigolant, puis la lâcha. Elle lui fit un sourire gêné. - T'es bien mignonne en tout cas, ha ha ha ! Je me rendis compte que le patron ne fixait pas en fait notre table mais la serveuse. Du coin de l’œil, je vis Lucerna croquer à pleine dents dans son boudin. Je ne compris que trop tard. - ARRÊTEZ, hurlai-je, en tapant un grand coup sur la table. Nous regardâmes alors, impuissants, notre amie commencer à s'étouffer et à cracher du sang... Néogicien dans la guilde du Stylo Unique |
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CHAPITRE 23 (première partie) : Je me tournai précipitamment vers Lucerna pour tenter de la sauver. Son pouls était faible mais toujours présent. Je sentis alors quelque chose sur mon bras. L'assassin l'avait discrètement agrippé et tapotai de son index sur ma peau à un rythme très irrégulier. Du morse ! Cela faisait bien longtemps que je n'en n'avais pas vu. Je me rappelai les cours du professeur Brom concernant les situations d'infiltration et il nous avait présenté ce moyen de communication. Bien évidemment, grâce à ma mémoire infaillible, j'avais gardé en tête la correspondance avec le langage commun. Elle s'exprimait de façon très concise au vu de la situation. - Vais bien. Ruse. Dire moi morte. J'avais du mal à cacher mon soulagement mais je me devais de prendre une mine triste pour tromper l'ennemi. - Hé toi, cria Loreley, en direction de la serveuse. La salle s'était tue après que tous les gens présents aient assistés à la scène. La jeune fille se retourna lentement, arborant un visage bougon. - Ha, je n'en ai eu qu'une. C'est pas drôle ! Vous ne pouviez pas manger vous aussi votre boudin purée ? Je vais devoir vous tuer moi même maintenant. Et ça va encore salir le sol. Je me relevai de la table et vint à coté de notre enseignant. - Attention, Asigar, Borg, dit-il. Je ressens une magie étrange. Un des poivrots de la taverne se leva et agrippa de nouveau le bras de la jeune fille. - Hé, gamine ! Tu peux me dire… hips… ce qui se passe ? - Mais il veut pas dessoûler le vieux moisi, grogna-t-elle. Elle tira d'un coup sec son bras pour se libérer puis agrippa la tête de l'homme qui la regardait, hébété. Elle serra ensuite très fort. A la grande surprise générale, son crâne explosa dans sa main, arrosant la serveuse de matière grise et de sang ainsi que les gens un peu trop proches. - J'ai encore taché mon uniforme. Je vais encore en avoir pour une fortune chez le teinturier ! Un vent de panique s'empara de la salle. Les clients s'empressèrent de sortir pendant que le patron et la vraie serveuse s'étaient réfugiés sous le comptoir. - Zut, ils sont partis, soupira-t-elle, frottant sa tunique et nous ignorant complètement. Elle se mit à chantonner. - La haut sur la montaaaaagneuuuh, un vieillard trouva un craaaaaaaneuuuuh... - Hey, la débile, cria ma meilleure amie. - Pardon, je vous avais presque oublié. Presque. Elle leva son bras droit en l'air et fit apparaître une énorme épée en forme de demi-lune. Je me demandais comment quelqu'un pouvait manier une arme de sa propre taille. En la laissant tomber, elle fracassa le plancher. - T'es la dernière des Chercheurs, demandai-je ? - Hi hi hi ! J'ai pas eu trop de mal à vous trouver finalement. A vrai dire, j'en ai rien à secouer de vos tronches, mais je dois suivre les ordres du maître. - Faites attention, ajouta le professeur Brom. Il se pourrait que ce soit la plus puissante des trois. - Vous voulez dire qu'on va devoir affronter plus fort que ce débile dans la ville, s'étonna ma colocataire. - J'en ai bien peur. Chaque Chercheur possède un point fort. Je n'ai pas vraiment vu le combat contre le premier mais je peux vous assurer que le second était doué en magie. Et de ce que j'en déduis, celle-ci est douée en force. - Hordus, avec son sceptre, frappait tout de même très fort, continuai-je. Je redoute celle-ci lorsqu'elle y mettra toute sa puissance. - Hoooooo, je vois, s'écria la gamine. Vous avez deviné ! Je suis très forte. Mais pas que. Elle se déplaça à une vitesse fulgurante, à tel point que mes yeux ne parvinrent pas à la suivre. - Faisons un petit cours de physique, voulez vous ? L'énergie est égale au produit de la masse par la vitesse au carré ! Vous me suivez ? - Heu, oui, répondis-je, étant visiblement la seule à avoir été attentive à Mémoria sur ce sujet. Elle effectua encore un mouvement rapide, balançant son pied en l'air. Notre enseignant croisa ses mains au dessus de sa tête pour parer l'attaque. L'impact fut titanesque, nous projetant, Loreley et moi à terre. Cependant, avec ses connaissances en matière de combat rapproché, il minimisa les dégâts. La jeune fille fit un bond en arrière, apparemment contrariée par le peu d'effet que cela a produit. - Mhhhhh, il est doué, le vieux ! Je vais m'amuser avec vous ! - Encore une craquée du bulbe, soupira Loreley. La gamine lui sourit. Tout ce que je pus voir est une image rémanente de son ancienne position avant qu'elle ne réapparaisse à coté de ma meilleure amie pour la frapper violemment dans les cotes. Cette dernière s'écrasa durement contre un mur et perdit connaissance. Comme à mon habitude, ma télékinésie semblait apparaître, devant l'émotion violente de la situation. Du coin de l’œil, je pus m'apercevoir que Lucerna avait quitté sa place et se retrouvai derrière notre adversaire, prête à lui porter un coup. La jeune fille grimaça. - Tu n'es donc pas morte, dit-elle sans même se retourner. J'aurais du vérifier. Elle balança son épée énorme que l'assassin eut bien du mal à parer. Elle se fracassa durement contre un mur. A peine eut-elle le temps de retrouver ses esprits que la gamine se trouvait déjà devant elle. Elle la roua de coups portés à une vitesse inhumaine jusqu'à qu'elle ne puisse puis bouger. - Plus que deux… Le professeur Brom sortit un pistolet et un couteau de son manteau et se rua au contact. Malgré ma colère, je m’efforçai de rester en place pour regarder plus attentivement. En fait, la jeune fille accélérait à chaque déplacement et au train où ça allait, notre enseignant allait vite être débordé. Elle effectua une rotation avec son arme et mon esprit se fractura à la vue de la scène horrible qui en suivit. Notre professeur venait de se faire découper un bras et entailler profondément la poitrine, avant de s'effondrer au sol. La dernière des Chercheurs étaient vraiment la plus forte. En même pas cinq minutes, je fus la dernière debout. J'activai ma barrière télékinétique suivi d'un vent violent destiné à déchiqueter tout ce qu'il touchait. - Intéressant, ricana-t-elle. Joue avec moi ! Elle décrivit des grands cercles et des lames d'air fusèrent autour de moi, emportant les murs. Instinctivement, je me plaçai devant ma meilleure amie pour la protéger. En un clignement d’œil, je me retrouvai face à quatre clones. - Trouve le vrai ! Trouve le vrai ! Trouve le vrai ! Au vu de ma rage et de l'apparition de l'aura rouge, je n'allai pas faire dans le détail. Je me ruai vers le premier, en le frappant de toutes mes forces. Mon poing le traversa et toucha la table derrière qui se brisa en mille morceaux. - Raté ! Raté ! Raté ! Je sentis une vive douleur à l'épaule. Elle me l'avait découpée en un éclair. - Je suis là ! Tu m'as raté ! J'intensifiai mon vent mais je n'arrivai toujours pas à la toucher. Dans un ultime effort, je me déplaçai rapidement au contact pour tenter d'au moins lui infliger une blessure, en vain. La dernière image que je vis fut la gamine lançant son poing contre mon front. Des gouttes d'eau fraîche vinrent me perler au visage. J'ouvris lentement un œil. Ma vision était très trouble, ne distinguant que quelques formes. Je sentais que j'étais allongée au sol. - Ha, tu es réveillée, dit une voix, dont je reconnu celle de Loreley. - Qu'est-ce qu'il s'est passé, demandai-je, en tentant de me redresser. Je clignai des yeux pour faire partir ce flou. Je dus attendre dix minutes pour que ce dernier daigne s'en aller. Nous étions tous les quatre dans ce qui semblait une cellule de château, en sous sol : les grosses pierres grises lissées par l'humidité ruisselante, les barres de fer épaisses recouvertes de moisissures et de rouille et une odeur ambiante de cadavre décomposé. L'endroit était assez sombre. Je distinguai à peine mes camarades. J'en déduisis que nous avions été enfermés après notre défaite contre le Chercheur. - Monsieur, m'écriai-je. Votre bras ! En effet, le bras tranché du Tecknogräde avait miraculeusement repoussé. Tout comme sa poitrine et mon épaule étaient intactes. - Quelqu'un a du me le soigner. Je n'ai aucune cicatrice ni gêne d'aucune sorte. Sûrement de la magie, pensai-je. La médecine ne fait pas aussi bien. - Au fait, me tournai-je vers Lucerna, comment as-tu survécu au poison ? - Pffff, je suis une assassin, je te rappelle. Les poisons n'ont pas de secrets pour moi. J'ai développé une certaine immunité. - Pourquoi elle nous a traînés ici, soupira ma colocataire. - Je ne sais pas. - Pour vous mettre hors d'état de nuire, dit une voix familière provenant du couloir. La gamine apparut devant les barreaux, accompagnée d'une autre personne encapuchonnée. - La guilde des Marcheurs de l'Ombre va trouver Darkness avant vous. C'est un contrat que nous avons passé avec Helkazard et je ne pense pas qu'il soit sage de décevoir cet homme. Alors, ne nous en voulez pas, hein ! - Vous avez des pistes, répondis-je, en essayant une ruse. - Pas grand-chose pour le moment, répondit-elle, en grommelant. La cité de Galaé nous a été interdite et la famille royale refuse de nous recevoir. - Bien joué de la part de la princesse, cria Loreley. Elle est assez intelligente pour ne pas laisser entrer des débiles comme vous… Néogicien dans la guilde du Stylo Unique |
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CHAPITRE 23 (deuxième partie) : La personne à coté s'approcha doucement de la cage et posa une main sur les barreaux. - Vous… allez nous dire… tout ce que vous savez… Sa voix à la fois lente et sifflante avait quelque chose de dérangeant. Il faisait sombre, certes, mais à cette distance et avec ma super vision, j'aurais au moins pu déceler son visage. Mais non. Il semblait être immatériel. - Au fait, reprit la jeune fille, vous n'aviez pas encore rencontré notre maître ? C'est chose faite. Lucerna se leva d'un bond. - C'est toi le maître de la guilde ? La créature recula. - Je ne vous conseille pas de jouer avec lui, ricana la gamine. Il ne plaisante pas ! Devant l'air menaçant de notre camarade, ce dernier passa une main à travers les barreaux et tendit son index. - Sommeil… pétrificateur ! L'assassin n'eut même pas le temps que faire un geste qu'un rayon blanc surgit et la frappa de plein fouet. Elle fut transformée instantanément en statue de pierre... Néogicien dans la guilde du Stylo Unique |
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