Obéissant à cet ordre direct, un technicien appuya sur un bouton rouge créé spécialement pour cette occasion, ce bouton qui lança la mise à jour, exceptionnelle, tenue secrète, et d’une courte, très courte durée, un jour très exactement, une mise à jour sur laquelle les graphistes et programmeurs avaient planchée depuis 2010, la mise à jour du 21 décembre 2012.

Sitôt, celle-ci activée, Charles-Antoine Donteuil s’installa dans son bureau, connecta son avatar officiel pour tester « sa » mise à jour et informer la population d’Olydri que, si la fin du monde ne survenait pas réellement, elle aurait bien lieu sur le jeu.

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Le meilleur joueur d’Horizon ne répondit rien, aux prises avec quelques zombies, il devait bien avouer que cette mise à jour, malgré son côté sympathique de fin du monde avait l’énorme inconvénient que se retrouver envahi, en plein milieu de Centralis par des Zombies-chocoboules, smourbiffs ou juste des joueurs qui s’étaient fait mordre et avaient désormais envie de manger les cerveaux n’était pas la plus enviable des situations.

A ses côtés, Ystos envoyait les plus de mercurocroum possibles, sa barre de mana toujours à la limite du vide intersidéral. Quant à Heimedal, Saphir et lui-même, ils devaient s’abaisser à prendre part dans un odieux corps-à-corps. La raison à cela était simple et radicale, toutes les lames d’Olydri, du cimeterre menaçant aux dagues des assassins avaient été transformées en bacon, et les utilisateurs de magie n’avaient pas été épargnés, leurs sort désormais, se résumaient à des mini-flammèches, peu efficaces. Les seuls, encore de taille à lutter, étaient les élémentalistes affiliés au feu, les néogiciens et les prêtres, druides et guérisseurs.

Tous les mobs, convergeaient désormais vers les capitales, leurs corps inanimés, s’entassant aux pieds des joueurs encore sains. Et au milieu de la capitale de l’empire, quatre irréductibles joueurs résistent encore et toujours aux envahisseurs décédés.

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« Toi, si je t’attrape, je t’éclate ! » songea Oméga Zell avant d’esquiver un coup de mâchoire de la part d’une Nostaria zombifiée assez agressive.

- GAEAAAAA ! Descends tout de suite ! hurla-t-il à l’intention de l’invocatrice qui s’était réfugiée dans un arbre aux hautes branches et qui observait avidement un combat dont elle devinait l’issue. Viens m’aider !

L’assassin se fendait, se coulait entre les zombies putréfiés de smourbiffs, de Sparadrap, des PNJ ou simples mobs, il virevoltait, sautillait, esquivait, tel un feu follet, insaisissable, fugitif, il tenta de porter un coup… et se fit mordre l’avant-bras par Arthéon qui l’écume aux lèvres, ressemblait à s’y méprendre à un chien enragé. Aussitôt, la chair de Zell se couvrit de cloques, tomba en lambeaux par endroits, sa boîte crânienne s’ouvrit, de la cervelle gicla, son regard devint torve, vitreux et, doucement, lentement, il se mit à tituber en direction du chêne où Gaea avait trouvé refuge.

L’invocatrice au début, ne prêta pas attention aux grognements sourds que les cadavres décomposés semblaient lui adresser. Puis elle vit que, sous la direction d’Arthéon, ils formaient une colonne humaine que le célèbre misogyne gravissait avec peine dans le but de voir la couleur de ses tripes.
Une immense panique s’empara d’elle, si elle devait être transformée, elle devrait payer une fortune en résurrection, sans compter que faire nettoyer le tissu taché de sang coûtait bien plus cher que de simples raccommodages. Elle tenta sa Gaeabouille mais les zombies y semblaient insensibles alors, résolue, elle tenta le tout pour le tout :

- Zell, je m’excuse pour tout, je te rendrais tes crédits escroqués, Arthéon, désormais je payerais mes cotisations et je rembourserais celles que je n’ai pas payées, Sparadrap, je t’aiderais à trouver des smourbiffs mais ne me zombifiez pas !

Les monstres ne semblèrent pas l’entendre et après avoir tenté de grimper plus haut, elle sentit au niveau de se cheville gracile la morsure tant redoutée.

Aryal, plume émèchée

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